mardi 29 novembre 2016

Bientôt aux Bouffes du Nord NEVROTIK HOTEL

"Névrotik Hôtel"
Comédie musicale de chambre aux Bouffes du nord du 3 au 8 janvier 2017.
Avec Michel Fau et Antoine Kahan.
Mise en scène, Michel Fau.
Livret Christian Siméon.
Sur des chansons de Michel Rivgauche et Jean-pierre Stora.
Arrangements et piano, Mathieu El Fassi.
ne le manquez pas c'est encore plus surprenant que les revues précédentes de Monsieur Fau c'est beaucoup moins pathétique mais tout autant irrésistible et ... j'ose le mot comme une tendresse impossible à trouver entre deux êtres... l'un rose et l'autre vert... tendre.

lundi 28 novembre 2016

Le sourire d'Audrey Hepburn avec Isabelle Carré

Je ne sais pas dans quel ordre il faut aller voir l'expo d'Avedon avec une salle consacrée à Audrey Hepburn dans Funny face et la pièce : Le sourire d'Audrey Hepburn d'après le roman  "Un instant de grâce" de Clémence Boulouque. Faites comme moi l'expo en premier et la pièce en second.
J'ai laissé un message à ma meilleure amie dès ce matin : "C’était merveille Au Théâtre de l’Oeuvre le sourire d’Audrey Hepburn, quelle grâce, on lit tout." 
J'y étais avec mon chéri qui m'a dit : elle est hyper humaine un peu encore chaviré par ce qu'il venait de voir. Quand la grâce d'une interprète rejoint la grâce d'un  personnage et celle de l'écriture, c'est un peu comme une rencontre d'un nouvel ami. Et pour cela il faut une mise en scène d'orfèvre pour nous laisser en suspends, c'est le cas, c'est comme de la rosée un beau matin de réveil, malgré la mauvaise nuit qu'est l'époque. Le metteur en scène c'est Jerome Kircher l'interprète du Monde d'hier d'après le journal de Stéphan Zweig, j'en ai déjà parlé sur my blog. Et ces deux pièces seul en scènes soliloques m'ont bien plus touchée que bien de grosses machines.... J'ai acheté au Théâtre de l'Oeuvre, le roman et je l'ai fait dédicacer pour notre nièce avec qui j'étais à l'expo à la Bnf.
Isabelle Carré c'est une actrice rare, trop rare, autant de théâtre que de cinéma. On entend tout, elle sait si bien faire passer les mots contrairement à tant d'actrices qui n'articulent pas ne projettent pas et qui susurrent, bourdonnent. 


Le Sourire d’Audrey Hepburn de Clémence Boulouque

par Gilles Costaz

La star blessée

Derrière la grâce d’Audrey Hepburn, l’actrice inoubliée de Vacances romaines et Sabrina, il ne pouvait y avoir que de la fragilité. Le cristal, c’est friable ! Clémence Bouloque s’était penché sur cette délicatesse quelque peu mystérieuse à travers un roman, dont elle a tiré une pièce à la demande d’Isabelle Carré. Le grand problème de la vie d’Audrey Hepburn, c’est son père, un fanatique des nazis, tout anglo-irlandais qu’il soit ! De quoi blesser à jamais une personnalité altruiste qui tentera de défendre les victimes de la guerre et les enfants malheureux tout au long de son existence. Le père et la fille avaient très tôt cessé de se voir. Mais, en 1964, Mel Ferrer organise à Dublin une rencontre où le père humilié et la fille devenue célèbre vont se parler à nouveau. La pièce imagine le monologue intérieur d’Audrey Hepburn peu après cette rencontre.
Le texte pourrait être plus violent mais il fait ainsi triompher la douceur sur la cruauté. Jérôme Kircher a pris le parti difficile (mais c’est le meilleur) d’un spectacle quasi immobile : la comédienne est sur un fauteuil, se déplace peu, tout est dans l’émotion du personnage. Isabelle Carré est, on le sait, une merveille de sensibilité. Elle peut parfois être trop emportée par trop de gentillesse, comme c’était le cas dans son dernier spectacle qu’elle avait elle-même mise en scène. Ici, cadrée rigoureusement, elle est sans cesse dans la justesse des tourments, qu’ils soient profonds et légers. Isabelle Carré dans ce texte, c’est l’élégance du jeu et des sentiments.
Le Sourire d’Audrey Hepburn de Clémence Boulouque d’après son roman Un instant de grâce(Flammarion), mise en scène de Jérôme Kircher, décor de Thibaut Welchelin et Edouard Laug, costume de Thibaut Welchelin, lumières de Franck Thévenon, avec Isabelle Carré.
Théâtre de l’Oeuvre, 19 h, tél. : 01 44 53 88 88, jusqu’au 8 janvier. (Durée : 1 h15).

jeudi 24 novembre 2016

The Young Pope Série

http://www.senscritique.com/…/The_Young_…/critique/107629032
Jude Law est un immense acteur, mais hier tu disais.... Oui mais là, il fait sans arrêt des ruptures inattendues et cela en très gros plan, il est immensément beau comme un peu Helmut Berger dans Ludwig, dans cette série parce qu'aussi la rencontre avec le rôle, le réalisateur, l'esthétique, les autres acteurs tous excellents c'est incroyable. Pascal toujours sceptique sur mes engouements, s'est laissé prendre après plusieurs épisodes. C'est un hymne à l'amour et à sa survie miraculeuse, non ? Déjà sur le générique, il danse son pas dans son costume de base, le blanc, qui lui sied comme une seconde peau..



La France d'Avedon : Vieux monde New Look expo à la Bnf ou pour moi Très grande Bibliothèque

Duras Depardieu, Anouilh, Bérard, Deneuve, Adjani, Signoret-Montand Beckett Truman Capote le couple Braque .... et quelques anonymes pour moi mais sûrement pas pour le photographe qui se reflète dans chacun des clichés et choisit entre les tirages, dans ce voyage égoïste qu'est la vie de chacun. J'adore les planches contact car déjà on voit tout des critères de choix possible....
"Il n'y a pas de vérité en photographie car il n'y a pas qu'une seule vérité chez quelqu'un. Mes portraits sont davantage un reflet de moi-même que des personnes que je photographie." RIchard Avedon




Cocteau les époux Braque

Sagan Depardieu






Anouilh

Truman Capote






Bérard : La folle de Chaillot


mardi 22 novembre 2016

Une maison de poupée au Lucernaire à 21h du 07 décembre au 21 janvier 2017 REPRISE du 8 Février au 12 mars

Cet article est comme une armoire normande avec des portes qui ne se ferment surtout pas à clé et qui change sans arrêt, la preuve il y a une reprise annoncée
du  8 Février au 12 mars quand je vous dis qu'on ne sait jamais ce que deviennent les spectacles, après leur soit disante dernière....

