samedi 31 décembre 2022

Falcon Lake

Je suis allée sur un Lac la nuit le jour au Canada avec Bastien et Chloé c’est le premier film de Charlotte le Bon, Falcon Lake, ne le laissez pas tomber dans l’impact d’Avatar qui vous font oublier d’aller ailleurs, voir ailleurs au cinéma. La salle était pleine. Ça se joue au Grand Action rue des Écoles il y a un tarif senior… quel quartier !!!en terrasse avant on a bu un Corbières il fallait bien cela pour arrêter la pluie. Une fois qu’on a vu vécu ce film sur l’adolescence les deux jeunes sont envoûtants, entre autres et ce lac avec son arbre mort même pendant les vacances. Ce film vous hantera ne vous laissera pas indifférent, un d’entre nous l’a rejeté mais ne s’est pas endormi, et ce matin il l’aimait pus, ‘comme un rejet d’un cœur greffé à apreivoiser ensuite. C’est tellement bien filmé d’une sensualité comme palpable…..
Après on a soupé tous les quatre à la Périgourdine excellente brasserie je voulais y aller depuis longtemps. merci bcp les amis c’est bien aussi de changer de quartier. On est descendus au métro Cardinal Lemoine …..s /la L10 ; ce film est tourné en argentique la nostalgie oh non pas seulement 



 



mardi 13 décembre 2022

Saint-Omer, Pina Bausch, Chat Potté

Via Jérôme Descamps : « Où va le sang quand on dit « je n’ai plus de sang dans les veines » ? C’est ce qui m’est arrivé hier soir plusieurs fois dans « Kontakthof » mise en scène et chorégraphié par Pina Bausch. Quoi de plus extrême que cette expérience ? Qui a englobé aussi parfaitement être une femme, être un homme, seuls.es et ensemble. Qui a construit et déconstruit autant nos images ? Et il faut aussi parler des femmes, du satin des robes des femmes, de la hauteur des talons des femmes, des garçons ternes et de leurs nonchalances touchantes, des bras déliés, des bras plongeants, des mains alertes, des jeux, du rire et de la fantaisie, de la violence, du sexe… Qui ne peut pas frémir devant cette séquence où, à l’avant-scène, une femme est caressée, embrassée, molestée par une vingtaine d’hommes, quoi de plus radical pour dire toutes les ambiguïtés des rapports humains et du sort des femmes ? Il faudrait aussi écrire sur les rondes magnétiques et surtout sur les sublimes diagonales, bref sur la science magistrale d’occuper un plateau de théâtre. Je ne voudrais pas devenir un affreux réac qui pense que la jeune génération n’est pas la plus belle et la plus inventive, je voudrais juste rendre hommage à cette femme si immense et qui nous a tant donné. Je loue l’entrée de cette pièce au répertoire de l’Opéra de paris, cette transmission est magnifique même si je regrette un peu le travail sur la diversité des corps et des visages que faisait Pina Bausch. Le corps de ballet de l’Opéra de Paris est un peu trop parfait, mais penser qu’en 2122 de nouveaux spectateurs découvriront cette œuvre me comble. J’ai l’impression, quelle dinguerie, que c’est ma génération qui leur envoie, à travers le temps, cet inépuisable message d’amour. »#operadeparis #kontakthof #pinabausch #pinabauschfoundation #balletoperadeparis #viveladanse





SAINT-OMER
Sur FB Je n’ai pas vu un film aussi fort aussi bien joué mêlant le doc et la fiction aussi bien qu’on se Maës approprié longtemps après et qui combat les faux codes entre normalité et folie….

Le meilleur film de l’année avec Valérie Dreville et surtout les deux autres comédiennes dans le rôle de la mère accusée Guslagie Malanda et de l’écrivaine témoin du procès Kayije Kamane tous les rôles sont si justes que l’on va bcp plus loin que dans l’ordre établi de nos pensées. C’est sur le fil et les enfants qui jouent les comédiennes enfants les rôles muets des femmes mères des deux citées quand elles sont jeunes sont aussi parlants que possible. J’aimerais le revoir. Les relations mères filles encore et foujours ou plutôt mères enfants sont…comment peut on casser jusqu’à effacer les êtres ?! C’est pour moi bien pire que tuer….le mensonge le déni les hallucinations la réduction en peau de chagrin de la conscience de la réalité . Lorqu’étre fille tout nous sépare nous sommes encore très proches. Le rôle d’Adrien est très bien tenu par Thomas de Pourquery. Robert Cantarella avocat général est assez repoussant…. de bon sens. Aurélia fine et blonde dans sa robe noire d’avocate ne s’y cache pas.  La fin est belle j’ai tellement bien fait d’y aller à 11h10 il n’y a pas grand monde encore dans les salles. Un jeune homme derrière moi est resté comme moi enfoui dans son siège. Et nous avions du mal à supporter les commentaires anodins de quatre personnes venues ensemble et égrenant les généralités du genre les hommes sont fantomatiques dans ce film…..alors nous nous sommes précipités vers la sortie.


CHAT POTTÉ 
Il y avait peu de personnes hier dans la grande salle et c’est dommage car c’est une belle réalisation avec des références bienvenues d’abord à un de mes contes préférés Boucle d’or Kitty pattes de velours est tres Kill Bill et Chat Potté tres touchant pour une fois. Le personnage nouveau (je ne vous dis rien) un copain qui me fait penser à mon livre préféré pour enfants……mais
Je ne vous dis rien, allez y remplir la grande salle, comment pourquoi si peu de monde  cause de la version française ( je ne pensais pas qu’il était doublé, mais les voix sont belles et talentueuses en écho d´Antonio Banderas. Ce film m’a fait penser à Coco et la peur de la mort y est aussi abordée et ce n’est pas rien de pouvoir mieux l’habiller quand on est encore enfant. La fin ? Je ne vais pas « spolier » mais ce film m’a touché, aussi par les accents sud-américains les rythmes….. Chut……@chatpotte, #animation, #dessinanimé


 



mardi 29 novembre 2022

Embrasse-ta mère ! The Last show de Alain Chabat

Demain allez y a 19h30 voir : embrasse ta mère j’ai ri à Avignon, (voir post déjà sur my blog ringard pour le festival d’Avignon) mais j’ai pleuré aussi, je ne sais si c’est de rire ou de chagrin rentré…. Tiens à FranceInter Grand bien vous fasse, https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-du-mardi-29-novembre-2022-6802545 ce matin à la radio ils parlaient des larmes au cinoche qui ne changent pas la surface du monde mais qui changent, avec le théâtre, pour moi la profondeur de la vie. Hier soir le les cours de théâtre où j’assistais surtout le deuxième parce qu’ils n’ont pas peur nos chers apprentis comédiens amateurs de travailler « scènes de la vie conjugale » le Songe d’une nuit d’été autant que l’absurde de Ribes…dans Tragédie, une des meilleures pages multiples de Ribes, sur Phèdre. .
On reregarde la télé à cause du Late show de Alain Chabat, et même je regarde en boucle certaines soirées dont celle avec Léa Drucker, Benoît Magimel et Catherine Ringer c’est pour 10 soirées seulement….. TF1 ?  oui, mais là, ils rattrapent leur nivèlement par le bas -par le haut- malgré les pubs, mais en replay, des pubs : y en a pas….. Dora elle regarde aussi pour la scène finale enregistrée avec les chiens….. Sinon ?
Je me suis acheté un nouveau petit chapeau …Je crois que c’est pour mon Chéri et aussi le vigile du petit Carrefour d’à côté qui me dit quand je range mes courses : « Toujours élégante ! »





Cette photo est marquée par les dos qui sait des plus timides et le visage attentif de ceux qui travaillent sous la neige en train de fondre, c’est cela le travail des répétitions : la neige en train de fondre…. 




lundi 28 novembre 2022

Les miens

Un film o combien vivant d’engueulades de pétages de plomb de rythme et aussi d’amitié familiale car savez vous cela existe…. Entre jeunes et vieux et la musique et les scènes de repas…bravo autant de vie que dans les films de Cassavetes malgré la folie qui quelquefois ressort comme les yeux au dessus du bouillon bouillant….entre Peter Falk et Gena Rowlands

« Dis- moi si tu as notre acteur préféré de cinéma théâtre au téléphone dis lui bien de ma part que son film est extraordinaire il y a autant de vie que dans ceux de Cassavettes ou Pialat(bon ça c’est ce que disent les critiques) mais pour une fois je suis d’accord et je voudrais tant trouver la musique de la fin, un peu comme celle de Drunk que j’ai trouvée ou Mads Mikkelsen dansait là c’est Roschdy et Sami… 
Bon ça  a l’air d’une musique originale.
Bon we complet mes chers lapins »
Message laissé à Michel Fau qui lui aussi cartonne , mais au théâtre avec : Lorsque l’enfant paraît….

lundi 14 novembre 2022

Armageddon Time et La Conspiration du Caire

Un autre Michel de 11 ans qui ira loin dans la fiction car plein de mystère et de sincérité. Son sourire rare est marquant ! Dans Armageddon Time il joue le petit James Gray de 11 ans… Quand nous y sommes allés hier au Gaumont 
Beaugrenelle, la salle était comblé et comblée sans la moindre complaisance démagogie. La preuve la lumière venait de la pièce d’à côté où la scène était tournée…..je vais mettre le plus d’infos sur mon blog et allez-y avec vos ados parents, James Gray a 3 enfants il dit qu’il les aime tellement qu’il pourrait les manger, et qu’il a fait sûrement des erreurs mais ce qu’il voudrait c’est que dans quelques temps lorsque ses enfants seront adultes qu’ils puissent en discuter et dire… ah oui ça tu vois c’était une erreur





"James Gray" sur France-Inter https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/on-aura-tout-vu/on-aura-tout-vu-du-samedi-12-novembre-2022-4210482 via @radiofrance
« On aura tout vu «  parle encore et comme ils ont raison d’Armageddon Time, Merci, avec les acteurs qui interprètent : le père et la mère. Citons l’extraordinaire enfant de 11 ans : Banks Repeta

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/totemic/totemic-du-lundi-07-novembre-2022-9177143 via @radiofrance
Bon c’est un homme grand qui planait enfant un Mensh….qui admirait l’intégrité dans un monde injuste, et comment faire entre ces deux contradictions. Ah là, c’est TOTEMIC avec Rebecca Manzoni eh oui sur France-Inter…. Encore….

