vendredi 16 septembre 2016

La manif contre la loi travail du jeudi 15 septembre 2016

Hier vers 16h45, j'ai voulu rejoindre Pascal et ses collègues syndicalistes et je me suis retrouvée coincée sur la Place de la République dans un carré fermé par deux rangs de CRS. Comme on le voit sur la photo il n'y avait que très peu de sujets provocateurs ou "casseurs", j'ai demandé à plusieurs endroits, aux CRS de me laisser sortir du carré surtout que commençaient à être tirées des bombes lacrymogènes. Un grand brun blanc, m'a tutoyé d'emblée en m'empêchant de passer et m'a dit : "Pourquoi t'es pas contente d'être là" j'ai alors élevé le ton avec ma voix pointue, que je voulais passer que j'allais rejoindre quelqu'un, il a hurlé : tu ne cries pas, et a  justifié en riant,  je peux le faire aussi ! J'ai 62 ans ai-je répliqué désemparée, son collègue de devant s'est reculé en le poussant,  pour me laisser passer, lui, antillais, bien plus noir et bien moins con que son collègue. La moindre violence subie et ce n'est rien, ne ressemble pas aux images qu'on s'en fait et j'avais oublié mes jeunes années, comme mes moyennes années de manifestations. Je n'ai eu qu'une réaction après partir marcher quitter le pays ne plus jamais voter pour la gauche au pouvoir et puis j'ai pensé  aux jeunes entrevus avant que j'arrive sur la Place par le Bld St Martin qui réunis en groupe de militants assis par terre, discutaient sûrement des leçons à en tirer des prochains RDV,  ils avaient presque tous un foulard mais là autour du cou, certains autres des lunettes de moto qui sait dans leur sac à dos et une d'entre eux, à la façon des femen, avait une couronne de marguerites factices sur la tête.   
Je me suis dit certes sur la place il y avait quelques éléments casseurs puisqu'au sol un panneau d'arrêt de  bus traînait, et mes amis syndicalistes ont vu des vitrines cassées mais très peu mais pas tous. C'est quoi de profiter de cet état d'urgence pour étouffer ces manifestations. Sur le trajet tout se passe bien, mais on ne peut jamais plus arriver sur les places fin de parcours : République ou de la Bastille. En plus pour vous dire s'ils sont au courant  les CRS, l'un d'entre eux m'a dit à moins que ce soit par cynisme : vous n'avez qu'à prendre le métro alors que toutes les stations du parcours sont désormais fermées "par mesure de sécurité". 
J'ai retrouvé Pascal et une collègue maintenant comme moi retraitée qui eux étaient sortis de la manif juste avant la fin, tout s'était bien passé pour eux il y avait du monde des politiques Cécile Duflot, Nathalie Artaud, Poutou mais pas Besancenot... On a parlé, parlé en buvant pour moi deux demis, de mes impressions vues du petit bout de ma lorgnette, des futures élections.... Et ce matin je n'ai plus ce désir de m'exiler au fin fond du Lot mais cela va être un beau devoir de rester optimiste par rapport à d'autres pays du monde, comme le soulignait le Dalaï Lama, dans l'interview faite pour les jeunes par Yann Barthes 41 ans pour son émission sur TF1 coupée par les pubs : Quotidien.
Et puis maintenant, je sais pourquoi moi aussi je porte un foulard autour du cou en cas de lacrymogènes ça  protège  sur le nez et la bouche, les voies respiratoires.

 

 

Et j’ai parlé de toi dans un compte rendu de la manif d’hier

 

 

 

Bonjour à tous

 

 

Petit compte rendu de la manifestation d’hier

 

Très sympa

Ambiance bon enfant 

Pas mal de monde, bien plus que la dernière manifestation

Nous avons rencontré nos amis de la CGT sous le ballon banques assurances

Après le RDV à Bastille à 14h le cortège est parti vers 15h et est arrivé à République à peu près vers 17h30.

Il y avait outre la CGT et FO, LO, NPA, EELV, Front de gauche sur le parcours

Il y avait aussi les jeunes du CNT, même s’ils sont un peu virulents, on ne peut pas franchement dire qu’ils sont « violents ».

 

En ce qui concerne ce qui fait presque toujours uniquement l’actualité, c’est à dire les incidents de fin de manif, il faut admettre et sans prendre parti qu’elles sont pour beaucoup à mettre sur le compte des forces de police

Un impressionnant dispositif policier avait été placé à République, je n’avais jamais vu ça en 30 ans de manifestation.

La place était entièrement encerclée de CRS qui avait ordre de ne laisser personne sortir.

Nathalie s’est retrouvée coincée au milieu de la foule, elle a voulu partir, un CRS l’a carrément agressée en l’empêchant de sortir

Alors évidemment il suffit de quelques excités au milieu pour justifier les lacrymogènes.

 

C’était la 14ème manifestation contre la loi travail, et l’utilisation des forces de police n’a jamais été aussi importante, même pour les manifestation sur le retraite qui avaient rassemblé à peu près autant de monde

 

 

Bon weekend à tous

 

Pascal

 

 

 

 

 


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