La reprise au théâtre noir
message laissé à Philippe Person après sa question : "Mieux qu'au Paradis ou pas ?"
De toi à moi j’aime les deux, c’est difficile à dire, car c’est différent le décor parait plus à nu, moins magique mais votre jeu est lui plus fin et fort dans les rapports. Le tien avec ta partenaire. Nora/Florence Le Corre  est plus proche encore de nous on s’attache tout de suite à elle. Torvald/Philippe Calvario on n’arrive pas à  le détester. Les filles (nos ex-élèves avec qui j'étais) étaient enthousiastes et elles n’ont pas vu les deux : « ta meilleure mise en scène… que t’étais beau en costume, que les autres nouveaux acteurs étaient tous très bons…"
Pascal (mon compagnon, on y retourne avec deux amis, le 3 mars) sera plus lucide car à travers les larmes on n’est pas objectif
Quelle belle novation entr’aperçue pour les relations de maris et de femmes, cette pièce resserrée.  Eh oui malgré le temps passé ce n’est toujours pas advenu… depuis la fin du XIXème, cela tient peut-être maintenant de l’exception et c’est un progrès par rapport au miracle…mais qui sait c’est l’autre couple qui en est le plus proche de la lucidité, Kristine Linde/Nathalie Lucas et Krogstad/Philippe Person.
message sur FB
-Revoir au Noir Maison de poupée c'est comme un peu regarder à la loupe un de nos rêves et ça nous émeut encore et plus profond. Au Lucernaire, Maison de poupée a été créé dans la petite salle du Paradis d'une jauge ou capacité de 40 places alors que les deux autres grandes salles les théâtres Noir et Rouge contiennent jusqu'à 110 personnes. La grande salle hier soir était archi pleine et retenait comme jusqu'à sa respiration pour que l'émotion ne retombe pas en attendant le miracle d'un mariage de l'homme et de de la femme à égalité d'humanité. Bravo Merci aux quatre-saisons acteurs au jeu ciselé singulier pour la délivrance en nous des mots. Si vous ne pouvez pas y aller ou y retourner avant le 12 mars parce que c'est complet vous pourrez l'aller voir dans cette version si délicate et forte à Avignon.




J'y serais à la première avec mon Chéri et j'y retournerai.
Il faut réserver car il y a des dates déjà qui sont : COMPLET 
En fait, je n'ai pas pu y aller ce soir de première, mais hier soir à la deuxième j'y étais...

Ce soir j'y vais, faites que je ne tousse pas !!! J'ai les pastilles, la bouteille d'eau et je vais me mettre assez loin même si c'est pas très profond, le Paradis. Je ne peux plus attendre et c'est réservé...

Bon je n'ai pas toussé. Le théâtre, c'est fait pour sortir de soi, une sorte d'éveil et surtout cette pièce son adaptation intemporelle ; j'en ai rêvé depuis : je partais avec mon chat, laissant tout le reste. Au réveil mon chat était là et mon Chéri parti au bureau... c'est une très belle mise en scène et resserrée ainsi sur quatre personnages, une sorte d'Échange.
C'est incroyable, ce que ces personnages interprétés par ces acteurs là, offrent à voir derrière la vitrine de leur vie. Alors bien-sûr une deuxième, laisse encore à prévoir, un meilleur plus rythmé, plus souple dans tous les rapports. C'est très émouvant dans cette salle, car ils sont nouveaux-nés et très proches de nous. Ils racontent notamment la "non-égalité" entre les maris et les femmes
Les costumes sont simples et magnifiés par les acteurs dans leur quotidien bourgeois avec danses en soirées et voyages ; y a quoi d'autre dans nos vies si on n'apprend pas à être ?! Florence le Corre peut tout jouer de face et de dos et son mari(dans la pièce) aussi. Elle danse  et lui la chorégraphie, cette scène est portée jusqu'à l'incandescence, l'infernal des répétitions où tout se gagne, où tout se perd.... 
Les deux autres personnages (acteurs du mystère) sont importants car ils contrebalancent le suspense et sont au-delà de tout jugement, avec déjà une vie derrière eux : les méchants ne le sont pas sans raison (Socrate) on l'a tous été sans le savoir, malgré nous, selon ou hors les lois*...
Raconte pas Tout ! Allez-y si vous pouvez, réserver vite, car la jauge est petite, y a plein de dates déjà "complet"....
Comme dans tous les jeux allez à ce spectacle pour gagner vos étoiles, à vivre avec quelqu'un à part entière, pour aller jusqu'au miracle.... pour se dire"les mots bleus" des "gens heureux" bien  après avoir reçu un "message personnel". -Elles y sont ces chansons dans la pièce ? -non mais je les y comme entendues.

j'ai ajouté les critiques trouvées sur les réseaux la plus récente juste ci-dessous.


1 h 

En règle générale, j'essaie de ne lire les critiques qu'en fin d'exploitation... Sauf quand on me les mets sous le nez. Outre l'immense plaisir de savoir que la pièce a été "aimée beaucoup", j'avoue que l'adjectif qui me qualifie en Nora m'a fait l'effet d'un baume. Plus qu'à être à la hauteur de cet adjectif tous les soirs, sans exception. "Une maison de Poupée" d'Ibsen, mes P. Person au Lucernaire jusqu'au 21 janvier.

Philippe Calvario est "surprenant" comme Dominique Blanc dans Phèdre il incarne il ramène le rôle à nous et fait passer toutes les questions, les doutes hors les à prioris : égoïste amoureux lâche pervers bourgeois convenu misogyne... il tord tous les sentiments états intentions de vice et de versa comme on le ferait avec une serpillère. C'est une pièce surprenante et un hymne à un devenir plus grand, que l'égalité pour la femme et l'homme à ses côtés. Ni Nora ni Torvald sont prêts et par rapport à l'éducation des enfants qui ramènent souvent en arrière les nouveaux parents... à ce comment faire ? comme nos parents.


Philippe PERSON mélange dans la mise en scène pure de plus en plus les deux genres : cinéma et théâtre du coup, on se projette et s'attache plus aux personnages, sans avoir bien-sûr recours à la vidéo un peu oui comme Cocteau mélangeait lui au cinéma, le cinéma et le théâtre et l'art visuel offert par la peinture   ...
La Maison de poupée nous revient cette fois au Lucernaire et dans une belle mise en scène de Philippe Person. Cette pièce D'Henrik Ibsen, désormais un classique, est toujours très attendue, Philippe Person nous offre là une mise en scène particulièrement soignée et efficace pour notre plus grand plaisir.
Cette pièce menée tambour battant et de façon resserrée assure un spectacle fluide qui se déguste tant la mise en scène en est séduisante.Florence Le Corre incarne Nora, cette femme soumise qui sauve son mari de la maladie en s'endettant à son insu. Elle nous fait ressentir toute la fragilité de son personnage lorsque l'étau se resserre autour d'elle. Son personnage tout en finesse nous révèle les multiples facettes de sa personnalité jusqu'au dénouement final  où elle apparait déterminée et s'éclôt telle une chrysalide.
Nathalie Lucas, jouant Madame Linde, une amie de Nora, dispose d'une très belle présence scénique. Philippe Person, alias Krogstad le créancier malchanceux, a un jeu sobre et efficace. Enfin Philippe Calvario, Torvald, joue de façon remarquable sur des registres multiples. Tour à tour obséquieux, dominateur et condescendant, il assiste à l'effondrement de ses principes. Par-delà cette pièce, le propos d'Ibsen était bien plus large puisqu'il prônait l'émancipation des femmes.
Les respirations musicales d'obédience moderne, pop rock apportent du dynamisme en faisant écho à la trame de l'histoire. Conçue intelligemment elles apportent un liant bienvenu. Ce spectacle est sans conteste à ne pas manquer.
Laurent Schteiner

 Une  émission de radio sur RFI que bien-s.ur j'ai écouté avec grand intérêt  ou Philippe PERSON parle si bien de tout, de la pièce du théâtre de la femme et ces extraits sonores qui sont si judicieusement choisis 

Après quelques jours de réflexion(environ une semaine après la première) si je veux être exacte avec le don de soi pour lequel j'ai créé ce blog, je dois dire qu'un fil s'est rompu avec Philippe PERSON, je ne sais pas encore bien lequel mais je vais tenter de m'expliquer.
Cela n'enlève rien à cette mise en scène, cette pièce et mon avis critique, pour une deuxième et pour les comédiens, c'était bien, bien, bien... mais comment vous dire je n'étais plus avec eux sur le plateau. Ça me regarde, j'étais contente et fière d'être là, avec cet auteur dans ce théâtre, je me suis projetée, mais comme lorsque je vais voir Isabelle Carré au Théâtre de l'Oeuvre.  Le temps s'est comme rompu. Chez moi, j'ai retiré toutes les affiches usées, par le temps, des pièces, celles où j'ai joué pendant 10 ans et principalement avec la compagnie Philippe PERSON. Je suis redevenue simple spectatrice assise dans la salle, mon imagination ne me fait plus sauter sur scène. Bien-sûr, je suis toujours complice et démêle toutes les astuces comme les limpidités de la mise en scène mais je n'arrive pas... à me projeter comme actrice potentielle avec eux et encore moins avec Michel Fau ou Stéphane Auvray-Nauroy. Ils ne me doivent rien et moi non plus. Il m'en reste de très beaux souvenirs, mais si lointains. 

Pour moi être actrice au théâtre, c'était trouver et habiter une folie de passage et la rendre sensible, ce n'était pas un métier, un rêve comme lorsqu'enfant, je faisais la danseuse sous le porche avec ouverture sur la cour et coulisses derrière la porte transversale de l'immeuble.
Je ne les admire plus, je les vois comme n'importe quels autres créateurs artistes et  avec tous leurs défauts. Après l'amour, l'amitié, après l'admiration, le retour à la lucidité. Sans passion amitié forte complicité faire du théâtre commence à tiédir, c'est à dire ce n'est ni froid ni chaud mais ce n'est plus comme avant. Merci donc Philippe d'avoir été comme le fil rouge, le ruban à couper. Nous restons amis, mais plus des amis professionnels. Peut- être aussi parce j'ai reconnu dans le public : un critique de théâtre qui m'a vue jouer dans le temps mais qui ne s'en souvient aucunement et aussi parce que mon ami Philippe PERSON ne sait plus à chaque fois comment me présenter aux jeunes acteurs..."Tu connais Nathalie Feyt" (sous entendu en dehors des réseaux sociaux). "Eh, non !" Alors moi je réponds que je suis amateur(e) et que j'assiste et remplace, cet acteur, metteur en scène, professeur d'art dramatique : Philippe PERSON, quand il n'est pas là et que ce n'est pas toujours facile de le remplacer, parce que les élèves me trouvent trop ou pas assez et qu'il leur manque, quand je donne mes indications forcément sous estimées. 
Parce que c'est sur lui qu'ils projettent, le jeu, le théâtre, la lumière, l'affectif et que c'est bien comme cela, les lucioles ne brillent pas sans l'obscurité à leurs côtés mais comme me l'a dit, il n'y a pas longtemps une grande comédienne norvégienne, dans un grand sourire, "les amateurs sont les meilleurs"  Eline Holbo Wendelbo et surtout les moins "formatés... La plus belle chose c'est quand Philippe dit : "Nathalie Feyt, une amie;" le CV ? je suis à la retraite.... 

* je voulais raconter, dans un lointain rapport avec cette pièce et intrigue de Maison de poupée, écrite en Suède avant la fin du XIX ème siècle, cette histoire de nos jours, d'un petit garçon, celui que je garde le plus souvent. Très soucieux de ne pas être pris en défaut à la grande école où il vient de rentrer et derrière son frère, son aîné de deux ans, il fait ses devoirs et donc son père lui demande chaque soir et il répond avec fierté : papa j'ai tout fait ! Une fois par semaine, il doit faire signer son cahier par un parent et donc soucieux de tout faire, et assez doué en dessin, il a imité la signature de son père. Mais son tracé un peu lent a été remarqué par la maîtresse, elle l'a entouré en rouge. Donc sa mère quand elle a consulté son cahier de correspondance ,l'a disputé et ce petit garçon s'est mis à pleurer très fort ; son père a alors compris et il a dit à sa compagne d'être moins sévère car le petit garçon lui ne savait pas que c'était mal faire et interdit, de dessiner une signature comme celle de son papa, il pensait ainsi rendre service à ses parents et tout faire, pour qu'ils en aient un peu moins à faire chaque soir, comme chaque matin... 


lundi 21 novembre 2016

Musique classique avec un baryton qui ne l'est pas, seulement : PATRICK CAMPISTRON Airs et duos de Mozart le 9 décembre à 20h30