Yves Gounin son blog 
et sur FB 
Armageddon time : Quelle méchante critique d’un connaisseur critique…. Trop critique ! On raconte écrit filme toujours pour dire, mais certains le font plus ou moins sincèrement. Sans rien dévoiler je dirais que j’ai bcp aimé la visite au musée Guggenheim… c’est tellement attentif, la guide avec ses cartes postales…. Vénérable comme le grand-père joué par Antony Hopkins : « il faut signer tes dessins…. »


La Conspiration du Caire est aussi palpitant qu’une série voire plus que  le Bureau des Légendes 

Ce film est une plongée en apnée on est tenu par le meilleur cinéma possible pendant deux heures pas un seul personnage n’est pose la pour ne pas vivre c’est à dire aussi mourir dans le film et cela nous concerne absolument. Et la rencontre entre les personnages est très concrète…. Et les plus obscurs manipulateurs politiques ne sont pas ceux qu’on croit et mêler le pouvoir à la religion de façon si imbriquée…est surprenante. L’imam le plus intelligent visionnaire est aveugle il y a aussi l’utilisation du portable qui laisse songeur sur notre croyance en lui, comme extension de l’écoute !?



Tawfeek Barhom est un acteur israélo-palestinien, le personnage principal de La Conspiration du Caire de  il sera dans le prochain film de Terrence Malik… L’art s’est toujours échangé à toujours devancé les périodes de paix… et la fin des dictatures Inch Allah, si Dieu le veut !
Comme le dit cette autre critique ce film n’est pas plus antireligieux qu’Habemus Papam

dimanche 13 novembre 2022

Le Dindon

Le Dindon hier soir, c’était complet arrivés un peu tard nous avons été placés au premier rang et au Théâtre Rouge du Lucernaire quand c’est complet et qu’on est au premier rang on a très chaud et on est presqu’à même le plateau….
Hier soir je me disais que j’aimerais bien que si c’était ma dernière pièce à voir vivre, en tant que spectatrice ce soit celle-là avec ces actrices acteurs là. 
De rire et de voir rire mon Chéri mon amie exigeante et connaisseuse en théâtre qui y va bien plus qu’au ciné j’étais dans un monde que je connais bien un monde où le rire est sans limite j’étais au dessus en dessous avec toute la largesse de bras ouverts que le théâtre donne aux gens pour applaudir sans s’arrêter…. 
Voir ses amis dans un ou plusieurs personnages c’est troublant comme une amitié qui ne cesse jamais. Ah quelle distribution quelle mise en scène l’un qui par ses grimaces et ses accents m’a fait penser à Charlot, Dans cette distribution il y a trois comédiens que je connais moins dont un qui interprète le Dindon que je ne connais pas du tout : le Dindon ? qui est fort beau dans tout son corps. Jamais je n’avais vu le Dindon beau….
Philippe Person le metteur en scène est sensible à la liberté à la largeur de jeu des comédiens et là on est content de voir pour chacun sa 3D : la grande dimension à tous leurs possibles. Il y a des moments ou en soi chaque spectateur se tait arrête de rire et écoute ressent tout le texte incisif et percutant. Quel cristal Feydeau. 
C’est fou combien Florence Jil les trois Philippe et Pascal-Charlot sont libres nous passent leur énergie. 
Je ne vais pas vous raconter toutes les surprises les suspends la magie de ce spectacle allez-y surtout ça résonnera fort en vous après….
Ce n’est pas rien la vie privée quand ça déborde sur le public : pour chacun, c’est l’universel. 


Un sacré rythme

Le rythme est soutenu. Mettre en scène Feydeau est un exercice de théâtre risqué. En l’absence de sous-texte, il s’agit de garder l’attention du public et donc le rythme. Le texte ne fonctionne que sous cette contrainte. Il importe d’éviter toute pause et de jouer toute la pièce en tension. Une pièce de Feydeau est un régal théâtral lorsque la cadence est constante dès son démarrage, et lorsque les comédiens sont au diapason de cette dynamique….

http://delacouraujardin.over-blog.com/2022/11/le-dindon.html

« Un propos universel, donc. L’adultère et le cocuage ayant sans doute autant d’avenir que les contributions indirectes.

Nous voici donc en pleines années Seventies.
Iggy Pop, on l’a compris, mais aussi des chemises aux motifs à faire mourir de fatigue un caméléon, des pantalons pattes d’eph’, des mini-jupes sur des collants blancs, des talons compensés en veux-tu, en voilà...
Et puis des papiers peints ô combien psychédéliques.
Cette idée de situer l’action à cette époque fonctionne à la perfection, ces couples de baby boomers auto-centrés sur leur condition et leurs petits privilèges ressemblent tellement à cette bourgeoise parisienne d’avant la première guerre mondiale. »



vendredi 11 novembre 2022

Black Panther : Wakanda for ever

https://www.ecranlarge.com/films/critique/1455367-black-panther-2-wakanda-forever-critique-du-deuil-de-marvel


« Dans Black Panther il est membre du conseil tribal du #Wakanda , c'est Isaach de Bankolé ».
Nous sommes allés voir ce film événement, nous n’avons pas vu le temps passer, la très grande salle du Gaumont Convention était pleine de vide au milieu de l’après midi le 10/11. Et pourtant…. Et malgré que nous avions beaucoup aimé le 1er nous ne nous sommes pas ennuyé malgré la longueur du film. Le film garde ce qui m’avait ébloui la beauté(des collectifs humains de leurs costumes de la diversité des légendes des ancêtres) en incluant le plus de personnages de différences et il donne de bonnes leçons de mémoire de redemption et aussi la ferme volonté de vivre en paix… Pascal en sortant me disait que c’était toujours le culte du héros, et moi je lui répondais plutôt  celui des ancêtres du destin, et surtout des héros ni gentils ni méchants… faisant avec….Il y a de l’humour mais surtout il y a la mort du héros frère et du comédien Chadwick Boseman, comment survivre au deuil.  Et aussi ne pas laisser les armes terribles et mortelles aux blancs…..

samedi 22 octobre 2022

L’innocent

Je ne peux me taire plus longtemps depuis hier environ 18h15 au Gaumont Convention, je suis allée voir l’innocent de Louis Garrel avec mon chéri, qui se voyait dans une des petites salles du rez-de-chaussée. Déjà pour réserver un vendredi AM, la salle était bien remplie et l’espace sanitaire était comblé -l’habitude préventive de la pandémie persiste (ou est ce le paradoxe on va au ciné pour y être seul ou qu’avec une personne et malgré cela avec les autres… pour les sentir à distance et leur parler après) -.
Donc hier tout était réuni pour moi mais pas seulement. Je me suis tellement retenue de rire que j’y retournerai. 
On rit moins fort dans les salles moyennes car on a l’impression que les gens sont plus proches. 
Je ne vous dirais rien d’autre qu’allez-y laissez même vos projets culinaires pour le soir. Je ne vous dirais rien d’autre que tous les acteurs étaient exceptionnels. Ah comme j’aime revoir Anouk Grinberg, sa chaleur son intelligence de jeu sa voix son infinie tendresse qui sait rompre faire des ruptures….si seulement elle avait la moitié des opportunités données toujours aux indéboulonnables, vous verriez mieux l’incarnation des personnages…..et non pas l’actrice 
Ah pour les apprentis comédiens il y a une. Scène d’apprentissage du jeu avec un S majuscule menée dirigée par le non moins talentueux Roschdy Zdem élégant lui aussi a l’origine acteur de théâtre de 57 ans. 
Mais comment passer sous silence l’acteur réalisateur Louis Garrel il m’a toujours fait penser à cette statue du David de Michel Ange à Florence….. 
ah comme il sait me faire rire si j’avais 30 ans de moins une mémoire encore exercée je prendrais mon vélo et j’irais à tous les castings j’irai même jusqu’à essayer d’écrire un scénario pour qu’il joue avec Laëtitia Casta la femme préférée de mon Chéri et bien sûr Anouk Grinberg et Roschdy Zdem dans une histoire où les enfants ne veulent absolument pas que leurs parents se marient ensemble, Roméo et Juliette inversé. Une comédie tragique.
Avec deux de mes amis puis trois nous avions débuté une histoire de ce genre, je faisais la Juliette et Christian Jannot le Roméo l’auteur pressenti était un autre copain Christian… qui ne veut absolument pas figurer sur les réseaux….
Dans ce film ce qu’il y a aussi pour moi de rarement évoqué dans les histoires d’amour c’est l’amitié entre hommes et femmes qui peut se transformer en histoire d’amour….
Après ce film on est rentré et sur la 5 on a vu un excellent doc sur Patrick Dawaere initié par sa deuxième fille Lola Dewaere. Ce doc précédait la re-vision des Valseuses. Pascal a raison quel conflit de générations….. quelles scènes avec Miou-Miou et Jeanne Moreau. Bravo la 5 pour avoir place le doc avant le film.
Ah je reviens à Louis Garrel bien contente qu’il ait quitté le registre du prince charmant. 
Et aussi que son film ait le même titre que le dernier film de Luchino Visconti, ainsi le cinéma italien n’est à jamais  que vivant.



Louis Garrel interrogé sur le jeu qu’il considère avant tout comme infantile 




Juliette a son balcon 
 Bande annonce avec Claude Pieplu des valseuses



samedi 15 octobre 2022

Tout le monde savait


Ce soir on est au Théâtre de l’Oeuvre, l’un joue et l’autre pas… on attend la sonnerie !  Tout le monde savait avec Sylvie Testud mise en scène d’Anne Bouvier, un seul en scène dans un petit écrin pour l’acoustique……. 
 j’ai perdu toutes mes modifications… du post où je disais combien j’ai aimé nous avons tous aimé applaudi scotchés à nos sièges. 
C’est un jeu tel quel, à l’état pur, un seul en scène de cette force de jeu avec ses ruptures elle prend par moments le rôle de l’avocate  : « ma cliente …. » c’est sur le fil la mise en scène dans ce décor, l’équilibre le rythme une funambule Sylvie Testud dans le rôle de cette femme Valérie Bacot. Non elle n’est pas morte alors elle peut reprendre le flambeau pour éclairer les cavernes avec leurs coins sombres : dans les familles dans les villages dans la justice dans l’écoute du silence des témoins….. à la police. Lorsqu’on subit de tels outrages dès l’enfance et que personne n’entend rien alors que tout se sait…. dans la famille…On est effacé gommé et on apprend à subir à se taire à ne pas résister  pour que cela passe vite  et fasse moins mal…à ne pas se souvenir. On n’imagine donc pas que d’autres avant et peut-être d’autres après dans cette famille,  seront dans le même enfer ….. Sylvie est méconnaissable en Valérie …. À côté de moi trois femmes trois générations la plus jeune et la plus âgée avaient un foulard sur leurs cheveux la troisième dans les 40 ans était comme moi nue tête et nous avons applaudi toutes quatre, ma voisine c’est tellement ça dans certaines familles bravo pour cette dénonciation si bien jouée Je leur ai dit que j’avais été contente de voir ce spectacle à leurs côtés. Pascal a aimé il n’en a pas perdu un mot….. Après devant le théâtre nous avons parlé avec un très jeune couple qui nous a situé l’affaire : en Bourgogne…..


vendredi 14 octobre 2022

Toutes les femmes sauf une, le Vertige Marilyn, Lorsque l’enfant paraît, je les relie….

