mercredi 30 mai 2018

Hamlet mis en scène par Yves Noël Genod et filmé par Vivianne Perelmuter et Isabelle ingold

vidéo sur Vimeo film intégral 
critique des Inrockuptibles 
Comment jouer Shakespeare me demande t’on souvent ?! Yves-Noël Genod le sait. Après avoir regardé cela vous le saurez aussi. Il met en scène et Vivianne Perelmuter  Isabelle Ingold filment le filage.
Hamlet du dedans du dedans, un filage une scene vide dévoilée qui se re-voile  dans le silence des comédiens qui ont su exprimer leur secret. 



Hamlet merveilleux comédien anglais bilingue androgyne serpentin  à la Klaus Kinski, mort et vivant n’est-ce pas cela la folie Il joue avec le texte et sa traduction avec sa mémoire et le support du texte du livre avec son dedans son dehors avec tout son corps avec la respiration ventrale avec toutes ses voix ses mains qui dessinent en gestes. Comment filmer le théâtre issu du noir absolu comme cela en gros plans jusqu’au ressenti des pores de la peau  dans une salle vide avec des scènes en plans séquence ininterrompus. Les réalisatrices incrustent sur l’image quelques extraits du texte c’est beau ça et moi pour le plaisir je vous ai recopié quelques extraits 
18’35 à 19’38
Des tables de ma mémoire j’effacerais toute réminiscence futile et triviale, tous les dictons des livres, toutes les formes, toutes les impressions passées que ma jeunesse et l’observation y avaient copié et ton commandement seul vivra dans le livre et le volume de mon cerveau pur de tous sujet frivole.
21’
celui qui a déclaré cette guerre en lui il est en paix avec ses semblables et au-dedans du dedans de lui-même, règne une paix des plus actives, plus active que toutes les guerres et plus régnera la paix au-dedans du dedans de lui-même, dans le silence et la solitude centrale, plus la guerre fera rage dans le tumulte du mensonge, l’innombrable illusion.
N’allez jamais suggérer que vous savez quelque chose sur moi.
Le temps est hors de ses gonds. Au destin maudit pourquoi suis-je né pour le remettre en place. 
Doute de la vérité même mais jamais ne doute que j’aime.
...
Je n’ai point l’art de nombrer mes soupirs.
À toi, à jamais, tant que cette humaine machine sera mienne.

Ne suis-je pas un faux accord dans la divine symphonie, grâce à la vorace ironie qui me secoue et qui me mord. Elle est dans ma voix la criarde, c’est tout mon sang ce poison noir.
34’41
Je suis le sinistre miroir ou la mégère se regarde. Je suis la plaie et le couteau. Je suis le soufflet et la joue. Je suis les membres de la roue et la victime et le bourreau. Je suis de mon cœur le vampire, un de ses grands abandonnés au rire éternel condamné et qui ne peuvent plus sourire.

36’47
...pourquoi ? on voit l’actrice vulnérable et pas l’actrice en train de jouer.
Les comédiens ne savent pas garder un secret, il faut qu’ils disent tout. Donc vous devez faire tout le contraire, il faut que vous puissiez nous faire toucher le mystère, c’est pas vous qu’on doit regarder mais ce qu’il y a autour de vous ; pour qu’on puisse là toucher le cœur des gens et trouver la divinité intérieure ou appelons cela l’amour.

37’54
L’illusion de la liberté continuera aussi longtemps qu’il sera profitable, lorsque cette illusion sera trop coûteuse à maintenir, vous verrez le mur du théâtre au fond, le mur de briques au fond du théâtre.

42’47
Voici venu le temps des sorcelleries, quand baillent les cimetières et que l’enfer souffle la contagion sur ce monde. À présent je pourrais boire du sang chaud et perpétuer un acte si amer que le jour frissonnerait de le voir.

50’56
Bénie soit en cela l’irréflexion sachant que parfois l’imprudence nous sert quand nos desseins calculés avortent, ce qui devrait nous apprendre qu’il y a une divinité pour donner forme aux projets que nous ne faisons qu’ébaucher.
Il y a une providence particulière dans la chute d’un moineau, si c’est maintenant ce n’est pas à venir, si ce n’est pas à venir ce sera maintenant, si ce n’est pas maintenant pourtant cela viendra, le tout est d’être prêt puisque de ce qu’il quitte, nul ne sait, quel est le bon moment pour le quitter.
...Donnez-moi votre pardon monsieur, je vous ai fait du tort, pardonnez, parce que vous êtes gentilhomme, et cette assemblée le sait, vous devez avoir appris que je suis affligé d’un cruel égarement, ce que j’ai fait qui a pu réveiller cruellement votre nature, votre honneur et vos griefs je le proclame ici folie... 
sa folie est du pauvre Hamlet l’ennemie.

Aucun commentaire: