La mer, la mer de Iris Murdoch (1919-1978)
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Je reviens sur ce livre qui pour moi c'est une page blanche de ma vie enfin remplie. - une question qui ne trouvait pas de réponse ? -un infini de questions sur ma vie passée, sur le théâtre qui lui aussi, a enfin trouvé d'autres possibilités de réponse.
sur FB après avoir refermé le livre
j’ai écrit :
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O comme je suis triste, j’ai fini mon livre, celui qu’une amie d’ici du village FB m’a conseillé et que j’ai commandé à ma libraire préférée : Mer, mer d’Iris Murdoch c’est pour moi un livre aussi important que Belle du Seigneur, La confusion des sentiments ou Patrimoine. Oui car c’est un livre qui vous dévore, qui parle sentiments et rêves de sentiments ou plutôt survivance des sentiments, quand les amis, amants, amours inatteignables deviennent fantômes, et c’est écrit, comme un journal et c’est romanesque et cela parle d’un homme de théâtre, bien-sûr, anglais, qui se retire de la vie mondaine, dans son quotidien à Londres un peu, mais surtout au bord de la mer, si changeant décor et décrit dans toutes ses couleurs, nuances, violences et cela parle de l’évolution des sentiments et des personnes au cours d’une vie, dont certaines suivies jusqu’à leur mort. Cela nous donne le menu de chaque jour, ordinaire ou pas, avec ses moindres nourritures, courses conservées dans l’humide garde à manger, collations et repas. C’est impossible de décrocher de quitter ce Charles : qui est-il ? un acteur, un metteur en scène, un admirateur du seul Shakespeare, un homme de pouvoir, un jaloux, un monstre, un philosophe, un homme à femmes, un vaniteux, un pur, un fou, un alcoolique ? en tous les cas un très bon nageur et un fils unique.
L’ édition en poche de ce livre est épuisée, sinon j’aurais fait comme cet ami mort du sida qui le jour de notre première d´IL EST TROP TARD, mise en scène par Stéphane Auvray-Nauroy, Bruno Colomb, il avait acheté pour chacun : Maurice.... Ainsi je l’aurais offert à tous mes amis retrouvés confirmés pour certains à l’occasion... de ma maladie.
Bruno Colomb devait me gifler dans le rôle lui du Fils et moi de la Vierge Folle, c'était un an avant qu'il meure du Sida |
Ah je ne peux omettre que cela parle aussi outre de tous les sentiments du couple et du mariage au fil des ans....du bouddhisme tibétain et de l’attente de la mort quelquefois avec le sourire de la libération de la conscience.
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L’amie qui m’a conseillé cette lecture m’a écrit :
« Tu peux faire comme moi...le recommencer! »
j’ai noté plein d’extraits, j’aimerai tant défendre ce livre dans un cercle littéraire comme celui de Guernesey et à l’époque l’écrivaine vivait encore, mais c’est du sentimentalisme et ce livre est au delà....
EXTRAITS sans bien-sûr rien révéler des sujets principaux ni du suspense ni de"la fin",
p 10
le théâtre est un terrain tout indiqué pour y découvrir la brièveté de toute gloire humaine : ah, que de merveilleux, étincelants spectacles dont il ne reste rien ! Maintenant je vais adjurer la magie et me faire ermite : me placer moi-même dans une situation où je peux affirmer en toute franchise que je n’ai rien d’autres à faire que d’apprendre le bien. On considère à juste titre la fin de la vie comme une période de méditation regretterai-je de ne me de ne pas m’y être mis plus tôt ? ».
p 18
je hais l’hypocrisie de ces grands dîners où, à grand renfort d’embrassades, on affiche d’autant plus d’intimité qu’il n’en existe aucune.
p 19
..l’hédonisme triomphe chez moi d’un sens moral contrarié mais impuissant. Peut-être devrais-je renoncer à manger de la viande, mais depuis le temps que dure ce débat, je doute de jamais y parvenir.
p 24
Je dis « mes amis » : mais en vérité, lorsque je fais le bilan comme ils sont rares au bout d’une vie consacrée au théâtre. Combien ce monde peut paraître sympathique, chaleureux, et quel désert ce peut-être en fait. Les « grands » m’ont quitté (...)les rescapés sont une poignée. Mais je commence à gâtifier. C’est la fin du jour. La mer est dorée, parsemée d’éclats blancs de lumière, les vagues claquent avec une sorte d’autosatisfaction mécanique sous un ciel vert pale. Comme c’est vaste, comme c’est évident, cet espace formidable que j’ai désiré toute ma vie.
Toujours pas de courrier.
Toujours pas de courrier.
p 26
Mais je m’aperçois, c’est assez bizarre, que je n’ai eu aucune envie de lire depuis que je suis ici. C’est bon signe. Il semble que l’écriture ait remplacé la lecture.
p 38
mon père était un homme paisible qui aimait les livres, et l'être le plus doux que j’ai connu. Je ne veux pas dire par-là qu’il était timide bien qu’il le fut sans doute en effet. La douceur, chez lui, était un trait moral, positif. À ce jour, je me le représente tout à fait clairement avec son perpétuel sourire nerveux, penché pour recueillir sur un bout de papier une araignée afin d’aller la déposer soigneusement à l’extérieur de la fenêtre ou dans un coin de la maison où elle serait en paix. J’étais son camarade, son compagnon de lecture, peut-être la seule personne avec qui il eût jamais des conversations sérieuses. J’avais toujours le sentiment que nous étions dans le même bateau, pour affronter les risques ensemble. Nous lisions les mêmes ouvrages et nous en discutions : livre d’enfants, récits d'aventure, puis des romans, de l’histoire, des biographies, de la poésie, Shakespeare. Chacun se délectait de la compagnie de l’autre, sans jamais en être rassasié. C’est là le véritable test, plus que la dévotion, l’admiration, la passion. Si l’on a toujours faim de la compagnie de quelqu’un c’est qu’on aime.
