mardi 1 octobre 2019

La passion suspendue avec Fanny Ardant Marguerite Duras au Théâtre de l’Oeuvre

Jusqu’au 4 octobre Fanny Ardant au Théâtre de l’œuvre dans un écrin avec deux Chesterfield sur scène interprète à touches, à couches de tous les passés... après guerre et « douleur » après succès Marguerite Duras sans concession mais avec passion. J’ai partagé très émue comme tout le public cette immersion dans aussi mon propre passé. J’ai connu des adorateurs de Duras intelligents et écrivains hommes de théâtre eux-mêmes J’ai vu au théâtre avec les hommes que j’ai le plus aimé mais intouchables... Fanny Ardant  au théâtre : La Musica, Callas, il a donc fallu que je ferme les yeux pour évaporer mes larmes. Bertrand Marcos joue et la met en scène. Il est dans un costume d’époque et commence dos au public pour laisser tous les feux sur Fanny Ardant /Marguerite Duras. Je me disais, il suffit de voir cela au théâtre et sans autre références littéraires si l’on a 20 ans, ensuite on ne peut que se se jeter en sortant sur les livres de l’auteur. Car l’époque est immense elle a été le plus célèbre écrivain et ne rajouter pas de -e-, 
s’il vous plait, écrivain femme de son époque, elle a été militante au Parti communiste, elle explique tellement bien pourquoi ? Elle a été secrétaire de François Mitterand alors ministre des anciens combattants ...elle dit tellement de choses par sa vie, sa famille, le Vietnam, son arrivée en France à 18 ans....sur l’engagement politique, sur l’amour, sur l’alcool/la solitude, Dieu : « être athée c’est un autre credo... », la télévision : rester dans la vie..., son cinéma. Elle fut tellement lucide et pas, ses dernières amours avec Yann Andrea,... écrire c’est vital, vivant, c’est organique et tellement douloureux comme au théâtre... c’est pas du cinéma... quand elle a rencontré Gérard Depardieu avec lui, elle s’est tout de suite entendu, il se laissait envahir par le son des mots, il ne jouait pas seulement le sens, lui, Jeanne Moreau c’était elle,.... je n’ai perdu aucun de ses mots à Marguerite grâce à Fanny... Il y a peut-être un manque d’amour ravageur sans e
Duras, mais ainsi il sera retrouvé un jour le chemin de la passion « no limit ».
Ce théâtre de l’œuvre est petit mais c’est un écrin déjà pour ses qualités acoustiques et sa programmation en strates mélangées, fait pour écoper un large public : one man shows, jeune public, musique, locations à  des Cies amateurs et même prochainement Michalik... Alors si vous pouvez essayer d’y aller avant la fin... vendredi 4 octobre, je répète car c’est très court,  pour ce Théâtre là, historiquement exigeant et littéraire en diable. 
Il y avait un peu tous les publics parisiens mais beaucoup de vieux qui venaient voir si Fanny Ardant avait vieilli.... à côté de moi 3 femmes se montraient sur leur téléphone des photos de VIP à l’enterrement de Chirac.... mais tous ces publics se sont levés à la fin bouleversés car avant tout Fanny Ardant est bouleversante et se consume tout au long du spectacle, et cela peu d’acteurs ... peut-être Depardieu Gérard et Fau Michel... chacun dans leur jus, sécrétions et larmes.... Duras Marguerite était un écrivain populaire et dérangeant, décapant même..... 
#fannyardant #theatredeloeuvre #marguerite duras
Sur Francce-Inter  l’heure bleue avec Fanny Ardant de Laure Adler autre écrivain biographe de Marguerite 





Et deux jours après un post du metteur en scène acteur : 
Bertrand Marcos qui conte la vie après avoir joué....
« Hier soir, sur scène, une sorte de petite magie, il y a des soirs comme ça, où l’on se sent pleinement dans le moment présent, et connecté à sa partenaire à chaque instant. Et puis, le public s’est levé, comme un seul et même corps, pour applaudir et célébrer ce qu’il venait de voir et d’entendre. Les applaudissements terminés, nous sommes retournés dans nos loges, avec Fanny Ardant, nous nous sommes d’abord arrêtés dans la sienne, comme nous le faisons toujours, pour discuter un peu. C’est alors qu’on a entendu toquer à la porte, et que j’ai dit « Qui est-ce ? » Une étrange voix aigue de dame âgée a répondu: « C’est Gigi ! » Nous avons ouvert, c’était Gérard Depardieu. Il a étreint et embrassé Fanny, puis m’a chaleureusement salué. Nous ne savions pas qu’il était dans le public pendant la représentation. Il s’est assis avec nous, et nous a dit combien il avait été conquis par le spectacle. Cela n’a sûrement duré que dix minutes, mais restera évidemment un moment impérissable. Il y a des soirs comme ça, que l’on oublie pas. »

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