samedi 28 mai 2011

Les folles d'enfer de la Salpêtrière de Mâkhi Xenakis/Les Papotins au Lucernaire/Brigitte Fontaine : l'un n'empêche pas l'autre

Il y a eu un livre une pièce de théâtre à la MC 93 des sculptures.
Mardi 16 novembre 2010 sur un blog, on parle des folles de la Salpêtrière, des premières enfermées car pauvres et différentes vouées à la saleté l'entassement avec pour seule lumière la chapelle où se rendre tous les matins la prière le tricot activités imposées.

Sur le blog, celui de Philippe Poisson : l'indépendant "Repères concernant l’Histoire de la Police, de la Gendarmerie, des Bagnes maritimes et coloniaux, des Prisons, des colonies correctionnelles, des maisons de correction, des Hôpitaux … en passant par de nombreux articles consacrés à l’histoire du vêtement, à l'histoire de la vie quotidienne, des portraits de femmes et d’hommes qui ont traversé « l’Histoire » et « la petite Histoire » " 
et sur le site Centre Georges Pompidou
http://elles.centrepompidou.fr/blog/?p=52#respond
Les folles d'enfer de la Salpêtrière

Document 2010 - Invitée à créer des sculptures pour la chapelle saint-louis de l'hôpital de la pitié-salpêtrière, Mâkhi Xenakis s'immerge dans les archives de l'assistance publique pour laisser venir à elle l'esprit des lieux. Elle en exhume des manuscrits totalement inédits, bouleversants, qui bruissent encore des cris de ces femmes enferrées là depuis Louis XIV jusqu'à Charcot. quand la plasticienne pense ciment, tiges filetées, pigments, inévitablement surgissent les mots. travaillés comme une matière brute, qu'il faut élaborer, agencer, tordre pour qu'ils expriment l'indicible de cet univers carcéral oublié. Véritables figures sur la surface des pages blanches, des mots, des grappes de mots s'écartent, s'entrechoquent, parfois seuls, vibrants, toujours au bord du précipice portés par une force incantatoire, ils sont en équilibre, suspendus dans le vide, et, à l'instar des statues, exposés à nos yeux dans leur nudité, leur vulnérabilité, libres, enfin.




La revue de presse Sandrine Cabut - Libération



Mendiantes, épileptiques, mourantes, sorcières, aveugles, homosexuelles, suicidaires, criminelles... A partir de 1657, et pendant plus de deux siècles, toutes celles dont la société ne voulait plus ont été entassées, mélangées, maltraitées à la Salpêtrière. Dans cet hôpital parisien, le plus grand lieu d'enfermement des femmes, elles furent jusqu'à 8 000 en même temps, quatre à six par lit. A ces milliers (millions ?) d'anonymes, la peintre, sculpteur et écrivain Mâkhi Xenakis, a réussi à redonner vie. C'est au départ pour préparer une exposition de ces «folles d'enfer» qu'elle a souhaité consulter les archives de l'Assistance publique. Son immersion dans les registres a finalement duré plusieurs mois, donnant naissance, parallèlement au travail de sculpture, à ce texte émouvant. Aérées, sans ponctuation, les phrases s'égrènent comme la litanie des destins brisés et des humiliations physiques et morales... C'est Philippe Pinel, nommé médecin chef à la Salpêtrière à la fin du XVIIIe siècle, qui, le premier, libérera les folles de la Salpêtrière de leurs chaînes et mettra fin aux châtiments corporels.
Les folles d'enfer de la Salpêtrière


Auteur : Mâkhi Xenakis

Date de saisie : 02/03/2010

Genre : Peinture / Dessin D'Art

Éditeur : Actes Sud, Arles, France
Acheter Les folles d'enfer de la Salpêtrière chez ces libraires indépendants en ligne :
L'Alinéa (Martigues) Dialogues (Brest) Durance (Nantes) Maison du livre (Rodez) Mollat (Bordeaux) Ombres Blanches (Toulouse) Sauramps (Montpellier) Thuard (Le Mans)

Des années plus tard à la Bibliothèque du centre Georges Pompidou, j'ai écrit une adaptation pour le théâtre d'un cas d'extatique soignée par le Pr Jamet à l’Hôpital de la Salpêtrière : Madeleine et/ou de l'angoisse à l'extase.... (que vous trouverez sur ce site partie droite côté CV galerie photos....) A la même époque que Charcot s'exerçant sur des cas d'hystériques...
Pourquoi tout à coup... parce que ce livre de Mâkhi Xenakis, m'a été offert ou prêté par un de mes élèves préférés, on a tous des élèves préférés, des élèves clôturés, des élèves uniques, des plus fragiles, des border-lines, des immenses, des tricheurs et puis ce sont tous des démunis puis des apprentis, puis des acteurs qui ont la générosité de s'offrir à la scène et que je remercie
Et à ce moment nous sommes avec eux tous les élèves préférés du public.