p 39
C’est à cause de Shakespeare, bien entendu, que j’ai fait du théâtre. Ceux qui m’ont connu, des années plus tard, en tant que metteur en scène shakespearien, n'ont souvent pas soupçonné à quel point ce dieu avait été mon guide absolu dès le début. J’avais évidemment d’autres motivations. De la simplicité innocente de l’existence familiale, de l’immobilité et de la tranquillité de mon foyer, je me suis enfui vers l’illusion et la magie de l´art. J’avais un besoin passionné de lumières scintillantes, de mouvements, d’acrobaties, de bruit. Je devins un expert en machines volantes, j’organisais les batailles, je prenais à chaque fois, comme le relevaient mes critiques, un plaisir presque enfantin, presque excessif à jouer des trucages du théâtre. Je me fis aussi acteur, et j’en eus conscience aussi dès le départ, parce que je voulais m’amuser personnellement et amuser mon père. Je me demande pourtant s’il possédait cette notion, ou s’il a jamais pu l’acquérir plus tard sous mes vives incitations. Pour mon compte, j’ai réussi avec une assez belle constance à m’amuser toute ma vie. J’ai beaucoup moins bien réussi à persuader mes parents de jouir de l’existence. Au fil des ans, je les ai emmenés à Paris, à Venise, à Athènes. Ils se sentaient toujours parfaitement mal à l’aise et n’avaient envie que de rentrer chez eux, même s’il purent éprouver après coup, je crois, quelques satisfactions de penser qu’ils étaient allés dans ces endroits. En fait, il désiraient seulement rester toujours dans leur maison à eux, dans leur jardin à eux. Ces gens là existent.
p 43
Les sentiments, les émotions n’existent véritablement qu’au fond de la personnalité ou à sa crête. Dans la zone médiane, elles sont jouées. C’est pourquoi le monde entier est une scène, pourquoi le théâtre plaît toujours, en fait pourquoi il existe : voyons, mais il ressemble à la vie, et il ressemble à la vie tout en étant aussi le plus vulgaire et le plus outrageusement factice de tous les arts. Même un romancier de talent médiocre peut exprimer une bonne part de vérité. Son humble moyen d’expression va dans ce sens. Tandis que le théâtre même le plus réaliste, partage le niveau et les méthodes que nous adoptons pour nos mensonges quotidiens. C’est en ce sens ce que le théâtre « ordinaire » ressemble à la vie, et les dramaturges sont d’honteux menteurs si ils ne sont pas de grande classe. D’un autre côté, sur un plan purement formel, le théâtre est, de tous les arts, le plus proche de la poésie.
....
Le théâtre est une attaque portée à l’humanité, par la magie : victimiser un public chaque soir, le faire rire, pleurer, souffrir, manquer son train. Bien entendu, les acteurs considèrent les spectateurs comme des ennemis qu’il faut tromper, droguer, incarcérer, stupéfier. C’est en partie parce que le public est aussi un tribunal dont le jugement est sans appel. La relation de l’art avec sa clientèle est ici la plus étroite, la plus immédiate. Dans d’autres arts, on peut faire endosser le tort au client : il est stupide, primaire une attentive, obtus. Tandis qu’au théâtre, il faut, si nécessaire, ça ABC, ça baisser jusqu’à ce qu’on atteigne cette communication directe dans d’autres arts, on peut faire endosser le temps au client : il est stupide, primaire inattentive, obtus. Tandis qu’au théâtre, il faut, si nécessaire, s’abaisser, s’abaisser jusqu’à ce qu’on atteigne à cette communication directe, universelle que d’autres artistes peuvent se permettre de rechercher de façon plus subtile et tout à leur aise. D’où l’assaut, le bruit l’impatience caractéristiques. Tout ceci faisait partie de ma revanche.
La vulgarité, la cruauté presque de ce jeu, je les mesure avec délectation à présent que j’en suis tout à fait sorti, que je peux rester assis au soleil à contempler la mer calmée, tranquille.
La vulgarité, la cruauté presque de ce jeu, je les mesure avec délectation à présent que j’en suis tout à fait sorti, que je peux rester assis au soleil à contempler la mer calmée, tranquille.
p 44
Le théâtre est lieu d’obsession.
p 45
Le « repos » constitue l’une des phases les plus éprouvantes de la vie d’un acteur.
...
À moins qu’on ne possède vraiment un très grand talent, il n’y a pas de niveau intermédiaire entre le naïf et l’ironique ; et la nemesis* de l’ironie, c’est l’absurdité. Je connaissais mes limites.