Le théâtre mène à tout à l’art de vivre à réaliser ses rêves à tomber amoureux ami pour la vie à « changer son fusil d’épaule, à se relier réaliser les uns les autres si une seule personne est bouleversée cela suffit…. Non ? À vivre 
Voilà deux spectacles que je relie car ils m’ont poussée à sortir de ma saturation…,
Le vertige Marilyn 
« Un jour, à Venise, il faisait beau, j’ai acheté des lys blancs pour Isabelle Adjani et Marilyn, et sur le pont Rialto, j’ai pris une photo. Si j’avais su il y a quelques années que cette phrase allait devenir réalité… »
Olivier Steiner est à Ponte del Rialto





Hier soir nous avons parlé de vous deux trois quatre avec Philippe Calvario et Jil Caplan,
Nous étions heureux et conscients de votre Joie pour vous deux trois quatre Isabelle et Marilyn Adjani- Monroe toi Olivier mon grand, et Emmanuel.  
Nous sortions de la Flèche anciennement la Loge : Toutes les femmes sauf une, mis en scène par Michael Délis avec Florence Le Corre qu’elle a adapté (Roman de Maria Pourchet) avec une scénographie de VIncent Blot dans les lumières d’Alexandre Dujardin, c’est une adaptation d’exception d’un bouquin d’exception dans la relation mère fille sur trois générations voire quatre. Après on est resté dans le hall pour parler parler de nos enfances de nos relations complexes mères filles, avec des hommes aussi (qui n’ont pas du tout cette rivalité latente voire ce langage avec leurs mères)
j’adore cela au théâtre cette envie d’avancer de marcher ….Après le Vertige je sais que j’avais eu envie de parler aux jeunes messieurs des halles qui allaient fermer leur crêperie à emporter. Après le théâtre quand c’est essentiel de renaissance on a envie de tout chambouler de croire en l’espèce humaine et surtout si cela ne sert à rien……comme un joueur de flûte qui entraînerait derrière lui un sillon de rats devenus des étoiles, des êtres exceptionnels contagieux oui de joie et d’énergie….de « sauver des vies »comme dirait un autre ami venu de la planète théâtre. 

Tous les jeudis à 21h c’est simple pas plus de 22 € (16€ tarif réduit) la place, la boisson après 6€
Et regarder cette si belle cour d’immeubles d’ateliers logements où se trouve cette petite salle, il y a des salles intimes pour un seul en scène. 



Mon dernier article c’était sur lorsque l’enfant paraît….
Et mon rire inextinguible aussi la-bas a ouvert la boîte de conserve….au
Théâtre de la Michodière sur non pas l’accouchement
Mais sur l’avortement n’ai je pas
Avorté à cause de ma mère ..,, 
Je ne parle là,  que du théâtre qui pousse la nuit jusqu’au petit matin….

dimanche 2 octobre 2022

Lorsque l’enfant paraît

https://www.michodiere.com/
Post sur FB le 02/10
Il est beau ce théâtre de la Michodière, on y est en lévitation heureux, loin des temps étriqués du théâtre : « Lorsque l’enfant paraît » ça été le plus beau cadeau de théâtre pour moi depuis « Avorter » (que nous avions coécrit avec Philippe Person dans les années 90 et emmené en tournée avec le Planning familial) ; un cadeau qui ne m’a pas été donné par narcissisme pour cette rentrée j’ai ri j’ai pleuré de rire et après réflexion je me suis dit on ira encore…. Pour étayer ma mémoire de tous les instants, c’est un théâtre populaire qui limpide intelligent dénonce toutes les impasses de la vie de famille heureusement que les jeunes poussent à la vie… en manœuvrant les parents quelquefois avec la complicité des grands parents.  Et les grands parents s’opposent aux parents, c’est à dire à leurs enfants devenus adultes. Et ainsi ce texte parle aussi de rares parents qui aident et soutiennent leurs enfants devenues adultes, mème les filles quand elles étaient enceintes et décidaient d’avoir seule un enfant).

Post sur FB le 30 /09
Ça y est les amis, Michel Fau ne pose pas de « lapin », il est là chaque soir. Comment ne pas aimer cette pièce le texte, le texte, le texte  nous parle d’une constante : celle  de la famille, puis de la norme, la politique « les russes qui en naissant parlent trois langues » la venue d’un enfant….. l’avortement et avant le désir ……rien n’y est que convenu étriqué j’ai dit après à l’actrice principale qu’elle m’avait émue tout le temps avec Michel bien-sûr, il faut être touché pour rire, ma voisine avec laquelle j’ai parlé bien-sûr qui était venue avec une amie je les entendais rire et elle m’a dit : « ah ça, c’est bien…. » Sous entendu ce théâtre là. 
Nous y retournerons avec notre jeune amie russe Anna, entre autres, car le réservoir de rires non  nés non exprimés, (la tristesse est jumelle de la joie) est toujours plus grand quand on revoie un film qui nous a fait rire ; mais une pièce  qui nous a chamboulée,  c’est pire… car on anticipe, on redécouvre et on rit à d’autres échos du texte joué ; tous les acteurs tous les rôles sont prodigieux. Il n’y a pas de petits rôles mis en scène par Michel Fau. Tout est placé, et incarné. Il y a ce jeune homme de la série française OVNI(S)… dont j’aime l’électricité lente, le sourire décalé, et le costume prometteur des années 68 mais cette comédie a été créée en 1951, interprétée à l’époque par Gaby Morlay l’actrice du film préféré de ma mère : le voile bleu, gros mélodrame. Pile ou face le talent des acteurs de cette époque,  « Incroyables » comme Pierre Fresnay avec son « chanté-parlé ». Aussi bons, dans le drame que dans la comédie de boulevard….  Michel Fau habite sa loge toute petite à côté de celle restée intacte et vide d’Yvonne Printemps au théâtre de la Michodière.
Demandez le programme !











J’aurais adoré jouer ce double rôle au temps de ma vie aussi sur scène surtout pour le presque monologue de Madeleine Lonant que j’appellerais la revanche d’Elvire…..et Hélène Babu y est exceptionnelle quelle claque elle met si élégamment au personnage de Charles Jacquet. Comme j’ai pensé à un homme de ma vie…,,

  






Le si bon casting



Au bar du théâtre 


A nos places prêts ! 

dimanche 18 septembre 2022

Cinéma à Paris au Chaplin Saint-Lambert As Bestas/la nuit du 12 et la mort de JLG


LA NUIT DU 12 TTT
Et ce très très exceptionnel film est encore sur les écrans  ce n’est pas un hasard dans la foule de films qu’un très bon film reste ; allez-y c’est un film avec des non-dits qui s’ouvrent en nous au fur et à mesure de ce film. Les acteurs oui bien-sûr sont inoubliables… j’ai toujours bcp aimé les films policiers mais en général je les oublie aussi vite, dès que je ne les vois plus après le générique mais
Là NON. Les mots je me souviens des mots…
Je suis même allée le voir d’urgence car la veille j’étais allée tout à trac sans avoir rien lu voir « Coup de théâtre » TROIS ZÉROS un policier anglais style Agatha Christie avec une mise en abime du théâtre…. Mais qu’il y reste ce film dans l’abîme. Surtout n’y allez pas et heureusement j’ai un peu dormi 

La nuit du 12 (ABONNÉE)
Critique par Mathilde Blottière de Télérama 
Publié le 12/07/2022
Pourquoi Clara a-t-elle été brûlée vive ? Ce féminicide atroce dévore de l’intérieur son enquêteur, Yohan… Un récit d’une noirceur salutaire.
Qui a tué Clara ? Où, quand, comment, on le sait déjà : elle a été brûlée vive, une nuit, dans une rue de la région grenobloise. Alors, qui ? À cette question, Yohan, l’inspecteur de la police judiciaire chargé de l’enquête, n’aura jamais de réponse. On ne divulgâche rien en écrivant que La Nuit du 12 est un thriller sans coupable. Le film lui-même l’annonce dès l’ouverture, avec un carton précisant qu’environ 20 % des enquêtes criminelles menées par la PJ en France restent irrésolues. L’histoire du film, tirée d’un fait divers, est de celles-ci.
C’est l’une des plus belles audaces de Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien, Seules les bêtes) et de son coscénariste, Gilles Marchand, que d’assumer d’emblée leur film pour ce qu’il est. Non pas un polar tendu vers la résolution d’une énigme et la révélation de l’identité de l’assassin — au fil des interrogatoires de police, tous les amants de passage de Clara s’avéreront capables de l’avoir tuée — mais la recherche, sombre et tourmentée, du mobile du crime. Pourquoi ? Pourquoi tuer, qui plus est d’une façon aussi atroce, une jeune fille heureuse de vivre, de séduire, d’aimer ? La question tourne en boucle dans le cerveau de Yohan comme lui, chaque soir, tourne en rond sur la piste du vélodrome.
L’horreur du féminicide ruine progressivement la santé mentale de ce chef d’équipe taciturne et rigoureux tout en le forçant à changer de prisme. Comme lors de cette scène décisive et poignante, au mitan du film : l’enquêteur interroge la meilleure amie de Clara sur les relations sexuelles de cette dernière. La réaction de la jeune fille l’ébranle profondément, l’obligeant soudain à prendre conscience des ambiguïtés de son point de vue masculin. Plus tard, c’est encore une femme, une jeune collègue cette fois, qui, en une phrase, fera vaciller d’autres certitudes. À commencer par la neutralité de sa position, celle d’un homme chargé d’arrêter d’autres hommes, coupables de violences sur des femmes.
Fusion du réalisme et de l’imaginaire

Allant bien au-delà de sa dimension de thriller psychologique, attaché à dépeindre avec une grande justesse la mécanique de l’obsession, le film dresse par petites touches le constat désespérant d’une police et d’une justice au fonctionnement constamment entravé. Faire marcher l’imprimante de la PJ ou obtenir le budget d’une mise sur écoute sont autant de microcalvaires quotidiens. Épuisants. Yohan et ses coéquipiers se retrouvent au chevet d’un service public que les coupes budgétaires successives ont rendu inapte à prendre en charge ce genre d’affaires. Dans ce système perverti, les bonnes volontés ne suffisent pas. Le manque de moyens et la surreprésentation masculine semblent se liguer pour que s’impose naturellement la conclusion suivante : si les femmes sont tuées, c’est peut-être, finalement, un peu de leur faute.
En s’inspirant du livre 18.3. Une année à la PJ, une enquête très documentée de la romancière Pauline Guéna, le cinéaste et son scénariste ont tablé sur la fusion du réalisme et de l’imaginaire. Et évité le piège du film à sujet. C’est précisément parce que les personnages ne sont jamais instrumentalisés ni dévitalisés que La Nuit du 12 touche aussi fort. Servi par Bastien Bouillon, enfin au premier plan, mais aussi par de magnifiques figures féminines (dont la juge, interprétée par Anouk Grinberg dans l’un de ses plus beaux rôles), le récit coule, noir et pénétrant. Suffocant mais salutaire.


   


As  bestas : quel film j’ai retrouvé un des acteurs que je préférais Denis Menochet et qui m’avait laissé sans voix dans  le film d’Ozon…Peter von Kant. Je suis comme à la fois abasourdie par les deux scènes de lutte, de corps à corps avec un cheval en pleine vitalité et pour la deuxième avec un homme persuadé de pouvoir se défendre contre deux hommes. Ce film m’a tenu pas à pas m’a soufflée j’avais surtout pas envie de retourner dans la réalité….
J’y suis allée seule Pascal fait grève… trop de films à voir, il décroche et préfère rester seul…
Mais bon notre émission préférée sur Canal + a redémarré donc ça va revenir….. le Cercle 
La salle du ciné St Lambert était pleine j’échange souvent avec les jeunes à la caisse et la jeune femme m’a dit : « quel succès ! » je lui ai répondu sur un ton dubitatif, c’est Denis Ménochet ? elle me re-répond : c’est surtout Marina Foïs » et lorsque j’entrais presque dans la salle elle a rajouté plus fort car derrière son masque : « Aussi »
C’est quand même beaucoup plus induit infusant ce cinéma que les séries, c’est comme un tableau rien n’est là, en rajout, en gras surtitré ou sous-titré…..
C’est du Jane Campion ou du Kelly Richards (the first cow) c’est même pas en référence ou surligné.
Et les acteurs espagnols alors aurais-je du dire à la jeune femme en sortant mais elle était occupée…
Ne laissons pas la haine de la différence ou la cupidité ou le réflexe amer victimaire nous étouffer car nous en serons sourds et violents….et tout cela risque d’être tu, risque de se heurter aux brisants de la norme et de l’indifférence du plus grand nombre. Nous risquons d’être traités As bestas…. Bravo au réalisateur j’en pleure encore alors que je n’ai pu verser une seule larme sur les cimes du film…. Ça se passe en Galice en montagne dans un village avec son bistrot…. À la fin du film…. Il y a écrit : à Margot… un bien beau grand film. Cela m’a laissée bouche bée comme les récits mythologiques.

JLG 

Lien de la Télé suisse posté par Pierre KANDEL 
Pas vu passer l'annonce de la mort d'Alain Tanner (2 jours avant JLG)...Dommage ! Colette Klein 

Pas vu passer l'annonce de la mort d'Alain Tanner (2 jours avant JLG)...Dommage !

Adieu au Langage de JLG

Ses derniers films sont une exception et donc peu de gens les ont vus même pas moi celui sur leur chien qui avait le nom de famille de sa compagne dans la distribution : Roxy Miéville
Art du 21 mai 2014 : Libération 
« Un jeune acteur inconnu est le personnage principal d' Adieu au langage. Il s'appelle Roxy Miéville, et tout prouve, à longueur des plans le cadrant, qu'il s'agit d'un chien. Un chien de famille, un familier en tout cas, puisque Miéville est aussi le patronyme d'Anne-Marie, la fidèle compagne de Jean-Luc Godard. C'est une blague ou quoi ? Oui, c'est une blague, un vrai gag. De ceux qui, comme dans un Charlot d'antan, nous font suffoquer de rire, nous soulagent de l'esprit de sérieux, nous vengent des nuques raides qui, au choix, embaument prématurément Godard ou le massacrent a priori. Roxy, peut-être, est le vrai héros du film, corniaud de rêve, qui pisse, qui dort, qui gémit, qui furète, chien cinéaste, donc mélancolique, qui a toujours l'air de n'en penser pas moins. Si la parole lui manque, son bon regard est là qui nous dit : «Allez, on y va, pas de panique, ça va aller.» Alors allons-y franchement, dans le sillage de son panache, cet idéal quant à soi. Tourné en 3D avec des smartphones, des caméras Go-Pro, des appareils photo, Adieu au langage peut être accueilli comme une prouesse technique éblouissante. Mais c'est plutôt comme un peintre moderne (Nicolas de Staël à la volée) qu'il faut envisager Godard face au défi du relief et aux disciplines qu'il impose : dessiner un motif parfaitement classique sur sa toile, avant de le brouiller en y projetant du sable, en faisant péter ou dégouliner les couleurs, en accusant les perspectives, en soulignant les jointures, en saturant les prises sonores et en barbouillant de merde, s'il le faut, les angles trop nets des conversations. «Ploc, ploc», fait l'étron dans la cuvette des chiottes. «Dépêche-toi, moi aussi j'ai envie d'y aller», quémande une certaine fille à la porte des toilettes Météoritique. Rien d'autodestructeur dans ce processus. Le résultat est magnifique et parfois sublime. Il a beau s'appeler Godard, on a le sentiment que le montreur d'ombres n'a pas pu se retenir de faire joujou avec la 3D comme le premier enfant hollywoodien venu : à certains moments, il fait le frère et la sœur Wachowski à lui tout seul, comme dans ce plan sidéral, météoritique, qui nous jette au visage l'envol d'un canard bleu… «C'est idiot, l'effet», dit-il à propos de la 3D. OK, d'accord, mais c'est cool aussi. Même chose avec la prolifération de plans penchés ou inclinés, ou encore avec cette scène en voiture où Godard applique des essuie-glaces sur nos lunettes d'insecte polarisé. Même s'il est alimenté à la mélancolie, un feu de joie scopique fait cramer en beauté Adieu au langage, et pas seulement à l'occasion d'un incendie de lumière orangée dans les feuillages d'automne. Le monde, pardi, est une matière 3D que Godard observe en artiste-scientifique, façon Michel-Ange et Vinci. Adieu au langage est une opération réussie de chirurgie optique. On voit trouble, on est troublé ; on voit double, on est doublé ; on voit flou, on voit fou Godard fait valoir «un essai d'investigation littéraire», comme il est écrit sur l'écran. Et encore une fois, comme dans pratiquement tous ses derniers films, il fait entrer dans le champ et dans nos crânes le plan majestueux d'un bateau glissant sur le lac… Un lac «majeur» sur lequel «on peut imaginer qu'est né Frankenstein». De fait, façon bouffée d'un Straub-Huillet inédit, on voit Mary Shelley et Byron se promener en costumes sur ses rives circa 1820. Littéraire aussi, parce que le film est chapitré (1 : Adieu ; 2 : la Métaphore) et ses dialogues entièrement composés de citations puisées dans la bibliothèque perso de «JLG», dont il donne aimablement les sources au générique final. A ce titre, ça ne fait pas de mal d'écouter ce qu'on a déjà lu ou ce qu'on devrait lire : Maurice Blanchot, Pierre Clastres, Van Gogh ou Monet, qui a écrit : «Ne pas peindre ce qu'on voit, puisqu'on ne voit rien, mais peindre ce qu'on ne voit pas.» Nous voilà à deux doigts d'effeuiller la Marguerite, cette bonne Duras qui résumait ainsi son cinéma : «Filmer le désastre du film.» Hélas pour moi, disait Godard dans un essai antérieur.  »



Lien de très beaux clichés de tournage d’ A bout de souffle


Poste par Elize de Varga sur Instagram 

Posted Pierre Martot Privé
« Se dire qu'il n'y aura plus jamais un film de Godard, ça fait quand-même chier ! 

Au moins  on était sûr de ne pas savoir ce qu'on allait voir. 
Et - même - en sortant - on n'était pas très sûr de ce qu'on avait vu.

Je me souviens d'un film de Godard que j'avais  vu à Bastille avec un copain clown - c'était son métier - on n'avait pas fermé la porte des toilettes pour pisser et on s'était fait engueulé par le public  qui sortait de la salle parce que c'était insane. Nous évidemment, ça nous avait fait marrer. C'était ça, le cinéma de Godard : il laissait ouverte la porte des chiottes - et, du coup tu avais envie de faire de même. Mais t'étais pas Godard. T'étais juste un pisseux ! Et aussi, la beauté ! La beauté de certains films de Godard ! La mer qui vient se jeter sur le sable dans King Lear, ou plutôt les vagues qui viennent mourir sur le sable presque sans bruit - puis renaître - puis mourir - puis renaître - comme le cinéma - comme le temps - comme le monde - comme le désir (de vivre) qu'on porte en soi - j'étais avec une Anglaise,  à l'époque.  Elle adorait Godard ! "God save Godard", elle aurait chanté ! Les reflets du soleil sur les feuilles des arbres dans l'un de ses derniers films - je ne sais plus lequel. Filmé comme personne avant. Du coup, je m'en souviens à vie. Des fois, ça me revient. Juste pour le plaisir. Plusieurs fois par an. images-souvenirs. Apprendre à regarder. Contre l'oubli. Ne pas filmer comme tout le monde. 

C'est l'oubli, ça : filmer comme tout le monde. L'oubli, c'est filmer comme tout le monde. 

Sinon, je me disais : le fait qu'il ait choisi de se donner la mort à 91 ans parce qu'il était trop fatigué, ça raconte quoi de son cinéma ?
 Est-ce que, maintenant qu'on sait, on doit regarder ses films autrement ?

Voilà 

Mais tout de même, savoir qu'il n'y aura plus jamais un film de Godard, ça fait vraiment chier !

Photo Mick Jagger, le dernier plan de One + One restant à jamais gravé dans ma mémoire comme l'un des plus beaux plans de l'histoire du cinéma ! La mer, encore - et le sable - et le cinéma - et la musique des Rolling Stones »

Posted via Viviane Perelmuter 




Le choc fut d'abord mat, massif. En plein jour.
Ce n'est que la nuit, une longue nuit d'insomnie, que j'ai mesuré l'amplitude de sa disparition. Alors, l'émotion est venue comme une vague avec des bribes très nettes de films,  de partitions sonores, parfois juste un geste  
Je ne sais comment nommer cette émotion tant elle recouvre des registres si divers de soi-même, tant elle relie l'intime et l'Histoire, tant à l'affliction se mêle l'exaltation retrouvée avec l'inflexion incandescente de l'adolescence lorsque je découvrais, ébahie, cette puissance du cinéma  — Un monde s'ouvrait. 
Ne plus recevoir de ses nouvelles… c'est un peu se couper de ses propres possibles.
"La mer se retire… Il va falloir marcher longtemps", longtemps avec ce sentiment de solitude, de dépeuplement
Hélas pour nous
Mais…
Mais, il n'y pas de fin, pas de fin de cinéma comme pas de fin de la philosophie. D'autres oiseaux viendront, certain.e.s sont déjà là.
Si ce n'était l'état du monde et de la planète qui fait douter que demain, cela pourra encore s'appeler l'Aurore…

mardi 26 juillet 2022

Avignon ce n’est jamais fini via 3 belles lettres

Festival d’Avignon : un mélange de genre

À longueur de festival, dans les rues d’Avignon, on entend : “C’est dans le IN ? ah non dans le OFF !”, “ Tu te rends compte, il jouait dans le IN et le voilà dans le OFF”, c’est quoi exactement la différence entre IN et OFF ?  