Malgré qu'à l'époque de ma Mémé on avait l'Opéra au coeur presqu'aussi fort que la chanson populaire, je suis toujours restée intimidée par l'Opéra et la Musique classique, déjà parce qu'à part "les tubes" je ne reconnais pas la musique, mais Mozart ? oui bien-sûr mais pas tous le temps, cela dépend de l'humeur de mon oreille en ce moment par exemple, je ne suis pas sûre.
Alors il faut répéter, renouveler, réactualiser l'écoute et avec des amis même de loin, c'est toujours plus facile, un peu comme si on avait retiré l'estrade et dans les temples ou les églises, elle est pas haute la marche car sinon comment se rapprocher de Dieu...
Patrick il a une voix incroyable déjà dans la vie et un look(comme sur la photo) avec des chemises si belles chatoyantes que cela rapproche, alors j'espère que ce jour là on aura l'élan et la possibilité d'y aller parce que Mozart je le sais ça nous invite à rebooster notre joie intérieure.

sur FB à un autre baryton Éric Perez, j'ai écrit le jour de son anniversaire, qui lui aussi ne se prend pas au sérieux mais est très exigeant dans son travail.
Pascal sur l'autoroute comme souvent m'a cité un extrait de Tintin dans les bijoux de la Castafiore : Séraphin Lampion (assureur) dit à la Castafiore : "oh vous savez moi l'Opera, je préfère un demi..." en buvant sa bière, j'ai bien ri un petit quart d'heure et des temps qui courent c'est précieux

jeudi 17 novembre 2016

En revenant de l'automne : Trump, Léonard Cohen, Festival de Sarlat Le film : avant première CONFESSION, pêche aux dons, crowdfunding...

De retour... c'est la pêche aux dons... combien cela doit être difficile de démarcher par téléphone et par courrier toujours les mêmes, "ceci est le second envoi", avec un stylo en cadeau alors que personne n'écrit plus beaucoup ici à la main...
"ceci est le second envoi"comme cette photo que personne n'aime comparée à celles plus bas,  de campagne automnale. "Dans dix mille ans", ces quêtes n'auront plus lieu d'être.
Avons revu avec plaisir

Le Jour où la Terre s'arrêta (film américain, 1951) Robert Wise 

 film de science fiction en Noir et Blanc(Photo plus bas )




De mon ami Pascal Briba



"Il automne dans mon coeur" c'est une phrase que tout le monde comprend, comme les chansons de Leonard Cohen que je comprenais alors que même au lycée je n'étais pas une flèche en anglais, sa voix la musique et son choix des mots....
Les élections américaines c'est le fragile équilibre de la démocratie pour les nantis qui s'écroule au profit du veau d'or, du court terme des paillettes. Il n'y a que deux catégories de personnes maintenant aux States les losers et les winners. Malheureusement ce Trump ne va pas s'occuper longtemps du "rêve américain". Il va lui couper les ailes plus profond, réduire d'un coup toutes les espèces à l'anéantissement par le profit... Aura t'il autant de pouvoir ? au pire y en aura, au maximum que pour huit ans...
Puisque tout le monde veut faire avec... Hier c'était l'anniversaire de la mort de Louis XVI...En 1933 je me suis dit que surement au départ tout le monde voulait faire avec Hitler. Et la désintégration en passant par la guerre l'extermination des juifs et autres dissidents a mis  onze ans et des brouettes.










le prix les prix sont décernés par des jeunes et le public on s'y sent dans ce festival comme habitués dès le départ ayant envie de défendre son film comme son enfant, qui sait un peu parce qu'on l'a vu avant les autres 
Je n'en ai vu qu'un film, avec Pascal, La Confession, de Nicolas Boukhrief, une autre mouture tirée du roman et forcément un peu du film : Léon Morin prêtre  en avant-première avec Marine Vacth son nom est difficile à dire, mais quelle comédienne, un peu trop belle et Romain Duris est tout à fait crédible en curé de campagne très intelligent de coeur avec tout et un chacun même les traitres les collabos; C'est un film de spiritualité et de compassion au suspense d'un thriller. La scène de bascule du rêve à la réalité. J'y pense repense à ce film. Ca sortira en mars c'est une inhabituelle histoire d'amour. La photo est très belle. La direction d'acteurs, les seconds rôles sont eux aussi très bien, mention spéciale pour la toujours autant singulière Anne Le Ny
Pascal et moi on a pleuré aux mêmes moments, il a donné 4/5 et moi 5/5 comme note.
J'ai regardé la cérémonie de clôture et tous les films récompensés m'ont donné envie dont celui des petites séquences sur le hors champ(voir sur le site).
  













Les entrées les sorties du jardin.










Meyrals près des Eyzies  cette photo m'a fait penser au domaine de la Cerisaie, mais en Dordogne les arbres au loin sont sûrement des noyers. 
"Permettez-moi de vous souhaiter tout le meilleur, et de vous serrez la main.
Votre sincèrement respectueux,
Anton Tchekhov"



http://www.proarti.fr/collect/project/le-dragon-d-or/0


Au théâtre c'est plus difficile qu'on croit de rester indépendants et de monter un projet ambitieux, exigeant. C'est quoi rester indépendants, tiens seulement par exemple choisir sa distribution...
Et ceux-là vous pouvez me croire ce sont des purs et durs comme dirait Pascal, alors pour cela pour prendre des risques mais toujours payer ses intervenants, eh bien le crowdfunding est une porte d'entrée...aussi pour d'autres financements. Et par les temps qui courent, de la joie pure et de la lucidité accrue c'est un pas qui coûte.

Baptiste W. Hamon : à regarder sans modération et si vous pensez à la voix de quelqu'un d'autre disparu, mort récemment, c'est que vous êtes touchés par deux fois. Et ne me dites pas, ça n'a rien à voir, comme à chaque fois que je vois des ressemblances, c'est au delà des liens et du physique, âge, style musical, une certaine élégance naturelle : la voix peut-être... c'est à travers moi...





via Arthur Dreyfus
J'ai traduit en français ma chanson favorite de Leonard Cohen.
J'en offre les paroles à tout ami musicien qui aimerait l'enregistrer.
À partager si vous voulez (et à me faire écouter).
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Il est quatre heures du matin, décembre s’achève
Je viens aux nouvelles en guise de trêve
New York a froid mais la vie reste belle
La musique sur Clinton Street le soir m’appelle

J’entends que tu bâtis ta maisonnette aux sables lointains
Si tu vis pour presque rien, j’espère quand même que tu te souviens
Oui…

Et Jane a en poche une boucle de cheveux
Les tiens selon son propre aveu
Serment d'une de vos nuits d'oubli
Qui peut croire à l'oubli ?