....*nemesis = vengeance
Willfred était un grand acteur. On n'en fait plus pareils. Il avait commencé sa carrière dans ce vieux music-hall d’Edgware Road. Il était capable en restant immobile, sans un battement de paupières, de secouer tout un auditoire de longues vagues de rire. Après quoi il clignait des yeux, et c’était reparti. Un tel pouvoir a quelque chose de quasi surnaturel : le mystère du corps humain, du visage humain. Une vie ardente animait le visage de Willfred ; ce visage était aussi le plus grand que j’ai jamais vu.....
p 47
Ma mère était malheureuse à l’idée que je puisse « jouer des vilains messieurs », parce qu’elle pensait que cela allait me corrompre. (En fait en dehors des spectacle de l’école, elle ne m’a presque jamais vu jouer.) Je me demande s’il arrive jamais que de telles contagions se produisent ? La question mérite d’être posée. On est obligé jusqu’à un certain point de s’identifier à des méchants àfin de les représenter, mais cette identification a des limites, dues en partie à la spécialisation du mal. (Il existe pour chaque acteur un niveau où il lui est impossible de rendre un personnage, il peut opérer seulement au-dessus ou au-dessous de ce niveau.) et nous sommes des figures masquées ; idéalement, c’est à peine si le masque nous touche.
p 55
Jamais tu n'as su tout à fait à quel point j'ai déraillé à cette époque là. Je ne voulais pas te faire de mal en te montrant ma souffrance en guise de vengeance. Tout le temps que nous avons vécu ensemble, j'ai su à chaque minute, à chaque seconde que cela finirait. Tu me l'as assez souvent répété ! Mais je trouvais moyen (tant j'étais folle) de m'accommoder de la souffrance, si j'avais pu souffrir davantage, j'aurais souffert davantage. Je me demande si tu as jamais aimé ainsi qui que ce soit ? Peut-être que tu n'as jamais compris cela que sur la scène. (Je crois que je suis tombée amoureuse de toi quand tu criais à Roméo et Juliette : "ne vous touchez pas !")
p 61 (traduction trop mot à mot mais qui apporte comme une "naïveté")
Chaque fois que je me trouvais face à elle, le rire me prenait et se communiquait à elle. Nous nous faisions rire l'un l'autre d'un bout à l'autre d'une salle de restaurant ou, subitement, mystérieusement, lors des répétitions.
et p 62
... elle souhaitait simplement que je fisse usage d'elle pour mon bonheur.
p 84
Quelle masse d'énergie j'ai dépensée dans ma vie à échapper aux femmes.
p 85
La jalousie naît avec l'amour, mais ne meurt pas toujours avec lui.
p 98
On meurt dans son cœur de se voir retirer l'amour.
p 103
Le fantôme d'une femme, après tant d'années, peut-il donc ouvrir les portes du cœur ?
p 114
Si on avait le temps de raconter ainsi toute sa vie morceau par morceau à la manière d'un roman, quelle satisfaction cela pourrait procurer. Les parties plaisantes le seraient doublement, les choses drôles encore plus drôles, le péché et le chagrin trouveraient l'adoucissement d'un éclairage de consolation philosophique.
p 162
La nuit était très douce et très tranquille, et tout en rangeant mes lunettes en lieu sûr et m'installant pour dormir, je me demandai avec tristesse pourquoi il ne m'était jamais venu à l'idée de venir passer la nuit dehors par ici au temps où j'étais heureux. C'était si près de l'eau, qui clapotait doucement sur le rocher juste en dessous que j'avais l'impression d'être dans un bateau. Et comme mon lit de rocher s'inclinait en pente douce vers la mer, je pouvais, tout en restant allongé la tête sur un coussin, contempler droit devant moi l'horizon où la lune traçait une trouée d'argent presque immobile. L'éclat des premières étoiles s'aiguisait déjà. D'autres apparaissaient, de plus en plus nombreuses. Couché sur le dos, enroulé dans ma couverture, les mains croisées devant moi je fis une prière...
p 180
Quel triste sort pour ceux qui ne peuvent pas jouir de ce qui constitue, en fin de compte, les plaisirs principaux de la vie quotidienne, et pour certains, même, les seuls, à savoir : manger et boire.
p 183
–Je ne méprise pas les femmes. J'étais amoureux de toutes les héroïnes de Shakespeare quand je n'avais pas douze ans.
–Oui mais elles n'existent pas, mon vieux, tout est là. Elles vivent dans le pays imaginaire de l'art, elles sont truquées, tissées de l'esprit et de la sagesse de Shakespeare, et de là-haut elles nous font marcher, alimentant en nous de faux espoirs, des rêves qui ne reposent sur rien. La réalité, c'est la méchanceté, les mensonges et les discussions d'argent.
p 186-187
–Tu as eu bien raison de ne pas publier tes pièces, ce n'était rien, rien du tout, des mots qu'on fait mousser, mais au moins ça ne faisait pas semblant d'être autres chose. Te voilà vexé, vanité, vanité. Oui, je hais le théâtre. (Perry voulait dire, le théâtre du West End à Londres.) Des mensonges, des mensonges, tout l'art pratiquement n'est que mensonges. De l'enfer même il fait quelque chose de vendable et de joli. De la merde. La vraie souffrance, c'est… c'est… bon sang, je suis saoul… c'est tellement… différent.
...