Le Festival d’Avignon, cette grande fête du théâtre qui a lieu en juillet dans la ville célèbre pour son pont et son Palais des Papes, on connait, d’accord. Le plus grand festival de théâtre au monde, d’accord. Mais à longueur de festival, dans les rues d’Avignon, on entend : « C’est dans le IN ? ah non dans le OFF ! » ; « Tu te rends compte, il jouait dans le IN et le voilà dans le OFF ».

C’est quoi exactement la différence entre IN et OFF ?

 

Le IN et le OFF dans le spectacle

Le IN, c’est avant tout l’histoire d’une idée, d’une volonté de renouveler la création artistique, loin de celle qui se pratiquait à Paris, d’un désir de partir à la rencontre d’un public jeune et nouveau.

Le OFF, c’est l’histoire d’un combat, celui des plus petits, des moins célèbres, des non-invités, des moins subventionnés. C’est une opportunité saisie par les artistes pour se faire voir, entendre et partager leur art. Un moyen pour les Compagnies de participer à ce qui est devenue la grande fête estivale du théâtre.

Le IN et le OFF sont historiquement liés, le IN et le OFF sont fondamentalement indissociables.

La beauté du festival c’est que les spectateurs du IN, attirés par les grands noms du théâtre – les Jean Vilar, Wajdi Mouawad, Olivier Py, Stanislas Nordey, Thomas Ostermeier, et bien d’autres – ces metteurs en scène, ces auteurs qui font régulièrement le plein, qui n’ont besoin d’aucun média, d’aucune pub pour attirer les foules, se laissent tenter par les spectacles du OFF, par les artistes dont on ne parle jamais, qui ne sont ni connus, ni récompensés, qui doivent tracter, afficher, parader pour séduire la presse, conquérir les programmateurs et remplir leur salle.

La beauté du festival, c’est la porosité entre ces deux mondes. Mais si cela avait un sens dans les années 1950, 1960, 1970, 1980, 1990. Aujourd’hui, la donne a changé, beaucoup changé.

Aujourd’hui IN remplit toujours, il est toujours très prisé mais de moins en moins du grand public, mais des connaisseurs, souvent taxés d’intello, de théâtreux.

Et, aujourd’hui les spectateurs du IN ne vont plus dans le OFF. On le voit dans les queues avant les spectacles lorsqu’ils sont tractés par les petites compagnies : « Non merci je ne vais que dans le IN, moi. »

Et je peux les comprendre. Oui, moi qui ne vais pourtant quasiment que dans le OFF j’avoue que je les comprends. En effet, les spectacles du OFF en 2022 (et c’est le cas depuis plusieurs années) sont composés à 60 % de stand-up, de café-théâtre, de comédies, des spectacles de clowns, de spectacles légers, tout l’inverse des spectacles du IN.

Il est compréhensible que ceux qui vont voir 3 heures du Moine Noir n’aillent pas voir Elle ne suce pas que de la glace, que ceux qui assistent à 10 heures de Ma jeunesse exaltéen’aillent pas voir Mon cul sur la commode.

Aujourd’hui, les spectateurs du IN ne sont plus ceux du OFF. Quand j’étais plus jeune – j’avais 7 ans lors de mon premier Avignon – je pensais que le IN était rempli non pas par des vrais spectateurs mais uniquement par les comédiens, les metteurs en scène, les régisseurs, les troupes qui jouaient dans le OFF tant le décalage est grand entre ce qu’on offre au public dans le OFF et le IN.

Je m’interroge sur ce lien historique entre le OFF et le IN, sur cette porosité synonyme de découverte, d’ouverture, de rencontre ? Tout cela existe-il encore ?

Au-delà de ce déséquilibre flagrant, qui se creuse chaque année un peu plus, qu’en est-il des 40 % restant de théâtre contemporain plus dramatique ?

Que deviennent les spectateurs de cet Avignon-là ? Les irréductibles amoureux du théâtre.

Perdus souvent devant les multitudes de « guguserie », ne pouvant trop se risquer à l’aveugle comme cela se faisait à l’époque, le prix du billet en constante augmentation rendant cela impossible, ils se fient à la presse.

Et de qui parle la presse ? De ces spectacles inconnus mais à ne pas manquer ? De ces découvertes rendues possible par le festival ? De ses trouvailles, de ses coups de cœur, elle qui peut prendre des risques et aller voir, grâce à cette formidable vitrine qu’est le OFF, ce qu’elle ne connait pas ?

Non. La presse parlent des spectacles qui marchent déjà, qui tournent dans toute la France depuis plusieurs années, des spectacles qui se jouent encore et encore dans les théâtres parisiens, les spectacles des fils ou des filles de, des pièces nommées, récompensées aux Molières.

Alors, que deviennent les spectacles qui ne sont pas encore reconnus, qui n’ont ni Molière ni article dans Télérama ? Cachés, écrasés, noyés parmi les autres ?

La rupture entre le IN et le OFF est consommée depuis bien longtemps. La rupture entre le théâtre avec un grand T et les salles de spectacle est radicale.

Aujourd’hui, au lieu d’être un lieu de rencontres, de mélanges et de mixité artistique, le festival encourage le communautarisme des goûts.

 

Quelques rares exceptions

J’ai rencontré des spectateurs qui profitent encore du festival pour découvrir des pépites, certains avaient vibré avec Du silence à l’explosion, pleurés avec Après le Chaos, milités avec Paying for it, fiers et heureux d’avoir su trouver des spectacles aboutis et exigeants parmi les trop drôles, trop politiquement corrects, trop dans l’air du temps pour essayer de remplir les salles.

Bien sûr, il reste quelques rares exceptions, dernières passerelles entre ces deux mondes, entre ses deux univers pourtant frères de lait. Et ce sont les médias qui devraient permettre cette passerelle.

Je rêve d’un festival où le mur entre ces deux mondes serait plus poreux, plus fluide. Je rêve d’un monde où l’on irait chercher les pépites cachées au fond du programme et dont personne n’a encore parlé. Je rêve d’un festival où les gens pourraient encore se permettre de risquer d’aller voir une pièce au pif parce que les tarifs le lui permettent, je rêve d’un festival où les acteurs du IN iraient voir du OFF et conseilleraient des pièces au public, je rêve d’un festival où les pièces avec plusieurs Molière laisseraient la place à d’autres, je rêve d’un festival où les théâtres ne serait pas là pour faire de l’argent sur le dos des compagnies, à coup de 6000, 10 000 euros, 15 000 euros de location pour le mois.

Des théâtres comme le Théâtre des Barriques ou la Chapelle du Verbe Incarnée qui profitent de leur statut pour faire de la co-prod avec les compagnies, pour accueillir des spectacles qu’ils aiment et qu’ils veulent défendre. Mais ils sont rares, trop rares.

Les nouvelles salles pullulent et se spécialisent quasiment toutes dans du comique, de l’humour, du stand up, du café-théâtre, du facile.

 

Alors que faire ? Que va devenir le festival d’Avignon ?

Un festival à plusieurs vitesses ? Le comique d’un côté, le IN de l’autre, les pièces validées par la presse parisienne et les autres. Les restes.

Ne voulons-nous pas autre chose ? Ne sommes-nous pas là pour faire honneur à Jean Vilar et rendre le théâtre accessible, universel, populaire ?

J’ai récemment entendu l’expression qu’à Avignon on faisait du nivellement par l’humour. C’est si vrai.

Y a-t-il encore la place pour un théâtre plus exigeant, plus percutant, plus engagé, plus ambitieux ?

Je l’espère, je l’espère de tout cœur. Et je sais que je ne suis pas la seule. Je croise des compagnies, des artistes qui partagent ce point de vue.

Et si vous aussi vous l’espérez je vous encourage à éplucher le programme du OFF et à aller chercher les spectacles aux thèmes compliqués, aux thèmes peut-être lourds, excentriques, farfelus, les spectacles qui font réfléchir, qui sortent des sentiers battus, d’auteurs que vous ne connaissez pas. Parce que c’est à cela que sert à l’art : interroger, émouvoir, remettre en question, secouer, interpeller.

Si vous aussi vous l’espérez je vous encourage à aller voir ces pièces dont vous n’avez sans doute pas entendu parler mais qui font partie des derniers exemples du festival que souhaitaient Vilar, Benedetto ou Gérard Philipe. 



Nathalie FEYT en revenant d’Avignon le 19 juillet 
2022 c’est une première fois ou j’ai eu le regret de ne pas avoir vu une seule manifestation exposition représentation du IN car j’ai éprouvé sous la direction aussi d’Olivier Py (que j’ai reconnu applaudi bien avant sa nomination à la direction d’Avignon par exemple dans la Servante ou l’Apocalypse Joyeuse)  de belles émotions rencontres dont celles aussi de Pierre Guillois et toujours avant sa nomination à Avignon Jean-Francois Sivadier Kristian Lupa Roméo Castellucci Jan Fabre…. 

A propos de sa lettre publiée pour son successeur Tiago Rodrigues je dirais qu’il n’y a pas plus de cœur pur que de cœur battant que  pour briller séduire profiter et rester inscrit pour la postérité……
Mais cette lettre donne une note profonde de lyrisme qui caractérise le ton du théâtre poétique d’Olivier Py celle du rêve de sa « jeunesse exaltée » et ressassée…
Oui comme pour beaucoup d’entre nous mais était ce la peine de l’écrire….et de la faire jouer durant 9h.