Ah, on t’a vu t’éloigner, tu semblais si âgé
Ton fameux imper bleu, son épaule déchirée
T’as foulé toutes les gares, chaque quartier de peine
Mais
Aucun train ne t'a donné Lili Marlene

Et t’as traité ma belle comme une floche à poussière
Et t'en as fait une femme célibataire

Bon, je revois mordre une rose tes dents
Tes petits vols gitans
Bon, voici Jane levée
Tu as ses amitiés

Et quoi d’autre à te dire mon frangin, assassin
Oui quoi d'autre ajouter ?
Que tu m’as manqué, que tu es pardonné
Au diable tous les regrets

Si tu reviens sur tes pas, pour Jane ou pour moi
Sache que l'ennemi a fléchi, que sa belle est à toi
Oui…

Et grâce à tes efforts une joie hante ses yeux
J’avais renoncé, j’avoue, à les rendre heureux

Et Jane a en poche une boucle de cheveux
Les tiens selon son propre aveu
Serment d'une de vos nuits d'oubli
Sincèrement, L. Cohen



Le matin de sa disparition j'ai écrit sur FB en écoutant France-Inter
Léonard Cohen toute ma jeunesse la plus profonde est dépassée commémorée mes larmes tombent de tellement loin... maintenant il me reste ses chansons So long Marian et Suzan Allelujah et j'entends qui à la radio Françoise Hardy qui ne l'aimait pas, mais qui a chanté quand même 2 versions de Suzan. Quelle idée de ne pas aimer Leonard Cohen et d'en parler moins que de soi le jour de sa mort...