Tout l'art défigure la vie, en donne une fausse représentation surtout le théâtre parce que c'est tellement ressemblant, on voit de vraies personnes qui marchent et qui parlent. Mais comment ça se fait quand on allume la radio, qu'on sait tout de suite si c'est un acteur qui parle ? C'est la vulgarité, la vulgarité, le théâtre est le temple de la vulgarité. C'est la preuve vivante que nous vous nous ne voulons pas parler de choses sérieuses et que nous en sommes sans doute incapables. On se sert de n'importe quoi, le plus triste, le plus sacré, et même le plus drôle, pour en faire une vulgaire poudre aux yeux. Tu as tout à fait raison, Charles, je me rappelle t'avoir entendu dire du vieux Shakespeare que c'était le… que c'était le… le seul. Lui et je ne sais plus quel Grec que personne, n'importe comment, n'est fichu de comprendre. Tout le reste, c'est un océan puant de vulgarité complaisante. Wilfred était de cet avis. Quelquefois, je me rappelle qu'il avait l'air si triste, après les avoir fait rire à s'en tenir les côtes. Ah, Charles, si seulement il y avait un Dieu, mais il n'y en a pas, il n'y en a pas du tout…
...
-T'arrives-t-il de frapper…
...
-C'est drôle que tu demandes ça, Charles, j'y pensais justement aujourd'hui et je me demandais pourquoi je ne le fais jamais, pourquoi je ne l'ai jamais fait. Non. Je n'ai jamais levé la main sur personne. C'est l'univers inanimé qui trinque. Les verres, les assiettes, tout ce que je peux casser, dans quoi je peux décocher des coups de pied. Je crois que... tu sais... C'est en rapport avec l'Irlande, je fais ça pour l'Irlande, d'une drôle de manière. Ça ne l'aide pas la garce, bien-sûr. Mais... tu sais... dès que... quelqu'un frappe quelqu'un d'autre, au lieu de crier... ou de cracher ou... il y a une barrière de franchie peut-être la dernière barrière de la civilisation... et après ça viennent des mitrailleuses et les coups de feux qui fracassent le genou des gens.
p 196
-Mais est-ce que l'agitation du monde du théâtre ne te manque pas ? Autant que je m'en souvienne, tu n'as jamais eu de violon d'Ingres. À quoi t'occupes-tu toute la journée ? Tu repeins la maison ? Il paraît que les retraités passent leur temps à ça.
p 200
On ne devrait pas trop s'approcher de ce qu'on pense être le malheur des autres.
p 208
Tu as vécu dans un rêve hédoniste toute ta vie et tu as pu, sans y laisser de plumes, te comporter en gredin parce que tu as toujours jeté ton dévolu sur des femmes qui se prenaient en charge. Et bon sang, tu jouais franc-jeu tu ne t'engageais pas, jamais, tu ne nous disais jamais que tu nous aimais même quand c'était vrai. L'homme de glace aux mains propres ! Mais en fait, c'était pure affaire de chance que les dames y survivent. Tu es l'équivalent d'un type qui tirerait à la mitraillette sur un supermarché sans par miracle assassiner personne.
p 215
J'aurais voulu prendre ma température mais ne pus trouver le thermomètre.
p 216
Le brouillard avait disparu. Le crépuscule venait de virer à la nuit, et une petite lune éclatante, agressive brillait aux dépens des étoiles, déversant sur la mer une lueur métallique et animant sur terre la présence intense et fantômatique de rochers et d'arbres silencieux. Le ciel était d'un bleu noir limpide, qui faisait ressortir le clair de lune mais sans en être irradié. La terre et ce qui l'habitait étaient d'un brun opaque et diffus. Les ombres étaient denses, et tout ce devant quoi je passais couvait une identité si forte que je ne cessais de jeter des coups d'œil nerveux par-dessus mon épaule. Il régnait un vaste silence, d'une qualité différente de celui, cotonneux, du matin, et que déchirait de temps en temps le hululement d'une chouette ou l'aboiement d'un chien au loin.
p 217
Un mariage est quelque chose de si monstrueusement intime. Quiconque soulève un coin du rideau s'expose à être frappé, de la manière la moins prévisible, par quelque divinité vengeresse. Le mécréant risque d'être poursuivi dorénavant et à jamais par dieu sait quelle révélation horrible et totalement inattendue, qui viendra, quasi obscène le hanter. Et j'avais à me débattre ici contre mon aversion superstitieuse de l'état conjugal, cette condition inconcevable de promiscuité et d'assujettissement mutuel.
p 267
Tu sais les sentiments que tu m'inspires, d'accord ça t'insupporte, tu n'as que du mépris et du dégoût pour ça, quoi qu'en réalité c'est une chance pour n'importe qui d'être aimé par n'importe qui, on devrait s'estimer heureux, enfin toujours est-il que me trouvant au chômage par les temps qui courent je me suis dit que j'allais venir te voir, et que tu accepterais peut-être que je reste ici quelques temps à condition de me rendre utile, je ne peux pas supporter d'être tout seul sans elle à la maison, où chaque chose me rappelle...
p 270
Nous parlions d'autrefois, de Willfred, de Clement et du temps jadis. Un passé commun, ce n'est pas rien.
p 305
–Oui, dit-elle rêveusement. Je me suis senti à demi morte... oui... souvent. Je crois que c'est le cas de beaucoup de gens. Mais on peut continuer de vivre à demi mort, et même connaître des plaisirs dans sa vie.
p 309
-Oui c'est étrange, mais c'est vrai qu'en un sens, je te connais et qu'il n'y a personne d'autre qui me soit proche de cette manière. Je suppose que c'est simplement parce que nous étions jeunes, et plus tard on ne peut plus apprendre à connaître les gens, moi pas en tout cas.
p 319
Le bruit a toujours été mon allié.
p 332
Il n'y a rien de plus démuni qu'un vieil acteur.