Festival d’Avignon : la bouleversante lettre d’adieu d’Olivier Py
5 minutes à lire

Publié le 24/07/22 mis à jour le 25/07/22
Olivier Py lors de l’ouverture du Festival d’Avignon, en 2021.
Olivier Py lors de l’ouverture du Festival d’Avignon, en 2021.
Nicolas Tucat / AFP
Après neuf ans à la tête du Festival d’Avignon, Olivier Py s’apprête à céder sa place au metteur en scène Tiago Rodrigues. Ce dimanche 24 juillet, en guise de passage de relais, il a lu devant son successeur une lettre bouleversante, que nous publions en exclusivité.
La scène s’est déroulée ce dimanche 24 juillet, lors de la conférence de presse de clôture de la 76e édition du Festival d’Avignon (qui se referme officiellement le 26 juillet) : l’actuel directeur de la manifestation, Olivier Py, en poste depuis 2013, a tiré sa révérence, comme prévu, devant Tiago Rodrigues – dramaturge, metteur en scène et comédien portugais. Et il l’a fait en lisant une lettre aussi belle que forte. Une lettre en forme de bilan, parfois douloureux, toujours passionné, empreint d’une indéfectible foi dans le théâtre, la création, mais aussi et surtout dans cet événement unique qu’est le Festival d’Avignon. En exclusivité, Olivier Py a bien voulu nous la confier.

« Mon très cher Tiago,
Le festival n’était pas un moment de ma vie, c’était ma vie.
Être libéré de sa vie est une véritable grâce, et je n’en aurais pas été libéré tout à fait sans la confiance que je mets en toi.
Je suis nu comme un nouveau-né, et c’est une véritable béatitude. De cette nudité, puisque je ne suis revêtu à ce jour d’aucun projet d’avenir institutionnel, je voulais t’adresser ce viatique. Il est modeste, mais la nudité n’a pas de poches.
Tu vas vivre des heures difficiles, et je serai l’un des rares à le savoir, tandis qu’une foule de jaloux et de fâcheux qui te croient dans l’Olympe s’autoriseront à dire tout et n’importe quoi et à faire de leur ressentiment un argument. Tu seras bien seul.
J’ai confiance car tu auras, au festival, une équipe qui te soutiendra, comme cela a été mon cas, des compagnons merveilleux, comme j’en ai eu. Cela, malgré tout, ne pourra empêcher des moments de solitude effrayants. Car au festival, tout le monde est dans sa tranchée et s’efforce de tenir son poste sous les bombes.
J’aimerais te donner des conseils, mais la situation où je suis, la page blanche où je vole n’est pas propice aux conseils.
J’en sais de moins en moins, sur l’état du monde, de la culture, de l’avenir, du théâtre, de la jeunesse, du festival et de moi-même. Je n’ai plus aucune certitude, je deviens un peu agnostique. Je ne sais pas, j’essaie d’écouter.
Donner des conseils comme faire des critiques, je trouve cela trop avilissant. Ce n’est donc pas un conseil professionnel que je pourrais te donner mais un secret d’amitié. Le voici….

Olivier Py : “Le Festival d’Avignon aura été la grande passion de ma vie”

Garde la pureté de ton cœur. Le cœur est le lieu du désir et les désirs ne sont pas toujours purs. Garde alors la pure impureté de ton désir. Garde la pureté dans ton cœur car tu seras sommé, par des gens qui en savent toujours plus que nous, de l’abdiquer. On te demandera de programmer ceci et cela au nom de ceci et de cela. On te conseillera tout, on t’intimera l’ordre de faire cela et ceci et tout et son contraire, au nom de toutes sortes de choses, de toutes sortes de bonnes raisons politiques, esthétiques ou éthiques, mais surtout au nom de choses qui n’ont qu’indirectement à voir avec le théâtre. N’écoute pas la raison raisonnable et la prudence professionnelle. N’espère pas dans les stratégies politiques, ne mise rien sur de l’intérêt ou la ruse. Écoute ton cœur pur.
Garde dans le plus pur de ton cœur qu’il y a des choses qu’il faut faire parce qu’il faut les faire même quand il ne faut pas les faire. Et c’est tout.
Garde la pureté de ton cœur quand le festival sera attaqué par des gens qui n’ont pas lu le programme et ne sont jamais venus.
Garde la pureté de ton cœur quand les sempiternelles bêtises sur l’art élitiste, l’entre-soi, l’intellectualisme ou l’institution te seront crachées au visage. La plupart du temps ; ils ne savent pas ce qu’ils disent et ils ne savent pas ce qu’ils font.
Garde la pureté de ton cœur et, au contraire de moi, souvent, garde ton calme.
Garde l’amour pur du théâtre, de l’art, de la pensée, de l’absolu littéraire, comme une pureté plus pure que l’impureté des obligations mondaines. Les jeux de pouvoir sont publiés et reste le souvenir de la pureté de l’acte artistique.
Garde pur en toi celui qui aime le festival même quand tout va mal au festival, c’est-à-dire un jour sur deux en juillet.
Garde la pureté de l’émerveillement devant notre Cour d’honneur sous les étoiles, devant l’espoir métaphysique des jeunesses, devant la passion de ce public unique au monde.
Garde la pureté de ton cœur, elle est le centre de tout. Elle est le véritable message. Et si tu penses que rien n’est plus beau au monde que cette folie de juillet dans la ville des papes, alors rien ne pourra t’atteindre…
Dis-toi que tu ne peux pas tout faire même en travaillant vingt-cinq heures par jour. Mais si tu perds la pureté de ton cœur tu auras perdu le festival, et toi avec.
C’est ce combat spirituel que personne ne verra, que personne ne saura, et qui sera parfois le plus terrible. Ne laisse entrer dans ce cœur pur et purifié par le travail ni remords, ni envie, ni ressentiment, ni colère. Le festival est plus beau que tout, et ton espoir d’un plus beau festival encore est le plus grand mystère de ton cœur et tu ne le partageras avec personne.
Ce n’est pas très difficile. Il suffit de ne pas oublier celui qui est venu ici pour la première fois et qui y a découvert un monde meilleur. Moi, j’y ai rencontré, l’année de mes 20 ans, l’art, l’engagement, le théâtre et mon destin.

« Les journées du directeur sont faites de dix compliments pour une bassesse. On retient plus facilement les bassesses par vanité, on oublie trop facilement les compliments. »

Garde la pureté dans ton cœur aussi sous les splendeurs papales, les obligations protocolaires, les cirages de pompes et les courtisaneries et les honneurs. Traite les grands comme des petits et les petits comme des grands. Quand tu seras humilié par les marquis,
il y aura toujours une femme de ménage pour te dire qu’il faut te reposer et prendre soin de toi. Une femme de ménage, ou un détenu, ou un adolescent, ou une spectatrice pressée.
Les journées du directeur sont faites de dix compliments pour une bassesse. On retient plus facilement les bassesses par vanité, on oublie trop facilement les compliments.
Des bénédictions faites par des anonymes qui ne vous demandent rien et vous disent merci du fond de leur cœur pur.
Dis-toi que leurs cœurs purs de festivaliers émerveillés et le tien ne sont qu’un. Tout est là et le reste n’existe pas et passera avec le mois d’août.

Qu’est-ce qu’il y a de plus beau sur cette terre que notre festival ?
Et pourtant, que de critiques ? N’y a-t-il pas des choses plus critiquables en ce monde que notre festival ?

On lui demande tout, de sauver la planète, d’arrêter la guerre, de reconstruire le contrat social ; et comme il ne le peut pas absolument, on dit qu’il ment, qu’il se paie de mots. Mais combien de justes causes trouvent ici sa parole ? Et la cause des causes qui est celle de l’émergence du sens ? Et tant qu’on lui demande tout, c’est la preuve qu’il ne sert pas à rien. Et c’est vrai. Nous ne pouvons pas tout mais nous ne pouvons pas rien, et cela suffit à séparer la nuit du jour.
Notre festival est fragile, financièrement, médiatiquement, politiquement. On le croit puissant, établi, institutionnel, léonin. Le public n’a pas à connaître nos problèmes, lui qui vient ici pour trouver un sens à une vie souvent plus difficile que la nôtre.
À tous les cynismes, à tous les découragements, il te faudra opposer la pureté de ton cœur ; l’amour d’Avignon, du public et de l’art. Et c’est comme cela que tu désarmeras les malveillances, et surtout que tu inventeras l’impossible. Et je t’en sais capable.
Ce qui se passe ici pendant le mois de juillet n’a lieu nulle part ailleurs dans le monde. Ce n’est ni consensuel, ni préécrit, ni inoffensif. C’est un miracle et une utopie, c’est la fête de l’Espérance. Ici, demain, certains adolescents vont fabriquer les outils de leur dignité, et c’est eux qui doivent nous juger.
L’année prochaine, je vais vivre enfin un festival de pure jouissance, de pure béatitude, sachant que tu veilles sur nous. Oui, sur nous, il y a un nous.
Merci à ceux qui partagent ce rêve, et longue vie au Festival d’Avignon ! »
Olivier Py,



Je partage bien sûr car j’en veux à Olivier Py comme à moi-même de ne pas m’avoir fait croire aux anges clowns comme Wenders et ou de se les réserver en les intimant aux seconds rôles dans la servante : Michel Fau Elizabeth Mazev et Antoine Fayard.

Mon commentaire est le suivant après avoir lu la si belle lettre laissée par elle à Olivier Py 

Oh comme je te comprends Elizabeth Masev actrice autrice au sourire si large , cette manie « de vouloir tout sentir » à travers toi ne date pas d’hier. Je t’ai écris aussi pour te témoigner mon admiration. Mais toi par toi tu m’as répondu toujours accueilli et du coup on se connaissait mieux. Je me souviens bien sûr de Bruno Sermonne que je prenais pour « un visiteur du Soir » et de Flipotte… Comme dit Céline Milliat-B tu as été à partir de la Servante avec Michel et d’autres je pense à l’angeclown Toto qui m’invitait à la cantine (et Michel et Stéphane qui me cherchaient des hébergements) vous avez été des phares, des étoiles qui ouvraient la portée poétique du théâtre à tous. Quant à Olivier certes je voulais en être de sa troupe, de cette troupe,  je lui avais écrit 4 pages et vous étiez venus voir la Vierge Folle que j’étais dans Il est trop tard  de Stéphane Auvray-Nauroy , et donc j’y croyais à la suite de mes rencontres mais « le poète acteur dramaturge »m’avait répondu que je pouvais être bénévole.habilleuse.  A l’époque j’avais tout plaqué pour changer, être comédienne à part entière, je dormais ici ou là pendant Avignon j’avais peur de n’être que bénévole….
Maintenant je choisis de l’être, bénévole, et de payer mes places au théâtre, bénévole pour assister aux premières et avec qui je veux cad des amateurs, et des hommes de théâtre élégants car les pros comme lui m’ont déçue tellement dans mon innocence de non professionnelle….
j’avais joué avec plusieurs metteurs en scène tout en travaillant à côté, tragédie, comédie, créations… j’ai rencontré  d’autres gens à partir de mes rôles et puis tout s’est figé….,
J’aurais compris qu’il me dise je n’ai pas de rôle pour toi pour ce projet, mais pas de me proposer d’être bénévole habilleuse…..
C’était un projet fou et moi n’étais je pas folle et drôle et triste mélancolique sur scène….mais avant tout Vierge Folle. 