et via toujours Arthur Dreyfus,
 cette analyse d'après la victoire de Trump, parce que "New York a froid mais la vie reste belle..."
Donald Trump à la tête des Etats-Unis. Toujours la phrase de Maldiney, si fulgurante : « Le réel, c’est ce qu’on n’attendait pas. » À mes yeux, Trump doit d’abord, et évidemment son élection à son don (son expérience) des médias. . Quand Trump passe dans le poste, il n’est pas un invité comme un autre. Il en maîtrise tous les codes, et applique à la perfection la seule règle connue : ne pas être ennuyeux. Les écrivains savent depuis des années qu’un mauvais livre vendu par un auteur éloquent connaîtra le succès, la réciproque se vérifiant peu.
En outre Trump a profité de l’effrayant robinet médiatique contemporain, qui a pris l’habitude, par mercantilisme et par moutonnerie, de ressasser jusqu’à la lie les petites phrases, les scandales, les lapsus, les outrances de tout homme public, au mépris des analyses, des programmes – en somme, d’une véritable ligne éditoriale. Les médias qui déplorent l’élection de Trump sont les mêmes qui ont relayé, depuis trop longtemps, ses saillies, qui ont fait la part belle aux clashs et autres buzz en tous genres. Y compris les médias de gauche, y compris les médias branchés, qui se sont amusés (de manière plus branchée, ou plus de gauche) des mêmes inepties, année après année ; et en la matière, je ne vois plus comment nous pourrons revenir en arrière. L’Amérique xénophobe a célébré un discours xénophobe, mais l’Amérique en général a surtout élu un héros de télé-réalité, qui le soir de sa victoire, à défaut de rendre hommage au peuple, a remercié ses amis d’enfance, ses nièces, ses enfants, sa femme, ses neveux, ses cousins. On n’était pas loin de la finale de la Star Academy. Les portraits de chacun des membres de sa famille, pittoresques ou rigolos, inondent déjà les rubriques de tous les journaux internationaux.
Autre point : la classe politique « chic » du monde entier s’est moquée de Trump, l’a dédaigné, l’a regardé de haut durant des mois, sans comprendre que c’est l’homme de la rue qu’elle regardait de haut. Trump a bien manœuvré, car il n’est pas, à l’évidence, un homme de la rue – bien au contraire, un pur produit de l’urbanité new-yorkaise. Cela dit, les milieux d’affaires new-yorkais aiment-ils l’intelligence et la subtilité ? C’est une autre question, mais en attendant, Trump a donné le change. Ainsi l’ouvrier, le gagne-petit, le balayeur quotidiennement rabaissé, amoindri – même sans malveillance, même symboliquement – par de plus riches ou de plus éduqués patrons, clients et vedettes, était Trump lui-même ; s’est identifié à Trump. La méchanceté éhontée (bien que méritée) à l’égard de Trump en a fait un martyr – le martyr des ploucs. La manière dont l’élite politique américaine a tourné en dérision le candidat républicain lui a rendu un énorme service. Elle a attisé la projection de tous ceux qui n’ont jamais disposé des codes pour être chic, pour penser chic, des millions de citoyens qui n’ont jamais « eu la carte ». Parce que si dans les médias, neuf personnes sur dix parlent et pensent comme Hillary, dans la « vraie vie », neuf personnes sur dix parlent et pensent comme Trump. Ce paradoxe est révélé de façon aberrante par les sondages, qui avaient tous prédit la victoire de la candidate démocrate – comme si « les autres », les électeurs de Trump, n’existaient pas.
L’élite sait une chose : qu’elle ne peut survivre qu’à la condition d’être minoritaire, que les codes de « l’être chic » ne se révèlent distinctifs qu’à la condition de ne pas être maîtrisés par la masse, par le peuple. Et le peuple, qu’il aime ou non Trump, sait aussi une chose : que les gens chics, que ceux qui lui font la leçon depuis Paris ou New York, vomissent Trump. En cela, l’élection de Trump est un geste profondément populiste : le pavé dans la mare, et puis tant pis pour les dégâts. Avant même de choisir Trump, le peuple a voté pour emmerder l’establishment qui s’arroge depuis toujours, à ses yeux, le monopole de l’élégance morale et esthétique. Le peuple a voté parce que l’esthétique – celle qui nous fait répéter que Trump est le plus gros plouc des États-Unis, que l’émission de Cyril Hanouna est vulgaire, ou que les pavillons de banlieue sont déprimants –, il n’en a cure. L’esthétique est un luxe de riche ; et en période de crise, de paupérisation, les discours antiracistes, humanistes ou élégants de l’élite induisent moins d’empathie que l’existence même de ces élites, que leur suffisance financière (de la trouble fondation privée-publique des Clinton à la fraude fiscale de Cahuzac), ou que leur morgue ne provoquent de rejet. Une phrase de Richelieu incarne ce que Hillary pouvait représenter (à tort ou à raison) aux yeux de ceux qui ne l’ont pas élue : « Il faut faire payer les pauvres, parce qu’ils sont plus nombreux. »
Une autre phrase capitale a été prononcée par Trump lors du second débat présidentiel : « Si je suis élu à la Maison Blanche, Hillary, vous irez en prison. » Bien sûr, personne n’enfermera Hillary, et Trump n’essayera pas même de le faire (lui et les Clinton furent amis pendant plus de vingt ans), mais cette menace a rendu tangible, d’un coup, la rhétorique de Trump : celle d’un gars du peuple qui a « réussi » (selon des critères bien spécifiques, pour nous détestables), qui prendrait enfin l’élite à son propre jeu, avant de l’embastiller. Le scandale des emails est à ce titre éclairant : c’est en ne respectant pas « ses propres règles », son propre protocole, que Hillary s’est perdue. Les conséquences de son erreur ne seraient pas graves ? Peu importe ! Vous nous punissez quand nous ne respectons pas nos règles ? Respectez les vôtres, bande de connards !
Avec un peu d’imagination, Donald Trump est le mauvais élève (pensons à ses gros mots, à sa drague lourde, à sa maladresse d’inculte et à sa violence incontrôlée), et Hillary la maîtresse d’école (pensons à son visage sévère, à ses tailleurs carrés, à son air de tout savoir, et à sa manière de sourire à Donald comme à un cancre qui doit faire des efforts). Or un mauvais élève ne rêve qu’à une chose : prendre sa revanche pour raconter au monde comment le système lui a interdit de devenir autre chose qu’un mauvaise élève. Et selon cette définition, il y a beaucoup de « mauvais élèves ». Pablo Escobar, dans la série Narcos, explique au peuple colombien : « Je ne suis pas riche, je suis un pauvre qui a de l’argent. » Tout Trump est dans cette phrase.
Mais que répondre à Donald Trump ? Le problème, c’est que le choix est limité : si pour ne pas fabriquer des martyrs, on ne néglige pas les diatribes des populistes (chez nous celles de Marine Le Pen), si on ne les balaie pas d’un revers de la main (ou si l’on ne refuse pas, comme Chirac en 2002, le débat), alors on leur accorde du crédit. Les « démocrates » (au sens général du terme) se trouvent réduits à cette équation insoluble : transformer leurs adversaires en victimes du système, ou bien admettre que leur racisme, que leur misogynie, que leurs confusions simplistes valent quelque chose ; puisqu’on prend la peine d’en discuter. Sans parler du fait qu’une posture fascisante est cent fois plus difficile à contrecarrer, à réfuter, qu’un argument dénué de paillettes, respectueux d’autrui, attentif au droit. La nuance n’est pas médiatique. Et la vérité est toujours une nuance.
Pour revenir aux médias : si Hillary avait gagné, personne n’aurait branché le poste pour écouter son discours de victoire. L’histoire écrite d’avance est sans intérêt, elle ne donne pas l’impression de vivre un moment important. Reconnaissons-là (que notre part sombre, ou égoïste s’efforce à le reconnaître) : l’élection de Trump est cent fois plus divertissante, et génèrera cent fois plus de presse, de reportages, d’articles – en un mot, de curiosité – que l’élection « acquise » de Hillary. Sans affirmer qu’ils l’ont souhaité, les médias, d’un point de vue économique, avaient tout intérêt à ce que Trump soit élu. Certes le monde est plus inquiétant, plus vulgaire, mais aussi plus excitant depuis qu’il est devenu le quarante-cinquième président des Etats-Unis. Le directeur du journal Le Monde remarquait il y a quelque temps, dans le documentaire d’Yves Jeuland, que « Hollande ne vend pas » (en couverture), à la différence « de Sarkozy ». C’est un fait : j’ai plus que jamais envie de lire le journal, de débattre, de parler, de refaire le monde avec mes amis ; d’imaginer le pire. Ce qui stimulait les Romains n’a pas changé. Et nous non plus.
Enfin, Trump a été le candidat de la nouveauté, dans un match où l’allégorie du changement ne pouvait être qu’essentielle. Depuis que la politique existe, cet argument seul a nourri toutes les campagnes, et pour le coup, Trump (avec sa « vulgarité », son outrance, sa mèche jaune et sa peau orange) a incarné (une illusion) de nouveauté exemplaire, face à notre Hillary réchauffée, publiée, re-publiée, imposée, exposée, desséchée, usée par les hautes sphères du pouvoir américain depuis plus de trente ans (Alain Juppé a-t-il conscience qu’il incarne exactement tout cela ?) De fait, peu l’ont vu venir, mais Trump a été le candidat de cette nouveauté, du divertissement assuré, du rire, de l’imprévisibilité (qui effraie les marchés mais anime les individus), de la crise ; et le résultat de l’humiliation (volontaire ou non) des élites à l’endroit des pauvres, des « ploucs » – avec ou sans dents.
Quant à Trump, outre sa haïssable vision de la société, fondée sur l’opposition de chaque catégorie (blanc contre noir, pauvre contre riche, normal contre marginal, étranger contre américain ; jusqu’au débilement binaire, et fasciste : succès ou pas succès), ce qui m’inquiète le plus, c’est son rapport à la jouissance. Ses opposants républicains avaient des idées, lui avait des affects. Ses opposants faisaient de la politique, lui faisait du narcissisme. La pathologie de Trump porte un nom : l’absence de surmoi. Jouir, donc, de tout sans considération du lendemain, récuser les accords sur le climat, polluer davantage, détruire les accords de paix, insulter impulsivement, édifier de nouvelles tours ; comme si le fait de jouir permettait de mater la mort. En enterrant la pulsion de mort, Trump a su faire croire à ses électeurs qu’ensemble ils connaîtraient la vie éternelle. On verra.

Le Jour où la Terre s'arrêta (film américain, 1951)