p 333
-Tu veux le rendre irréel(le personnage de Ben le mari), mais il est bien réel
-Le réel devient irréel quand on entre dans la vérité.
p 334
Et je me rappelais les paroles de Pérégrine : le partenaire qui se sent coupable, si irrationnel que soit ce sentiment, devient l'esclave de l'autre et n'a plus de libre-arbitre moral.
p 343
Le chant bien entendu constitue une forme d'agression. La bouche humide, ouverte et les dents luisantes des chanteurs brûlent du désir de dévorer l'auditeur-victime. Les chanteurs ont pour ceux qui les écoutent l'appétit d'un animal pour sa proie.
p 347
Le mariage est un lavage de cerveau. Pas forcément une mauvaise chose. Ça ne ferait pas de mal à ton cerveau à toi d'être un peu lavé.
p 390
J'avais été démoralisé par tous ces spectateurs.
p 503
Peut-être, quand je vivrai seul en servant d'oncle à tout le monde comme un prêtre célibataire, entretiendrai-je cet amour infécond en guise de chapelle secrète. Pourrais-je alors apprendre à aimer gratuitement et de manière non possessive, cela constituerait-t-il le mysticisme monastique auquel j'avais espéré atteindre en venant vivre face à la mer ?
...
Si seulement Hartley avait été ma sœur, avec quel bonheur j'aurais pu veiller sur elle, avec quel tendresse je l'aurais choyée.
p 521
Les jugements qu'on porte sur les gens ne sont jamais définitifs, il découlent d'appréciations globales qui appellent aussitôt la révision. Les dispositions prises par les êtres humains ne sont rien d'autres que des fils pendants et des conjectures nébuleuses, quand bien même l'art prétend le contraire afin de nous rassurer.
p 537
J'ai lâché mes propres démons, et d'abord le serpent de mer de la jalousie. Mais désormais, j'ai perdu ma belle foi qui proclamait : « Quelle qu'elle soit, c'est elle que j'aime » ; tout à sombré dans l'insignifiance et une indifférence qui ne songe qu'à se ménager ; et je sais que je la déprécie tranquillement, comme chacun sur terre, pratiquement, déprécie intentionnellement tous les autres. Même les rares êtres humains que nous adorons sincèrement, il faut que de temps à autre nous les dépreciions en secret...
p 538-539
Enfin convaincu de renoncer à faire la cuisine. Dans toute amitié, pratiquement, c'est là un pas très important et nous passons ensemble des moments calmes et joyeux. Nous riions et de plus en plus nous n'abordons aucun sujet sérieux et il se pourrait que les déclarations éloquentes de Lizzie gardent plus d'écho dans mon esprit que dans le sien.
...
Lettre de Lizzie
Mon amour pour toi est enfin apaisé. Je ne veux pas qu'il devienne un brasier rougissant. Si j'avais pu souffrir davantage, j'aurais souffert davantage. Il faudra pour finir que tu nous accueilles comme si nous étions tes enfants. La tendresse, la confiance absolue, la communication et la sincérité : ces choses là comptent de plus en plus la mesure où. Trouvons un moyen de ne pas gaspiller l'amour, c'est une denrée trop rare.
p 540
Nous sommes tous potentiellement des démons les uns pour les autres, mais il est quelques relations intimes qui sont préservées de ce sort.
Pièce détachée...
Il m'est arrivé comme une réelle intrigue à propos de ce livre, mon exemplaire a disparu... 4 mois plus tard.
j'ai envoyé ce mail à mes amis et à nos nièces :
p 55
Jamais tu n'as su tout à fait à quel point j'ai déraillé à cette époque là. Je ne voulais pas te faire de mal en te montrant ma souffrance en guise de vengeance. Tout le temps que nous avons vécu ensemble, j'ai su à chaque minute, à chaque seconde que cela finirait. Tu me l'as assez souvent répété ! Mais je trouvais moyen (tant j'étais folle) de m'accommoder de la souffrance, si j'avais pu souffrir davantage, j'aurais souffert davantage. Je me demande si tu as jamais aimé ainsi qui que ce soit ? Peut-être que tu n'as jamais compris cela que sur la scène. (Je crois que je suis tombée amoureuse de toi quand tu criais à Roméo et Juliette : "ne vous touchez pas !")
p 61 (traduction trop mot à mot mais qui apporte comme une "naïveté")
Chaque fois que je me trouvais face à elle, le rire me prenait et se communiquait à elle. Nous nous faisions rire l'un l'autre d'un bout à l'autre d'une salle de restaurant ou, subitement, mystérieusement, lors des répétitions.
et p 62
... elle souhaitait simplement que je fisse usage d'elle pour mon bonheur.
p 84
Quelle masse d'énergie j'ai dépensée dans ma vie à échapper aux femmes.
p 85
La jalousie naît avec l'amour, mais ne meurt pas toujours avec lui.
p 98
On meurt dans son cœur de se voir retirer l'amour.
p 103
Le fantôme d'une femme, après tant d'années, peut-il donc ouvrir les portes du cœur ?
p 114
Si on avait le temps de raconter ainsi toute sa vie morceau par morceau à la manière d'un roman, quelle satisfaction cela pourrait procurer. Les parties plaisantes le seraient doublement, les choses drôles encore plus drôles, le péché et le chagrin trouveraient l'adoucissement d'un éclairage de consolation philosophique.
