mercredi 11 juillet 2007

C'est du 10/07 au 04 août : La nuit des rois, j'y suis allée j'y retournerai



La nuit des rois, j'ai vu ce qu'ils ont ressenti, montré de Shakespeare, ça réveille. Ça redonne l'envie de s'intéresser à cette époque du théâtre, à ce film de science fiction qu'est la vie. La parodie, le grand guignol, le décapant des relations en société, des relations hors et avec les fractions, différentes mais toujours aussi violentes : les hommes les femmes les serviteurs et les dirigeants, tout y est. Jusqu'à la beauté qui s'immisce, qui électrise quand on entend un chant.
Ce n'est pas seulement la tête, le rire, la mémoire qui sont invités à vivre cette Nuit.
Comment aller les rejoindre et se désengager du quotidien du convenu plus convenu que jamais insidieux -et même pas- la plupart du temps : plaisant ou intelligent. Ils m'ont arrêté le temps. Je sais je suis de fibre enthousiaste, mais c'est tellement bien quand on retrouve un point de départ à sa vie.

Allez-y car ce n'est pas "chiant" et voilà le mot est lâché, je n'ai rien à perdre, j'ai déjà tout perdu et c'est pour cela que mon blog fait table, lit, représentation ouverte.
-Ils n'ont pas de moyens
-et alors ! ça ne se voit pas.

Les acteurs sont tous excellents, voire incroyables dans des palettes hautes en couleurs.
C'est l'école de la singularité, le corps, le jeu profond ; la nudité est leur seul métronome.

L'histoire ? du Duc avec la Comtesse, d'amours contrariés, de travestissements, de jumeaux dont l'un bien-sûr a été perdu, considéré mort noyé : un garçon et une fille...

Et le dénouement ? les accès y sont cruels, mais la fin en est que meilleure, c'est une comédie de Shakespeare.
Les anomalies sont partout avant tout en nous-mêmes. Se moquer des codes qu'ils soient rock, danse, chant jusqu'à l'infinie douceur du sentiment, jusqu'à l'émotion d'une chanson.

Si vous n'avez jamais entendu Stéphane Auvray-Nauroy, allez y, c'est un homme en frac..
qui me fait frissonner.

Les metteurs en scène sont acteurs aussi, Cédric Orain et Julien Kosselek, ils sont incroyables de contrastes ces deux là, le Duc sombre : son romantisme effraie ou fascine ? sa voix nous enrôle et l'autre Tobby, en blanc ivrogne qu'avec de l'eau...
Sébastien Siroux et son Ange. Et quel Ange !
Malvolio joué par Christophe Sauger, le fou Stéphane Auroy, le naïf, comment s'appelle t-il déjà, j'ai prêté mes Shakespeare et on ne me les a pas rendus, interprété par l'impayable Éram Sobhani... Le Duc et Tobby et les Filles sont très bien quels excès maitrisés par le corps ; la mise en scène qui joue avec toutes nos émotions et nos aprioris.
On est chamboulé mon ami. Mon ami ? je voulais parler de Malvolio car comédiens, on l'a tous rêvé ce personnage et pour certains comme ceux formés par Ortéga ... on l'a joué ou vu joué et donc celui-ci est fanstasque de démesure et d'émotion. C'est un Ridicule Amoureux éconduit dont on se moque, se gausse, c'est un fou amoureux de l'infini. A la mesure de mes rêves.
Je reviendrai et j'espère que vous ferez campagne pour ce spectacle, c'est son seul moyen d'existence... LE PUBLIC

Les femmes elles sont deux trois et multiples avec l'accordéoniste. Merveilles de force au delà de toutes les cordes...


Et puis comment sortir de tous les codes se moquer du théâtre, du show pour que ça s'arrête, se renverse, se retourne comme l'envers du gant du string ou du justaucorps (j'ai toujours été irritée par ce mot).
Shakespeare, je le sais, le sens depuis loin dans ma vie, est celui qui vous change qui inclut l'homme à son corps a ses sentiments à l'âme. Comment se déshabiller, se désennuyer déjà du théâtre, aller voir ce Shakespeare.

reproduction : c'est une image de Malvolio, une gravure de chatteries anglaises

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