mercredi 16 novembre 2016

En préparation de la lecture dont le thème est : la littérature engagée






Premier message publié sur FB : C'était hier soir à la librairie : Au plaisir des yeux, il y avait quelque chose d'indéfinissable qui passait nostalgie utopie vivre avec tous les autres accueillir l'étranger poésie et un engagement total espoir de toutes les voix de tous les cœurs de toutes les oreilles... mon Cheri lui n'a pris que deux photos de moi... Mais d'autres vont arriver. Merci à Anne Guyot et Anne Sophie et aussi à la mairie du XIV : nous y étions tous à part entière grâce aussi à des auteurs comme Daniel Pennac Dany Laferriere Louis Aragon Léo Ferré Olympe de Gouges Annie Ernaux Georges Brassens Victor Hugo Mahmoud Darwich  Jean-Marie Pelt et Pierre Rabhi et pour finir le chant des partisans version Leonard Cohen (chant et guitare Jeremie Droulers, la video https://www.facebook.com/anne.sophie.7146/videos/10153893077616697/)
...et le mot de remerciement si bien écrit de notre super-libraire même si ça énerve un peu la joie des autres en ces jours de novembre si petits gris... et j'aime les escargots.
Merci
Merci à Madame le maire et à toute l'équipe qui l’entoure pour son initiative qui a permis de faire vibrer encore les mots, de faire vivre encore la culture, de penser que cela est possible, que nous sommes encore capables de dire, de lire de chanter et d'être émus
Merci à mes clients qui sont venus écouter car les textes ne sont rien si personne ne les reçoit, et qui ont échangé avec nous des sourires et des larmes... ou presque
Merci à tous les participants quel que soit leur rôle car sans eux rien n'aurait été possible
A Nicolas qui a fait quelques courses pour qu'on ait tous à boire
A Valérie et son fils Théophile qui ne sont plus de simples clients mais qui ont mis toute leur âme en donnant leur voix
A Anne-Sophie et Anabel qui ont "sauvé" la soirée un vendredi soir chez moi entre un verre de Cheverny et un ordinateur.
A Christian que je ne connaissais pas et qui a voulu participer à nos lectures avec sa belle voix de comédien.
A Nathalie qui est une amie de longue date et qui s'insurge contre toutes les injustices, contre le conformisme et la privation de liberté, qui aime les particularités de chacun, les générosités de chacun, les coups de gueules de certains.
A Jérémie pour qui les mots, leur force, l'idée de la liberté, l'âme humaine a tant d'importance qu'il les chante.
Et à Mohammed qui est bien plus qu'un client ordinaire qui est comme le colibri de Pierre Rabhi il vous laisse toujours un air dans la tête, une chanson pour l'âme et le cœur car il contient tout une sagesse qu'il aime transmettre.
Enfin merci à tous ces auteurs, femmes et hommes qui ont dit, écrit, chanté avant nous afin que vienne un monde plus juste.
J'espère vous revoir vite pour une nouvelle aventure
ah, merci aussi pour toutes les photos....


Tout d'abord il y aura d'autres textes dont celui de Victor Hugo, Le dernier jour d'un condamné à mort...
Chacun des lecteurs choisit ....
Mes propositions sont celles-là, pourquoi pas Gottingen ?

"Il n'y a plus rien" texte poème de Ferré sur tout fout le camp les poètes etc---

Il n'y a plus rien

Écoute, écoute...
Dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le cœur à l'heure, avec le sable qui se remonte un peu, comme les vieilles putes qui remontent leur peau, qui tirent la couverture.
Immobile... L' immobilité, ça dérange le siècle.
C'est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas lerche, la Vitesse, en ces temps.
Les amants de la mer s'en vont en Bretagne ou à Tahiti...
C'est vraiment con, les amants.
 Il n'y a plus rien

.........................
Camarade tranquille, camarade prospère
Quand tu rentreras chez toi
Pourquoi chez toi ?
Quand tu rentreras dans ta boîte, rue d'Alésia ou du Faubourg
Si tu trouves quelqu'un dans ton lit
Si tu y trouves quelqu'un qui dort
Alors va-t'en, dans le matin clairet
Seul
Te marie pas
.........................
Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir!

Il n'y a plus rien

Je suis un nègre blanc qui mange du cirage
Parce qu'il se fait chier à être blanc, ce nègre,
Il en a marre qu'on lui dise: " Sale blanc !"
..............................

Si tu savais ce que je sais
On te montrerait du doigt dans la rue
Alors, il vaut mieux que tu ne saches rien
Comme ça, au moins, tu es peinard, anonyme, citoyen !
..................................................

Les mots... toujours les mots, bien sûr !
Citoyens ! Aux armes !
Aux pépées, citoyens ! A l'amour, citoyens !
Nous entrerons dans la carrière quand nous aurons cassé la gueule à nos aînés !
Les préfectures sont des monuments en airain
Un coup d'aile d'oiseau ne les entame même pas, c'est vous dire !

Nous ne sommes même plus des Juifs allemands
Nous ne sommes plus rien
Il n'y a plus rien
.......................................................
Moi, je suis un bâtard.
Nous sommes tous des bâtards.
Ce qui nous sépare, aujourd'hui, c'est que votre bâtardise à vous est sanctionnée par le Code civil Sur lequel, avec votre permission, je me plais à cracher, avant de prendre congé.
Soyez tranquilles, vous ne risquez rien
Il n'y a plus rien
Et ce rien, on vous le laisse !
Foutez-vous-en jusque-là, si vous pouvez,
Nous, on peut pas.
Un jour, dans dix mille ans,
Quand vous ne serez plus là,
Nous aurons TOUT
Rien de vous
Tout de Nous
Nous aurons eu le temps d'inventer la Vie, la Beauté, la Jeunesse,
Les larmes qui brilleront comme des émeraudes dans les yeux des filles,
Le sourire des bêtes enfin détraquées,
La priorité à Gauche, permettez !
Nous ne mourrons plus de rien
Nous vivrons de tout
Et les microbes de la connerie que vous n'aurez pas manqué de nous léguer, montant de vos fumures
De vos livres engrangés dans vos silothèques
De vos documents publics
De vos règlements d'administration pénitentiaire
De vos décrets
De vos prières, même
Tous ces microbes juridico-pantoufles
Soyez tranquilles,
Nous avons déjà des machines pour les révoquer
NOUS AURONS TOUT
Dans dix mille ans.



et/ou "Mourir pour des idées" de Brassens  
Mourir pour des idées, l'idée est excellente
Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu
Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante
En hurlant à la mort me sont tombés dessus
Ils ont su me convaincre et ma muse insolente
Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente
Jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure
Allons vers l'autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l'allure, il arrive qu'on meure
Pour des idées n'ayant plus cours le lendemain
Or, s'il est une chose amère, désolante
En rendant l'âme à Dieu c'est bien de constater
Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente
................
Encor s'il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin tout s'arrangeât
Depuis tant de "grands soirs" que tant de têtes tombent
Au paradis sur terre on y serait déjà
Mais l'âge d'or sans cesse est remis aux calendes
Les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez
Et c'est la mort, la mort toujours recommencée
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente
O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu! laissez vivre les autres!
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente

Annie Ernaux nom d'origine Duchesne est née en 1940, à 6 ans 1/2 sa soeur est morte de la diphtérie le 14 avril 1938.

Ensuite ce sont des citations de son journal d'écriture : Écrire la vie.