Avec Gregory GUILLOTIN pour une vidéo prank du pire stagiaire 2019. Un élève qui m’a beaucoup appris….. à rajouter dans mon CV….





Lettre ouverte à Monsieur le directeur du festival d’Avignon In 

Monsieur le directeur
De même que vos propos d’homme public finissent toujours, que je le veuille ou non, par me parvenir,  j’espère bien que vous lirez tôt ou tard cette lettre. 
En cueillant des cassis une bouffée de colère m est montée ce matin. comme Claudel lâchant son sécateur et disant: « je viens de penser aux  surréalistes », je viens de penser, sans vouloir me comparer au grand Paul, que vous étiez un sacré ingrat, ce qui justifiera ces lignes. 
J en ai plus qu’assez de lire ou d’entendre ici ou là que votre « jeunesse exaltée » est portée par une troupe exceptionnelle « comme (vous)n en avez jamais eue. »
Permettez moi en mon nom propre et en l’honneur de mes vingt quatre camarades, de Flipotte le chien et des bénévoles qui les accompagnaient, qui ne m’ont rien demandé et dont  certains ne sont plus de ce monde, de m insurger! 
Si si, vous avez eu, si ce n’est une meilleure, je ne suis  là ni pour une compétition ni pour un jugement, au moins une aussi belle troupe pour jouer « la Servante » au siècle dernier, et d’autres encore des éléments marquants de votre œuvre. 
Et cette troupe vous a porté vous et votre œuvre, haut et fort. 
Vous souvenez vous de ce pauvre conseiller culturel d’alors pris amicalement en otage dans les loges des Amandiers de Nanterre, auquel  nous avions gentiment mais fermement demandé pour vous et votre troupe donc, un lieu où exercer votre art? Lieu que vous avez obtenu. Et les lieux et les postes qui s’en suivent. 
Vous souvenez vous des 24 heures exaltantes oui  mais aussi harassantes épuisantes où certains d entre nous ont laissé quelques plumes? Et de la reprise à la manufacture des Oeillets, payée une poignée de figues, et avec le sourire encore, et les corvées de chiotte à tour de rôle (auxquelles  les plus malins ou les plus clairvoyants ont échappé) et l’accueil du public et le standard des réservation (oui les fous rires et les batailles de serpillère bien sûr, mais aussi le travail bénévole et disons-le, une forme d’exploitation de la masse salariale et pas toujours payée d un sourire et jamais d un merci) 
Et je ne parle pas du talent de la ferveur de l’enthousiasme au kilomètre carré, ce serait faire offense à mes camarades et à moi- même. 
Alors que votre nouvelle troupe, plus jeune que nous ne le sommes tous maintenant, certes, mais à peine plus que nous ne l’étions à l’époque, que  cette nouvelle troupe donc soit talentueuse et formidable, je n’en doute pas, mais par pitié, et au moins en mémoire de ceux qui ne sont plus, dont Bruno Sermonne que vous revendiquez comme votre seul maître de théâtre, ne dites pas qu’elle l’est « comme jamais » 
Sans cette troupe d’alors, vous ne seriez sans doute pas où vous êtes maintenant, et nous vous devons de belles heures, certes, mais vous, vous nous devez bien plus, car les poètes talentueux ne manquent pas, mais les poètes qui accèdent au succès de leur vivant sont nettement moins nombreux et ne goûtent à la notoriété et aux facilités qui en découlent, que portés par d’autres. Seul on va vite, mais accompagné on va loin. 
Tout le monde n a pas l’élégance d un Pommerat,  qui promet du travail pendant 40 ans à celles qui l accompagnent depuis les débuts dans l ombre, ou la fidélité d un Sivadier. Ils me pardonneront de les citer, eux non plus ne m’ont rien demandé. 
Il reste deux éléments  de cette troupe historique dans votre distribution, gardez et honorez mademoiselle Chéenne et monsieur Weitz qui vous sont  resté fidèles. 
Les autres ont été bannis ou sont partis de leur propre chef, il y a sûrement une raison à ça. 
Vous êtes un ingrat monsieur le directeur, et un âne bâté, même si j’aime beaucoup les ânes. 
En mon nom et en l’honneur de mes vingt quatre camarades, du chien Flipotte et des bénévoles qui les ont accompagnés, qui ne m’ont toujours rien demandé, je vous retire ce qu’il me restait d’estime pour votre personne. Ça ne va pas changer la face du monde, j’en suis hélas! consciente, mais ça me fait du bien de le dire ici. 
Le poète -vous je crois bien- a dit «  le theâtre c’est l’art de transformer le plomb en or »
Vous,  vous transformez l’or en cendres, et c’est bien moche .»

Un seul des commentaires je livre en sus de la lettre d’Elizabeth Mazev celui de Samuel Churin, à cette lettre si bien écrite comme de plus haut d’où volent et crient les hirondelles.

« Ma Lili, ma très chère, ma sœur, c’est à toi que je m’adresse et non à monsieur le directeur qui n’en vaut pas la peine. Je découvre ton texte et effectivement tu n’as demandé la permission à personne et tu as bien fait. Je confirme évidemment tout ce que tu écris, faisant partie des 24 en question et de nombreux spectacles suivants et de son film. Nous avons beaucoup aimé Olivier, c’est son talent, savoir se faire désirer. Il éblouit et nous avions toutes et tous la ferme intention de le suivre jusqu’à la mort. Il est vrai que l’aventure de la Servante nous a soudés, il le fallait bien car ce n’était pas que du plaisir. Olivier nous a bien servi, il faut le reconnaître et nous lui avons rendu au centuple. Effectivement, il nous doit beaucoup, y compris la direction des lieux qu’il a dirigés, mais je ne m’attarderai pas sur cette question. Je n’aurais pas écrit ce que tu as écrit parce que cela fait des années que je ne l’écoute plus et ne suis plus du tout affecté par ses propos. La résilience on appelle ça n’est-ce pas ? Un ami prêtre m’avait mis la puce à l’oreille lorsqu’il l’avait entendu il y a longtemps parler de religion : « Il parle de religion comme quelqu’un qui écrirait de merveilleuses lignes sur la montagne sans jamais avoir monté un col de sa vie ». Oui c’est un peu beaucoup cela. Il y a la fiction et les belles intentions humanistes et la réalité glaçante de l’homme de pouvoir profondément inhumain. Il est aussi le reflet de la magnifique scène entre le père (Bruno Sermonne) et le fils (moi) dans la Panoplie du Squelette. Le père reprochant au fils de n’être que théorie sans « salir ses petites mains blanches pour porter la soupe aux miséreux ». Lors de sa première année de direction du festival d’Avignon, en juillet 2014, les intermittents en lutte avaient décidé de perturber le festival pour protester contre une nouvelle réforme d’assurance chômage qui allait impacter leurs indemnités. Lutte qui allait s’avérer gagnante. Le nouveau directeur était devenu fou, voulant que je dénonce ce mouvement de grève, me reprochant ma lâcheté de ne pas être sur place pour arrêter les hordes de sauvages (je répétais un spectacle pour la Suisse) et me traitant de civitas donc de nazi. Je lui ai proposé qu’on ne se parle plus. Et on ne s’est plus parlé. Je n’avais jamais raconté cela, je m’en foutais un peu, même s’il n’est jamais simple pour un acteur d’être grillé avec un homme aussi puissant, mais ta lettre m’a fait ressurgir cet évènement enfoui qui m’a tant blessé. Oui il est très violent d’être « remercié » de la sorte après tant de services rendus. Pour m’en sortir, je me suis accroché au souvenir de l’homme que j’avais rencontré au début, celui qui nous a fait croire que le théâtre était une immense et belle aventure, à la vie à la mort. Je le remercie d’avoir réuni ce groupe de la Servante. Sans lui je n’aurais pas rencontré les nombreux amis avec qui je suis lié pour la vie, et sans lui je ne te connaitrais pas, toi qui m’accompagne depuis toujours. Je t’aime. »
André Canessa 
"On demande Michel Fau à l'accueil !" Je répète : "On demande Michel Fau à l'accueil !" :D :D :D
Samuel Churin 
André Canessa Oui Michel faisait partie des 24 tocards qui ont servi le maître !




Pour la fin l’article du Monde de Fabienne Darge qui récapitule très bien le règne d’´Olivier Py à Avignon ses choix et aussi ce qu’est devenue son œuvre d’auteur dramatique qui a l’origine entraînait une traînée de paillettes mais aussi de poudre et de souffre….
Article du Monde plus exhaustif : abonnée 

A Avignon, le règne d’Olivier Py s’achève sur une édition en demi-teinte
Le public a répondu présent, avec un taux de fréquentation global à 92 %, pour un festival un peu fourre-tout, sans grand choc esthétique.
Par Fabienne Darge (Avignon (Vaucluse),
Le 27 juillet 2022 à 01h26 - Mis à jour le 27 juillet 2022 à 15h11.Lecture 6 min

Olivier Py lors de la conférence de presse de clôture du Festival d’Avignon 2022, accompagné de son successeur, Tiago Rodrigues (à gauche), à Avignon, le 24 juillet 2022. 

Olivier Py a tiré sa révérence, et le Festival d’Avignon, édition 2022, avec lui, mardi 26 juillet au soir. Le pape Py s’est glissé pour l’occasion dans le fourreau en satin noir et le manteau en fourrure rouge de Miss Knife, cette chanteuse de cabaret qu’il s’est inventée comme son double, son alter ego superlatif et transgenre qui en dit beaucoup sur lui et ses capacités à endosser des rôles multiples.

Diva, encore et toujours. Mais Py a aussi partagé la soirée avec les formidables chanteuses ukrainiennes du groupe Dakh Daughters, et ce fut un moment d’émotion qui a fait se lever la salle comme un seul homme. Sa manière à lui, à la fois festive et engagée, de tirer le rideau sur ses neuf années à la tête du Festival, dont il a pris les rênes en 2013. Le 1er septembre, il laissera les clés à l’auteur et metteur en scène portugais Tiago Rodrigues, premier artiste étranger à être sacré.
Tout le monde, sans doute, rêvait que cette ultime édition sous le sceau de Py soit particulièrement flamboyante, ce qu’elle ne fut pas. Sans démériter pour autant. Le public a été là et bien là, ce qui est une première bonne nouvelle, à l’heure de la sortie de crise du Covid-19, où s’expriment de fortes inquiétudes sur le retour des spectateurs dans les salles. On n’avait jamais vu autant de monde dans les rues d’Avignon que cette année, et le taux de fréquentation global du Festival « in » s’établit à 92 % – ce qui n’est que légèrement inférieur à ce qu’il était avant la pandémie, et ne donne pas forcément une idée de l’avidité avec laquelle les places se sont arrachées pour la plupart des spectacles programmés.

Une édition tenue et variée

Sur le plan artistique, ce fut une édition tenue et variée, pour ne pas dire un peu fourre-tout, où l’on a pu voir nombre de spectacles réussis. Mais de grand choc esthétique, de ceux qui lavent de tout par l’évidence de leur beauté, il n’y eut pas, dans ce millésime 2022. Le Moine noir, la création d’ouverture dans la Cour d’honneur du Palais des papes, signée par l’artiste russe dissident Kirill Serebrennikov, aurait pu jouer ce rôle. Mais la puissance opératique incontestable du spectacle, son talent à investir cet espace difficile qu’est la Cour se sont noyés dans un final mystico-grandiloquent.

Le chorégraphe anversois Jan Martens a, lui aussi, séduit avec son Futur proche, deuxième spectacle programmé dans la Cour d’honneur, qui déploie une écriture chorégraphique collective et humaniste. Mais sans qu’il s’agisse là non plus d’un de ces électrochocs dont on sait qu’on les gardera en mémoire toute sa vie. On rangera au rayon des souvenirs heureux de ce Festival En transit, de l’Iranien Amir Reza Koohestani, le délicieux Sans tambour de Samuel Achache, deux spectacles pour enfants, Gretel, Hansel et les autres et Le Petit Chaperon rouge, Anima, du trio de choc formé par Noémie Goudal, Maëlle Poésy et Chloé Moglia, ou encore le Richard II signé par Christophe Rauck avec un Micha Lescot en grande forme.

Lire aussi :
Au Festival d’Avignon, s’enfoncer avec bonheur dans la forêt du « Petit Chaperon rouge »

Et l’on gardera au cœur de belles découvertes : l’artiste belge Miet Warlop, qui a signé le petit spectacle qui a fait le buzz de cet Avignon, One Song ; du côté de la danse, Emmanuel Eggermont et la sophistication réjouissante de All Over Nymphéas ; du côté du théâtre, le jeune auteur Simon Falguières, 33 ans, qui a emballé le public au fil de son épopée de treize heures, Le Nid de cendres.

La démocratisation, plutôt l’acuité des choix esthétiques

Il n’y a donc pas de quoi crier au ratage. Même si cette édition est à l’image de l’ensemble de la double mandature d’Olivier Py, laissant l’impression que sous sa conduite le Festival a réussi plus par son ouverture sur les changements du monde, et par le formidable travail poursuivi, après Vincent Baudriller et Hortense Archambault, pour sa démocratisation, que par l’acuité de ses choix esthétiques.

Ce sentiment d’insatisfaction repose principalement sur deux frustrations. D’abord, les amateurs de théâtre et de danse regrettent l’absence à Avignon, depuis neuf ans, des grands créateurs européens, ceux à même d’offrir ces chocs inoubliables que l’on espère toujours vivre au festival.

A l’instar de Simon McBurney, qui a signé en ouverture du Printemps des comédiens de Montpellier, en mai, un Michael Kohlhaas magistral, où sont passés les Thomas Ostermeier, Krystian Lupa, Krzysztof Warlikowski, Anne Teresa De Keersmaeker, Alain Platel, Romeo Castellucci et autres Christoph Marthaler ? Le fait qu’ils aient été fortement liés à la direction précédente d’Avignon, celle de Vincent Baudriller et Hortense Archambault, était-il une raison suffisante pour les écarter de la principale vitrine mondiale en matière de création scénique ?

Certes, la direction d’Avignon argue qu’elle a contribué à faire émerger d’autres créateurs internationaux, comme le Japonais Satoshi Miyagi, la Brésilienne Christiane Jatahy ou… le Portugais Tiago Rodrigues. Tandis que certains, comme Angélica Liddell, Emma Dante, Israel Galvan ou Amir Reza Koohestani, ont continué à être conviés. On glissera en revanche rapidement sur la « découverte », avec beaucoup de guillemets, du Chinois Meng Jinghui et de son esthétique pesante et datée.

En voulant se démarquer de la mandature précédente, l’équipe Py s’est privée d’artistes importants
Quant à la jeune et talentueuse garde française, elle a eu toute sa place à Avignon pendant les années Py : de Julien Gosselin à Caroline Guiela Nguyen, de Thomas Jolly à Maëlle Poésy, de Jean Bellorini à Baptiste Amann. Sans compter des « indisciplinaires » de haut vol comme Phia Ménard, Nathalie Béasse ou Alice Laloy.

Il n’empêche : en voulant se démarquer à tout prix de la mandature précédente, l’équipe Py s’est privée d’artistes importants, et de spectacles mémorables. Mais si ce règne laisse à beaucoup un goût d’insatisfaction, c’est d’abord et avant tout à cause des créations d’Olivier Py lui-même : celui-ci a été pendant ces années d’une prolixité inversement proportionnelle à son talent, qui a semblé au fil des spectacles s’embourber dans une ornière artistique, à coups de textes pompeux et désincarnés à la fois, et d’un jeu d’acteurs outré et sans nuances.

Il en est quelque peu sorti cette année, avec son marathon de dix heures, Ma jeunesse exaltée, moins catastrophique et surtout moins empreint d’aigreur que les précédents opus, mais trop long au regard des éternelles obsessions ressassées par Py – la vie, la mort, le diable, le sexe entre hommes, la religion, les turpitudes du pouvoir (surtout quand elles visent sa propre personne), la souillure et la grâce… Autant de motifs désormais bien connus du public.

Olivier Py qui – on ne se refait pas – n’a pas pu s’empêcher de faire théâtre de son émotion, lors de la conférence de presse de clôture du Festival dimanche 24 juillet. A 57 ans, chemise largement ouverte sur une étincelante croix, le directeur sortant a clamé que le Festival d’Avignon « était [sa] vie », avant de se mettre à pleurer en lisant une lettre à son successeur. Il a plus sérieusement rappelé quelques vérités importantes, à savoir que le Festival est un miracle toujours fragile, à la fois politiquement, économiquement, médiatiquement. Et, désormais, écologiquement : la canicule qui a sévi pendant deux semaines a porté le travail des équipes de montage jusqu’aux limites de l’impossible.

Avec Tiago Rodrigues, âgé de 45 ans, et qui est lui aussi un artiste, à la fois auteur et metteur en scène, viendra peut-être l’heure de la synthèse entre l’ambition artistique et les enjeux démocratiques et civiques qu’incarne aussi Avignon. Une synthèse, aussi, concernant des enjeux plus profonds, relatifs à notre évolution civilisationnelle, où l’image semble gagner peu à peu sur les mots.

Tiago Rodrigues est un auteur subtil, qui travaille les anciens mythes en profondeur pour leur faire rendre gorge de ce qu’ils peuvent avoir de délétère sous leurs dehors sublimes, comme il l’a montré avec sa version d’Iphigénie, mise en scène dans ce Festival par Anne Théron. Il n’y a pas chez lui cette croyance un peu naïve qui existe chez Olivier Py, que les vieux récits peuvent parler d’eux-mêmes, dans un monde qui n’est plus celui des dieux grecs ni de la catholicité triomphante.

Tiago Rodrigues n’a rien dévoilé de ce que sera sa première édition, en 2023. Mais l’on sait déjà que c’est la metteuse en scène Julie Deliquet qui devrait faire l’ouverture dans la Cour d’honneur, en adaptant un ou plusieurs des films du grand documentariste américain Frederick Wiseman consacrés aux systèmes de santé et de sécurité sociale en souffrance dans nos pays occidentaux. Avec le nouveau directeur d’Avignon, c’est une autre pensée sur le réel et sur l’art qui va se déployer, et on a hâte de la découvrir.

Mais  puisque je ne raconte pas tout ou presque rien de moi… dans ce blog qui ne pourrait être une pièce à conviction du théâtre d’hier et d’aujourd’hui de 1993-94 à 2005 puis jusqu’à cette période d’après le confinement….

Les photos de ceux qui m’on aidée l’année de la Servante, excepté la photo de Toto…que je n’ai pas ici 

Un homme qui sauve des vies ….Stéphane-Auvray Nauroy et sinon qui a ouvert à Saint-Denis une école de théâtre et à ouvert au sein du lieu un lokal de représentations : entre autres puisqu’il est auteur acteur et surtout aussi metteur en scène le tout premier metteur en scène qui m’a confié deux rôles Panope dans Phèdre et La Vierge folle dans Il est trop tard…..mais vous le savez déjà et qui m’a permis de rencontrer Philippe Person mon second metteur en scène



Photo souvenir proposée par FB de 11 ans 
3 août 2011: Michel Fau lors d'une lecture publique et gratuite de la Dame de pique de Pouchkine, place des Ecritures toujours dans le cadre du Festival de Figeac.

« Ah Michel Fau je voudrais le voir le revoir mon cœur saute dans mon corps que je sens petit par rapport quand j’entends sa voix qui comme le bruit des vagues passe par tous les accents les soupirs et le silence peuplé de fantômes d’émotions de frémissements neufs et vieux, et la rupture brutale avant la tempête qui surgit d’abord dans ses yeux, son visage, puis sa voix….. »
La bonne nouvelle c’est que des Septembre je pourrais le voir…..et dans un vrai boulevard et ça ç’aurait été une révolution dans le In d’Avignon un théâtre populaire qu’on ne va pas voir en relevant le col de son manteau ou comme mosque se jouait la Cage aux folles on préférait ne pas dire qu’on y était allé….


Enfant, il avait déjà une imagination débridée. Aujourd'hui, toujours inclassable, François Berléand peut à la fois faire le gugusse ou générer le trouble. A la manière de Michel Serrault, son “idole” de toujours.

François Berléand a la barbe en bataille. Il la laisse pousser pour un prochain tournage, une histoire située au lendemain de la Première Guerre mondiale. Le poil doit croître encore un peu, et puis on le taillera selon les canons capillaires de l’époque. En attendant, dans la pénombre de sa loge au Théâtre Montparnasse, ce collier blanc qui lui entoure le visage lui donne des faux airs de Michel Serrault.

Une inquiétante étrangeté

La ressemblance n’est pas pour lui déplaire. « Il était mon idole, mon phare, dès que j’ai décidé d’être acteur. Au tout début des années 1970, comme j’ai commencé dans le théâtre subventionné, j’ai dû me cacher pour aller voir La Cage aux folles. J’ai tellement ri que j’y suis retourné trois fois. Serrault était l’acteur le plus doué de sa génération. Dès ce triomphe comique, j’ai senti qu’il avait en lui une fracture, une dimension tragique, sinon comment aurait-il pu aller si loin dans la folie ? Sa liberté totale me sidérait.