p 162
La nuit était très douce et très tranquille, et tout en rangeant mes lunettes en lieu sûr et m'installant pour dormir, je me demandai avec tristesse pourquoi il ne m'était jamais venu à l'idée de venir passer la nuit dehors par ici au temps où j'étais heureux. C'était si près de l'eau, qui clapotait doucement sur le rocher juste en dessous que j'avais l'impression d'être dans un bateau. Et comme mon lit de rocher s'inclinait en pente douce vers la mer, je pouvais, tout en restant allongé la tête sur un coussin, contempler droit devant moi l'horizon où la lune traçait une trouée d'argent presque immobile. L'éclat des premières étoiles s'aiguisait déjà. D'autres apparaissaient, de plus en plus nombreuses. Couché sur le dos, enroulé dans ma couverture, les mains croisées devant moi je fis une prière...
p 180
Quel triste sort pour ceux qui ne peuvent pas jouir de ce qui constitue, en fin de compte, les plaisirs principaux de la vie quotidienne, et pour certains, même, les seuls, à savoir : manger et boire.
p 183
–Je ne méprise pas les femmes. J'étais amoureux de toutes les héroïnes de Shakespeare quand je n'avais pas douze ans.
–Oui mais elles n'existent pas, mon vieux, tout est là. Elles vivent dans le pays imaginaire de l'art, elles sont truquées, tissées de l'esprit et de la sagesse de Shakespeare, et de là-haut elles nous font marcher, alimentant en nous de faux espoirs, des rêves qui ne reposent sur rien. La réalité, c'est la méchanceté, les mensonges et les discussions d'argent.
p 186-187
–Tu as eu bien raison de ne pas publier tes pièces, ce n'était rien, rien du tout, des mots qu'on fait mousser, mais au moins ça ne faisait pas semblant d'être autres chose. Te voilà vexé, vanité, vanité. Oui, je hais le théâtre. (Perry voulait dire, le théâtre du West End à Londres.) Des mensonges, des mensonges, tout l'art pratiquement n'est que mensonges. De l'enfer même il fait quelque chose de vendable et de joli. De la merde. La vraie souffrance, c'est… c'est… bon sang, je suis saoul… c'est tellement… différent.
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Tout l'art défigure la vie, en donne une fausse représentation surtout le théâtre parce que c'est tellement ressemblant, on voit de vraies personnes qui marchent et qui parlent. Mais comment ça se fait quand on allume la radio, qu'on sait tout de suite si c'est un acteur qui parle ? C'est la vulgarité, la vulgarité, le théâtre est le temple de la vulgarité. C'est la preuve vivante que nous vous nous ne voulons pas parler de choses sérieuses et que nous en sommes sans doute incapables. On se sert de n'importe quoi, le plus triste, le plus sacré, et même le plus drôle, pour en faire une vulgaire poudre aux yeux. Tu as tout à fait raison, Charles, je me rappelle t'avoir entendu dire du vieux Shakespeare que c'était le… que c'était le… le seul. Lui et je ne sais plus quel Grec que personne, n'importe comment, n'est fichu de comprendre. Tout le reste, c'est un océan puant de vulgarité complaisante. Wilfred était de cet avis. Quelquefois, je me rappelle qu'il avait l'air si triste, après les avoir fait rire à s'en tenir les côtes. Ah, Charles, si seulement il y avait un Dieu, mais il n'y en a pas, il n'y en a pas du tout…
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-T'arrives-t-il de frapper…
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-C'est drôle que tu demandes ça, Charles, j'y pensais justement aujourd'hui et je me demandais pourquoi je ne le fais jamais, pourquoi je ne l'ai jamais fait. Non. Je n'ai jamais levé la main sur personne. C'est l'univers inanimé qui trinque. Les verres, les assiettes, tout ce que je peux casser, dans quoi je peux décocher des coups de pied. Je crois que... tu sais... C'est en rapport avec l'Irlande, je fais ça pour l'Irlande, d'une drôle de manière. Ça ne l'aide pas la garce, bien-sûr. Mais... tu sais... dès que... quelqu'un frappe quelqu'un d'autre, au lieu de crier... ou de cracher ou... il y a une barrière de franchie peut-être la dernière barrière de la civilisation... et après ça viennent des mitrailleuses et les coups de feux qui fracassent le genou des gens.
p 196
-Mais est-ce que l'agitation du monde du théâtre ne te manque pas ? Autant que je m'en souvienne, tu n'as jamais eu de violon d'Ingres. À quoi t'occupes-tu toute la journée ? Tu repeins la maison ? Il paraît que les retraités passent leur temps à ça.
p 200
On ne devrait pas trop s'approcher de ce qu'on pense être le malheur des autres.
p 208
Tu as vécu dans un rêve hédoniste toute ta vie et tu as pu, sans y laisser de plumes, te comporter en gredin parce que tu as toujours jeté ton dévolu sur des femmes qui se prenaient en charge. Et bon sang, tu jouais franc-jeu tu ne t'engageais pas, jamais, tu ne nous disais jamais que tu nous aimais même quand c'était vrai. L'homme de glace aux mains propres ! Mais en fait, c'était pure affaire de chance que les dames y survivent. Tu es l'équivalent d'un type qui tirerait à la mitraillette sur un supermarché sans par miracle assassiner personne.
p 215
J'aurais voulu prendre ma température mais ne pus trouver le thermomètre.
