lundi 3 avril 2017

Loving

Pourquoi avoir attendu si longtemps avant d'être allée voir Loving, parce que j'ai cette carte, ces cartes ciné, l'une aux cinémas Chaplin St Lambert et l'autre à l'Entrepot et parce que je n'attends plus les films ni les garçons à leur sortie... et parce que ce cinéma est un lieu accueillant, l'antidote des multiplexes.
Et puis j'aime retrouver cette urgence d'avoir des places à dépenser chaque jour, j'attends l'échéance : 15 jours avant le délai d'un an il me reste 14 places, pour aller au cinéma, comme un peu en festival et aussi de laisser venir le cinéma à moi, comme lorsqu'enfant on allait voir un film au Prado ou au Français plutôt que de connaitre les films à l'avance. On y allait aussi pour les acteurs avec mes parents. Mon père c'était les péplums les Eddie Constantine les James Bond ma mère les Michèle Morgan, Daniele Darrieux, Bourvil et Fernandel. Et moi bête et pas méchante, j'aimais tout... on était  heureux même si aucun de nous ne s'en rendait vraiment compte. Rien ne nous empêchait de nous aimer tous les trois.
Revenons au film Loving, j'aime tous les films de Jeff Nichols et celui-là particulièrement. Tout le long du film on reste suspendus malgré tout à l'amour de ce couple de cet homme qui aime à construire à prendre soin de la femme qu'il aime, et c'est bien ce qu'il y a de plus difficile à filmer. Il arrive même à poétiser la méchanceté, il passe sur des regards, des intentions de jalousie qui se travestissent en moralistes à la con, se cachent derrière  les lois raciales esclavagistes, il y passe comme le vent qui fait voler les oiseaux.
Il y a des scènes avec un photographe qui ressemble à Wim Wenders, celui-ci se fond avec les meubles se fait tellement oublier que le couple vit comme s'il n'était pas là.... alors que ce couple est bien pudique et là seulement il prend des clichés, forcément immortels.
C'est cela l'impression des films de Jeff Nichols, il filme comme s'il était un oiseau qui passerait par là. Et l'effet c'est que c'est bien plus percutant que d'appuyer sur tout et d'être complaisants sous ce louable prétexte, de dénoncer, de militer contre, le racisme.
Les acteurs sont tous incroyables, l'actrice aussi bien-sûr, son personnage s'appelle Brindille Loving.
http://www.telerama.fr/cinema/films/loving,502707.php
http://whateverworks.fr/2017/02/17/loving/



Aucun commentaire: