samedi 21 juillet 2007

En passant d'AVIGNON par le OFF et le IN et LE ROI LEAR critiqué

Je vous envoie comme promis, un petit aperçu sans images où nous avons passé une semaine vacante de liberté entre théâtre et restaurants le tout arrosé de soleil avec un soupçon de nuages et de vent.

Alors très vite en attendant que le cybercafé ne ferme en attendant des amis je vous donne donc mon top OFF 3 sur 5 mon festival des images que j'ai retenues dans ma mémoire éprise de lenteur et d'émotions :
en Théâtre
- au Théâtre des Doms : "Moi, Michèle Mercier, 52 ans, morte" de Marie Henry
Il s'agissait d'un délire de jeux, surréaliste mise en pièce, biographie cynique, 5 acteurs qui ne perdent pas une seconde... Je garde une petite femme en robe rouge de dentelle, et un couple d'extraordinaires "rats". (-C'est un bon exercice : jouez-moi un rat !)

- au Théâtre de la Manufacture : "Je suis..." de Alexis Armengol
C'était un autre exercice de styles virtuoses d'acteurs : une jeune femme extraordinaire... Spectacle du théâtre dans le théâtre mais qui nous touchait pour toutes les commémorations, annonces de saisons, conventions d'entreprise, voir émissions interviews à la télévision. Le seul point d'interrogation : le titre ! Mais ne sommes nous pas en tant que public "heureux" d'être manipulés par le théâtre, par les techniques de regard sur, de mise en scène avec les invendus habituels : plantes vertes, rideaux noirs ou rouge, robes longues, micros et c'est n'importe quelle remise de prix...

- au Théâtre du Ring : "Furie" de Jérôme Rouger
Un canular ce spectacle : un homme seul dont le spectacle l'a quitté c'est quelque chose comme un OVNI, entre Raymond Devos et lui... avant tout, inoubliable ce petit passage où il nous parle du spectacle auquel on a échappé... un spectacle chiant et c'est vrai qu'y a t'il de mieux que les 5 dernières minutes d'un spectacle chiant quand on sent on sait que c'est terminé...donc faisons ça... et il sort il salue on applaudit et il refait.... Que j'ai ri.

en Danse
- à la Caserne des Pompiers : "Le parvis des ondes" de Patricia Dallio et Hervé Dianas dansé par Yukari Bertocchi-Hamada
Je suis un peu timide par rapport à l'expression de tout le corps, et là avec mes amis dont certains néophytes(nouveaux venus) comme moi, nous avons été emportés par cette danse et cette musique en train de se faire de se fondre l'une, l'autre. Les lumières soulignaient le travail de tout le corps au sol évoluant se déployant comme venu d'une espèce qui sortait de l'eau et amorçait sa relevée debout. Tout le corps jouait les mains, les pieds, le bras, les muscles des bras sans effort apparent, mais sous le projecteur du geste répété.

*************************J'ai attendu avant de noter ces résumés pour des raisons, entre autres, d'infusions de réflexions à "post-apriori".******************************

Pour le IN nous avons vu "les Feuillets d'Hypnos" d'après René Char de Frédéric Fisbach et je n'en dirai rien rapidement mais c'est quand même dommage d'assassiner ce spectacle... car j'en garde de fortes impressions entre danse poésie notre quotidien de liberté et ce retour sur la Résistance : carnet de bord d'un poète et surtout l'envie de lire dès mon retour ces 237 Feuillets.

"Non pas une place pour la beauté mais toute la place pour la Beauté" René Char.

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Et juste avant notre départ pour les contreforts des Cévennes, nous sommes allés voir la dernière nuit : "le Roi Lear" mise en scène de Jean-François Sivadier.
(v/article du Monde de Fabienne Darge)
Le vent lors de cette première a déchiré les voiles rouges du décor, mais le jeu des acteurs, de tous les acteurs clowns tragiques a soulevé nos cœurs.

"Nous étions transis mais heureux" a écrit la journaliste du Monde, elle a bien raison aussi de mettre un prix d'excellence à Nicolas Bouchaud et Norah Krief. Cette dernière vierge et folle douce et burlesque, dans les rôles réciproques de Cordélia et du Bouffon, d'amours réciproques pour le vieux ? le quoi ? le Roi Lear... La vieillesse on ne s'en aperçoit aujourd'hui que par l'âge des enfants...Norah Krief est une des meilleures comédiennes que l'on reconnait aujourd'hui... car elle peut tout jouer, elle projette au Palais des Papes, sa voix et tout son chant, son être. Ses yeux quand elle salue sont d'un noir immense illuminé d'étoiles, comme dans une bouille de six ans et qui revient déjà d'un long périple intérieur et solitaire. Tous ces passionnés de théâtre ont fait rugir les pierres du Palais et si j'ai fermé un peu les yeux pendant ces 3h45 de Shakespeare, par vieillesse... pour me protéger du froid et des années perdues, c'est pour insérer plus vite, l'induire, m'enduire de tout ce spectacle dans la matière même intime de mes rêves, de mes pensées pour aller toujours plus loin.

Ah! que j'aime le théâtre et quand je reviens de ce voyage, de cette grande fête d'Avignon où nous avons retrouvés des amis initiés amoureux ou curieux, je me dis quelle terres de découvertes, je reviens de si loin, que vous ne comprendriez pas si je vous racontais... tout.

Je crois que c'est le moment d'épingler une "épingleuse" de renom une critique de théâtre pour qui j'éprouve une grande "confusion de sentiments": Madame Fabienne Pascaud.

Elle est incontournable et publie sa rubrique phare dans TÉLERAMA, qui comme l'on sait est déjà une référence un peu sage dans le monde culturel. C'est aussi la Directrice de la Rédaction.

À propos du Roi Lear, sa critique est d'une étonnante péremption, une dame patronnesse, elle affiche sa culture, note que Nicolas Bouchaud est sympathique, que les ressorts "psychanalitico-politiques" de Shakespeare ont disparu... note la traduction : "naïvement provocatrice", écrit pour peser définitivement cette phrase : "Jean-François Sivadier croit sans doute retrouver la verdeur foraine du théâtre élizabéthain."

Et puis elle sauve le décor et l'actrice Norah Krief.

Dans le genre grande cuisine : c'est un chef d'œuvre, et je voulais vous prévenir à ce niveau de notoriété, les critiques se répondent controversent entre eux : le Monde, Libération et Fabienne Pascaud.

Mais reconnaissons à la critique qu'elle soit de cinéma ou de théâtre, elle contribue à passionner le débat, appelle à aller voir par soi-même, informe et donne quelques pistes, références, connaissances. Et puis certaines comme celle de Fabienne Pascaud ont du style !

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