p 216
Le brouillard avait disparu. Le crépuscule venait de virer à la nuit, et une petite lune éclatante, agressive brillait aux dépens des étoiles, déversant sur la mer une lueur métallique et animant sur terre la présence intense et fantômatique de rochers et d'arbres silencieux. Le ciel était d'un bleu noir limpide, qui faisait ressortir le clair de lune mais sans en être irradié. La terre et ce qui l'habitait étaient d'un brun opaque et diffus. Les ombres étaient denses, et tout ce devant quoi je passais couvait une identité si forte que je ne cessais de jeter des coups d'œil nerveux par-dessus mon épaule. Il régnait un vaste silence, d'une qualité différente de celui, cotonneux, du matin, et que déchirait de temps en temps le hululement d'une chouette ou l'aboiement d'un chien au loin.
p 217
Un mariage est quelque chose de si monstrueusement intime. Quiconque soulève un coin du rideau s'expose à être frappé, de la manière la moins prévisible, par quelque divinité vengeresse. Le mécréant risque d'être poursuivi dorénavant et à jamais par dieu sait quelle révélation horrible et totalement inattendue, qui viendra, quasi obscène le hanter. Et j'avais à me débattre ici contre mon aversion superstitieuse de l'état conjugal, cette condition inconcevable de promiscuité et d'assujettissement mutuel.
p 267
Tu sais les sentiments que tu m'inspires, d'accord ça t'insupporte, tu n'as que du mépris et du dégoût pour ça, quoi qu'en réalité c'est une chance pour n'importe qui d'être aimé par n'importe qui, on devrait s'estimer heureux, enfin toujours est-il que me trouvant au chômage par les temps qui courent je me suis dit que j'allais venir te voir, et que tu accepterais peut-être que je reste ici quelques temps à condition de me rendre utile, je ne peux pas supporter d'être tout seul sans elle à la maison, où chaque chose me rappelle...
p 270
Nous parlions d'autrefois, de Willfred, de Clement et du temps jadis. Un passé commun, ce n'est pas rien.
p 305
–Oui, dit-elle rêveusement. Je me suis senti à demi morte... oui... souvent. Je crois que c'est le cas de beaucoup de gens. Mais on peut continuer de vivre à demi mort, et même connaître des plaisirs dans sa vie.
p 309
-Oui c'est étrange, mais c'est vrai qu'en un sens, je te connais et qu'il n'y a personne d'autre qui me soit proche de cette manière. Je suppose que c'est simplement parce que nous étions jeunes, et plus tard on ne peut plus apprendre à connaître les gens, moi pas en tout cas.
p 319
Le bruit a toujours été mon allié.
p 332
Il n'y a rien de plus démuni qu'un vieil acteur.
p 333
-Tu veux le rendre irréel(le personnage de Ben le mari), mais il est bien réel
-Le réel devient irréel quand on entre dans la vérité.
p 334
Et je me rappelais les paroles de Pérégrine : le partenaire qui se sent coupable, si irrationnel que soit ce sentiment, devient l'esclave de l'autre et n'a plus de libre-arbitre moral.
p 343
Le chant bien entendu constitue une forme d'agression. La bouche humide, ouverte et les dents luisantes des chanteurs brûlent du désir de dévorer l'auditeur-victime. Les chanteurs ont pour ceux qui les écoutent l'appétit d'un animal pour sa proie.
p 347
Le mariage est un lavage de cerveau. Pas forcément une mauvaise chose. Ça ne ferait pas de mal à ton cerveau à toi d'être un peu lavé.
p 390
J'avais été démoralisé par tous ces spectateurs.
p 503
Peut-être, quand je vivrai seul en servant d'oncle à tout le monde comme un prêtre célibataire, entretiendrai-je cet amour infécond en guise de chapelle secrète. Pourrais-je alors apprendre à aimer gratuitement et de manière non possessive, cela constituerait-t-il le mysticisme monastique auquel j'avais espéré atteindre en venant vivre face à la mer ?
...
Si seulement Hartley avait été ma sœur, avec quel bonheur j'aurais pu veiller sur elle, avec quel tendresse je l'aurais choyée.
p 521
Les jugements qu'on porte sur les gens ne sont jamais définitifs, il découlent d'appréciations globales qui appellent aussitôt la révision. Les dispositions prises par les êtres humains ne sont rien d'autres que des fils pendants et des conjectures nébuleuses, quand bien même l'art prétend le contraire afin de nous rassurer.
p 537
J'ai lâché mes propres démons, et d'abord le serpent de mer de la jalousie. Mais désormais, j'ai perdu ma belle foi qui proclamait : « Quelle qu'elle soit, c'est elle que j'aime » ; tout à sombré dans l'insignifiance et une indifférence qui ne songe qu'à se ménager ; et je sais que je la déprécie tranquillement, comme chacun sur terre, pratiquement, déprécie intentionnellement tous les autres. Même les rares êtres humains que nous adorons sincèrement, il faut que de temps à autre nous les dépreciions en secret...
p 538-539
Enfin convaincu de renoncer à faire la cuisine. Dans toute amitié, pratiquement, c'est là un pas très important et nous passons ensemble des moments calmes et joyeux. Nous riions et de plus en plus nous n'abordons aucun sujet sérieux et il se pourrait que les déclarations éloquentes de Lizzie gardent plus d'écho dans mon esprit que dans le sien.
...