Ma Brigitte Fontaine chante c'est le cadeau de Pascal pour ce matin
sur son dernier disque en duo avec Arno Souchon Higelin Grace Jones Bertrant Cantat Emmanuelle Seigner Christophe Matthieu Chedid et Areski Belkacem, mais là, ça ne change pas.  "L'un n'empêche pas l'autre"... quel titre ma visionnaire.
"Sommes nous tous ici pour tuer nos délires et mourir de raison"et LE GRAND PERE, j'espère qu'il va bien.SUPERMARKET rejeté dans son corps comme un enfant de la mort

Les Papotins des adultes traumatisés avec des troubles de la communication qui ont un journal et qui ont un théâtre.... Le Lucernaire où tous les mois La Cie Philippe Person leur joue un feuilleton sur le bonheur d'un amour imaginable... pour eux à travers les aventures de 4 personnages Zelda Julie Sébastien et Benoit. Dés le générique les 4 acteurs chantent une adaptation d'un Autre Monde de Téléphone. Leur public des Papotins et de leurs accompagnateurs attendent le nouvel épisode.
Après 1/4 d'heure, à la fin on leur passe le micro et ils disent ce qu'ils ont vu.
Par exemple si sur scène les 4 amis se réchauffent auprès d'un feu imaginaire, les Papotins du 1er rang se reculent. Si les 4 amis ont un chien qui aboie avant qu'ils entrent en scène, ils ne l'oublient jamais dans leurs commentaires et demandent ce qu'il est devenu, s'il n'a pas eu son couplet... dans l'épisode.
Pour aucune raison anodine, je ne manquerai moi non plus ce rendez-vous, j'ai l'impression avec eux de nager en poésie permanente, de pouvoir me laver de toutes les contraintes malaises mal entendus affectifs de lancer mes délires sur enfin des aérogares d'être protégée par des amis qui scrutent l'invisible le recueille et le met en mots, à l'abri du théâtre.
 J'AI RECOPIÉ SUR DES BOUTS DE PAPIER...
leurs mots vivants
Je situe l'épisode
Deux personnages Benoît et Sylvie, sont ensemble et dans le noir dehors, sont censés dormir à la belle étoile, ils ont envie de faire l'amour,  deux autres Zelda et Sébastien,  arrivent et cherchent à la lampe de poche d'où viennent tous ces petits cris, les 4 amis alors se reconnaissent, Julie veut fuir, dialogues sur l'interdiction de regarder et abruptement les 2 premiers annoncent aux 2 autres, qu'ils vont se marier et qu'ils seront leurs témoins. Zelda pleure rit tellement émue, dit que c'est son rêve de se marier, s'unir à un autre être, et que ses parents ont toujours dit qu'elle ne trouverait personne...

 "je ne vois pas dans le noir"


"L'amour familial tue, l'amour sexuel, c'est mieux on choisit, on choisit pas ses parents."

"Le chien il est à poil."

"Benoît & Julie  ils ne sont pas très crédibles, il peut y avoir de l'orage, c'est dangereux, on peut se perdre dans la forêt."

"Ils veulent se marier, ils vont être les témoins...ça m'a touché, mon copain Vincent qui est en Belgique, quand il me téléphone, j'ai l'impression qu'il est dans ma tête."

"Zelda, elle pleurait de joie, c'est pas pleurer de tristesse."

"Le mariage c'est quoi ? c'est quand on peut mettre le Tshirt et la robe de jute."

"il faut laver les dents, il faut soigner les dents"

 "Julie a eu peur du chien"

C'est sûr comme disait Cocteau que les Papotins n'ont pas de mal (!) à avoir du cœur dans leur jeu.... 

1 commentaire:

Christine Mailfait a dit…

20 avril 1684, une nouvelle catégorie de la population parisienne est à enfermer : les femmes débauchées. Et c’est à la Salpêtrière qu’elles devront être « enfermées ». Comme la mendicité, la débauche et la prostitution sont combattues avec acharnement pendant tout le XVIIe siècle. Outre la déportation dans les colonies, l’Hôpital général devient le principal mode de mise à l’écart des prostituées jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Les prostituées étaient déjà mises en cause dans le 101e article de l’ordonnance de 1560 promulguée par François II5 puisque cette ordonnance interdisait tout simplement la prostitution. Cette mesure aurait été prise suite à la progression rapide de la syphilis. Et c’est tout naturellement qu’on s’est attaqué à ce qui ne pouvait être qu’à la base de ce développement : la prostitution. Sous couvert de santé publique on épurait ainsi les rues de Paris d’un autre fléau, la « débauche publique et scandaleuse ». Les mesures d’internement contre les débauchés se multiplient dans ce siècle de moralisation de la société. Des maisons de force avaient déjà été créées et aménagées pour les débauchées. Ces établissements étaient ouverts, théoriquement, aux seules volontaires, et avaient pour objectif de changer la morale et les mœurs de ces femmes égarées. Le roi prévient que « les femmes d’une débauche et prostitution publique et scandaleuse, ou qui en prostituent d’autres, seront renfermées dans un lieu particulier destiné pour cet effet dans la maison de la Salpêtrière ». Les débauchées pourront y être enfermées sur décision de justice. Après l’ordonnance du roi du 20 avril 1684, un inspecteur est chargé de la police des mœurs. Il est chargé, jour et nuit, de les arrêter et de les conduire au dépôt Saint-Martin, passage obligé des futures condamnées. Le lendemain, les femmes arrêtées comparaissent à l’audience du grand Châtelet. Les femmes condamnées, escortées par des archers, sont alors emmenées en charrette, dont les planches sont recouvertes de paille, à travers les rues de Paris, à la vue de tous, jusqu’à la Salpêtrière au pavillon des folles !!!