"Ce photojournal ne constitue pas une "illustration" de mes livres.... Il n'est pas non plus l'explication d'une écriture mais il en montre l'émergence... Il faut je crois le considérer comme un autre texte, troué, sans clôture, porteur d'une autre vérité....
"Écrire n'est pas pour moi un substitut de l'amour mais quelque chose plus que l'amour ou que la vie".....

"Brusque ressouvenir d'une scène oubliée, une humiliation effrayante. Octobre 57, la Saint-Luc, la nuit un samedi. Je me promène dans la foire avec mon père, mon oncle Bernard et ma tante Marie-Louise, à jeun tous deux, heureusement. Et voilà que surgissent Gérard P. et un autre type de l'École d'agriculture. Ils vont nous suivre tout le temps en ricanant. Ils se marrent, c'est clair parce que ma famille ressemble aux familles ouvrières de cette époque, dans une petite ville de province, des ultra-péquenots pour eux (les parents de G. P. sont profs, à Nancy, ou Troyes ? Et ils le font en toute impunité puisque je ne peux pas venir vers eux, leur parler, leur dire "ça suffit". Impossible à l'époque, dans mon milieu, d'avoir l'air de connaître ces garçons. De toute façon, ils diraient que je suis cinglée. Je me souviens combien ce fut long, ce fut horrible, deux petits mecs laids, des gnomes à lunettes, à 10 mètres constamment. Eux de "bonne famille". Je revois la gabardine beige de P., l'autre, je ne le vois plus. Ma tante, sa dégaine, ses cheveux blancs coupés courts, tout juste si elle n'avait pas sa blouse de travail. Bernard l'appelait Maman ou plutôt "manman". Mes souvenirs de foire quelque chose hors de la vie  ...." 
21 juillet 2002


Sans m'en rendre compte, j'élargis le fossé entre mes parents et moi, mais ils me sont nécessaires et, à cause d'eux, je serais capable de beaucoup de choses, comme si toutes ces souffrances qu'ils ont subies, leurs humiliations, je voulais les prendre à ma charge et les venger. Si j'ai écrit, c'est un peu à cause d'eux mais ce n'était pas le roman qu'il fallait, je recommencerai, des nouvelles sans doute. Pourquoi depuis toujours, ai-je eu envie de faire le mal et par ailleurs je souffre toujours. J'ai peur, parfois comme aujourd'hui, "le scrupule".  
4 avril 1963



Depuis deux mois, lui et moi ne nous sommes plus revus - cette chose finit par ne concerner que moi. Que devenir, moi qui ait tant aimé la liberté.
décembre 63

J'attends toujours demain je retournerai chez la faiseuse d'anges puisqu'elle n'a pas "réussi".
17 janvier 64 

Soirée avortement sur Arte. Revoir Gisèle Halimi, c'est revoir ces années où nous étions encore "coupables", "salopes". En face, la représentation du Vatican, yeux clairs, image atroce de la haine de la vie, de la liberté, l'Église offrant son visage réel :"La femme veut être comme les hommes mais la femme est faite pour avoir des enfants" etc...
26 février 1993

La Passion selon saint Matthieu de Bach. Je suis bouleversée, c'est toute ma vie ici, l'art et la mort. Je suis si sûre  qu'en février 64 a eu lieu pour moi une expérience unique. Je ne sais pas si les mots sont à la hauteur, dire cela est vouloir dire l'au-delà. En même temps quelle joie profonde, comme d'être sauvée, en entendant cette Passion. Rien ne compte plus, c'est le temps retrouvé, la vraie vie.
17 décembre 1999

"Tout le passé est nécessaire pour aimer le présent."....
octobre 68

Pour moi écrire serait un "mieux être" comme si ma personne dans le monde où elle se meut n'avait pas d'équilibre ou d'épaisseur, comme si les choses m'étaient étrangères, ou pis menaçantes.
Rien pour moi n'a de réalité, ni de métier, ni les autres, sauf ce qui est attachement presque animal, enfants par exemple. Mais tant que la recherche n'aura pas abouti dans une oeuvre complète, achevée, ce ne sera que feuilles détachées de moi, rien d'essentiel. Ai-je seulement envie de parler de moi maintenant? Écrire comme les peintres font des natures mortes et y ajouter le monde - par surcroît. Ce qui refuse bien entendu le personnage - et même le "je".
5 janvier 70

Hantée par la phrase de Breton, "S'il pouvait faire du soleil cette nuit."
Soleil rouge. J'attends "le mot qui cognera à la porte".
12 mars 1972

Tous mes voyages maintenant se superposent, simples images sans réelle signification. Ce matin je me suis dit que je n'avais plus qu'un très vague souvenir de ma chambre au Novotel de Sofia, en 87.
mai 1998


Ce sentiment que j'avais si fort, après le départ de S., que notre couple continuait d'être quelque part, comme autrefois je croyais que la fille de Rome 63 (moi) était toujours là-bas, et les amants de Venise (Philippe et moi) dans cette pension de Zattere, pleine de lierre. Mais je le crois toujours. Il n'y a pas de différence ici entre ma vie et un roman : les personnages continuent de vivre quelque part. Nous passerons sur la terre... Ma douleur, mon émotion, en revenant à Venise, viennent de ce que je ne peux pas revivre, être en 63, je ne peux pas relire ma vie...
4 janvier 1993

Ce soir dans le centre ville, sous un passage non loin de Tarte Julie, un homme est couché les pieds sur une baguette de pain. Il semble dormir, ou bien il est dans le coma. Des femmes autour. La patronne d'une boutique de fringues appelle les pompiers, Une femme "il est sûrement drogué". Je dis que ce n'est pas une raison pour le laisser là. Quand je reviens de la Fnac, les pompiers arrivent avec leur mallette, disent à un africain tout en blanc, en gandoura, "circulez y a rien à voir". Ils secouent l'homme allongé. Accablement, horreur, envie de pleurer. Ce sont tous les hommes ivres morts de mon enfance qui sont revenus, tout le malheur, la débine, l'impossibilité de survivre pour certains. La douleur jamais guérie d'avoir vu des jeunes gens tituber dans la rue pendant que je révisais mes leçons. 
1990

Je ne sais si Éric va partir ce week-end aux USA. Seuls mes enfants sont capables de me donner cette angoisse viscérale, cette hantise qu'il leur "arrive quelque chose": ce sont les seuls êtres pour lesquels j'ai l'impression que j'accepterai de mourir à leur place.
mai 96

Les choses qui m'arrivent, au moment où je les vis s'écrivent toujours déjà à l'imparfait.
21 juin 2001

Je ne travaille pas sur les mots, je travaille sur ma vie.
6 août 1990

Et si croire que je suis venue au monde pour écrire était une pure construction ? Au fil des années ?"
décembre 2001