Lettre de Lizzie
Mon amour pour toi est enfin apaisé. Je ne veux pas qu'il devienne un brasier rougissant. Si j'avais pu souffrir davantage, j'aurais souffert davantage. Il faudra pour finir que tu nous accueilles comme si nous étions tes enfants. La tendresse, la confiance absolue, la communication et la sincérité : ces choses là comptent de plus en plus la mesure où. Trouvons un moyen de ne pas gaspiller l'amour, c'est une denrée trop rare.
p 540
Nous sommes tous potentiellement des démons les uns pour les autres, mais il est quelques relations intimes qui sont préservées de ce sort.
Pièce détachée...
Il m'est arrivé comme une réelle intrigue à propos de ce livre, mon exemplaire a disparu... 4 mois plus tard.
j'ai envoyé ce mail à mes amis et à nos nièces :
Chers vous, amis proches,
Depuis que ma santé s'améliore, ma mémoire semble t'il se détériore, elle a toujours été comment dire, difficile à cerner... comme la fille diront certains...
Vous savez donc que j'ai trié mes livres à l'occasion de la rénovation de notre appartement mais je ne les avais pas rangés avec ordre. Depuis deux jours entiers je suis à la recherche de ce livre conseillé cet été lors de ma convalescence par une amie un peu plus virtuelle, connue sur FB, américaine et prof d'université à Chicago, en français : Mer, Mer d'Iris Murdoch.
Ce dont je me souviens, c'est d'avoir commandé deux exemplaires, l'un à ma libraire préférée, amie réèlle : Anne et l'autre chez un libraire célèbre de mon quartier : le divan, pour l'offrir à une autre de mes meilleures amies réèlles : Corinne. Cela me tracasse tellement que j'en ai parlé de mon enquête à Christian Robin, le tri de tous mes livres restant et de leur reclassement par ordre alphabétique, essentiellement pour ceux de théâtre.
Certes j'ai donné pour Emmaus 2 ou trois cartons pleins de livres, à enlever, mais cela m'étonnerait que par inadvertance j'y ai mis : Mer, mer.
Pourquoi je le recherche à nouveau ? parce qu'il a été pour moi comme une dernière histoire d'amour pour un livre et que depuis des années j'étais quasiment toujours décue de mes lectures comme un peu imposées ou studieuses, les annotant, les commençant mais ne les finissant pas, à de rares exceptions, préférant grapiller écouter lire leurs critiques et aller au cinéma.
Mais aussi parce que je voulais en lire un extrait à la lecture publique de la librairie : Au plaisir des yeux d'Anne, sur le thème la nuit des mots, pour la "nuit de la littérature" qui cette année, si je ne me trompe pas se déroulera le 9 novembre". Et aussi parce que j'ai mis sur mon blog des extraits que je n'ai pas bien ni relus ni donc coriigés, j'avais voulu les dicter à l'ordinateur, l'intelligence artificielle a ses points de rupture avec notre cerveau...
Donc en bref est-ce que je vous ai prêté mon autre exemplaire et dans ce cas là je vous en prie dites le moi et rendez le moi si possible avant le 9 novembre.
Cette écrivaine est méconnue en France, oubliée et ce n'est pas facile d'en trouver un exemplaire disponible même en magasin Gallimard. "Quelle parodie la vie ! "
Je vous embrasse en passant et continuez chacun dans vos activités à profiter de ce bel automne.
Nathalie
lien sur mon blog avec l'article "peaufiné"
lien pour la librairie si vous passez par là le 9 nov
lien pour un article sur cette auteure philosophe retracant entre autres ses liens avec le film : la Femme d'à côté qui m'ont été révélés il y a peu de temps
depuis tous m'ont répondu qu'ils ne l'avaient pas qu'ils étaient désolés ou qu'ils étaient trop loin, qu'une mer... nous séparait, qu'ils n'en avaient pas entendu parler... que c'était pas étonnant que j'avais oublié, à qui je l'avais prêté... je faisais tant circuler les livres CD DVD...
et mon amie Corinne pour la lecture m'a prêté l'autre exemplaire que je lui ai offert... donc j'ai pu rectifié les extraits...
Les deux passages retenus sur ce thème de la nuit sont ceux p 162 à la belle étoile sur les rochers tout proches de la mer et p 216 dans un jardin. Fin de l histoire d'un livre à moins que j'en retrouve l'exemplaire non pas perdu mais passé à l'inconnu... comme une bouteille lancée à la mer...
un an et demi après, édition épuisée en poche comme en relié, d'occasion à 63€
J'ai retrouvé mon exemplaire qui n'a pas été passé à un inconnu, il était seulement caché derrière d'autres livres au fond d'une planche de ma bibliothèque encore mal rangée et classée n'importe comment...avec la poésie, depuis la sortie le tri des cartons parce qu'on avait refait la peinture.
Les deux passages retenus sur ce thème de la nuit sont ceux p 162 à la belle étoile sur les rochers tout proches de la mer et p 216 dans un jardin. Fin de l histoire d'un livre à moins que j'en retrouve l'exemplaire non pas perdu mais passé à l'inconnu... comme une bouteille lancée à la mer...
un an et demi après, édition épuisée en poche comme en relié, d'occasion à 63€
J'ai retrouvé mon exemplaire qui n'a pas été passé à un inconnu, il était seulement caché derrière d'autres livres au fond d'une planche de ma bibliothèque encore mal rangée et classée n'importe comment...avec la poésie, depuis la sortie le tri des cartons parce qu'on avait refait la peinture.
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