jeudi 22 mai 2025

Cours ouvert de fin d’année des 1ère année Pro au Lucernaire





ANGEL’S IN AMERICAEvelyne, Pierre

 

LE RAVISSEMENT

 Milo, Liv


INCENDIESNathan, Marie

 

ANTIGONENoémie, Pauline

 

L’HÔTEL DU LIBRE ÉCHANGE Erine, Liv, Milo

 

L’HÔTEL DU LIBRE ÉCHANGEHelias, Pierre

 

L’ECAILLEUR D’HUÎTRESPrune, Leo

 

EN ATTENDANT GODOT Armel, Pierre

 

L’IMPORTANCE D’ÊTRE CONSTANTPaul, Nina

 

CECI EST MON CORPSPrune, Liv, Ludivine, 

 

PARASITES

Marie, Erine

 

ANGEL’S IN AMERICATessa, Liv

 

LES LARMES AMÈRESEvelyne, Nina, Erine

 

ANTIGONEDorian, Karen

 

MARSEILLE 

Ariane, Paul

 

ANGEL’S IN AMERICANina, Leo

 

CENDRILLON

Liv, Helias

 

 Ah comme c’est revigorant de voir jouer les jeunes gens de première année du Lucernaire, ça commençait très fort et ça s’est terminé très fort et entre pas de répit…

Angels in America Hotel du Libre échange Antigone et Créon, Petra von Kant de Fassbinder Beckett Cendrillon de Pommerat

Ils ont progressé chacun et ensemble avec ce que je préfère voir sur un plateau pour irriguer les yeux et le cœur du public la générosité. Ils jouent ! J’ai ri tellement sur l’Hotel du Libre Échange et sur Cendrillon de Pommerat et pleuré d’effroi sur Parasite et Les larmes de Petra von Kant et bien-sûr aussi  sur Antigone d’abord  avec Ismène et ensuite avec Créon d’Anouilh

 

mardi 29 avril 2025

Pour l’été notre maison est devenue gîte

Voilà les photos de la maison à louer et de leurs anciens et nouveaux propriétaires et vive les rencontres qui durent plusieurs générations…. Et que cette maison continue à apporter de la joie…pour toutes les renaissances. https://locations.hoomy.fr/location/locations-mauzens-et-miremont-d2699/
C’est un gîte à louer à Mauzens et Miremont en Dordogne à 30 Km environ de Sarlat Bergerac et Perigueux. Nous avons vendu la maison à des amis qui ont refait tous les travaux. Assainissement aux normes sanitaires peintures parquets cuisine terrasse et jacuzzi.






















dimanche 20 avril 2025

Alex Lutz au Cirque d’hiver

Quelle incarnation poétique et ce sens entre larmes et sourire de survol poétique artistique touchant. Cet homme montant à cru sur son cheval restera le fils de son Père Gérard infiniment…qui sait ce que sont les jeunes vieux de tous les temps depuis le temps des petites portes pour laisser passer les jeunes les vieux les rois qui n’étaient pas
Plus hauts que « trois pommes » 
Comme à son destin à son habitude de mime chanteur écuyer il interprète plusieurs personnages dont tous les vieux d’une chorale d’un EPHAD sur la musique des Stones :  Sympathy for the devil.(femmes et hommes)
Et avant il monte toujours à cru sur son cheval ensuite une autre musique des Stones : Paint it black.
À la fin il présente tous ses
Partenaires auteur musicien lumières et ses deux chevaux et celui qui permet de nous offrir ces moments de poésie épique et équestre, son metteur en scène.
Un one man show de l’élégance et du mélange des genres harmonieux 
La présentation qui m’a donné l’envie de voir ce spectacle et que mon compagnon a saisi. 


Le camping-car des chevaux

Les lumières 

samedi 19 avril 2025

Le pire stagiaire : Greg Guillotin (chanteuse)

https://youtu.be/2oCSLxcFGgs?si=-6JIyp7nAAKVNYRJ
C’est la version intégrale du Pire Stagiaire en Louis Vignac, pour un stage de chant près de Montpellier, ils sont présents au Grau du Roi : Fréquence Rock, le groupe dans lequel la choriste Veronica, chante les chansons de Johnny Halliday avec son mari Fabrice Parra qui lui incarne avec le même vibrato les mêmes gestes et la même force que le chanteur original. 


C’est la première fois que je trouve la prestation non seulement incroyable mais d’autant plus touchante dans ce personnage qui lui ressemble si peu. L’exigence de tout ce travail en amont avec ses complices de toujours et pendant toute une journée avec forcément une part d’improvisation ne perd rien dans le rythme et la progression jusqu’au final. 
Les meilleures passages. « les parisiens sont un peu bizarres »
 L’épisode du vin, commandé payé en liquide et qu’il ne veut pas partager, et la nourriture qui le dégoûte Louis Vignac, régurgitée dans un billet de 500 €, et lorsqu’il dit, dehors alors que chassé du bar de plage, par le patron (comédien complice) : « vous videz la bouteille dans l’évier, je ne veux pas que vous buviez une goutte d’un grand cru commandé par un grand de ce monde »
Véronica dans sa façon de s’exprimer quand elle lui dit que le monde court à sa perte, « ça sent la fin du monde, les catastrophes naturelles et l’être humain qui part en brioche, puis après « tu me coupes les ailes » nous ne sommes pas immortels, mais lui reprend « non nous ne sommes pas immortels mais nous sommes supérieurs et cette phrase : « côté plage c’est plutôt côté poubelle » 
Le rire à la Louis de Funès insupportable….

si Johnny est vivant en Fabrice pour le plaisir de tous, et s’il y a un monde parallèle où les morts peuvent se réveiller seulement si quelque chose d’épatant, leur redonne, le sourire il a dû être content Johnny à la fin quand Greg démasqué applaudit, Veronica et crie  bravo ! c’est vraiment mon fils à moi quoi pour qui  j’ai toujours une tendresse particulière mais surtout en  Samuel

vendredi 18 avril 2025

Pierre Michon : J’écris l’Illiade, récit

J’écris l’Iliade excusez du peu… j’avais envie de dire : l’érotisme et le sexe dans la littérature à tout crin, prétexte au partage d’excitations, m’ont rarement convaincue à part… Kundera Duras Et surtout par la poésie : Apollinaire Aragon… etc j’arrête l’alphabet mais bien sûr sans omettre Charles Baudelaire que je lisais dans la cour de récréation…
Donc à ma meilleure amie j’ai envoyé ces réflexions 
Spontanées et répétées au téléphone à une autre amie… je parle de mes lectures pour tenter les lecteurs éventuels pour attirer « les autres » morts ou vivants…
je lis Pierre Michon, tu as bien du courage m’a dit la femme d’un amie qui a toujours beaucoup lu, j’ai dit à une autre amie en retraite :  j’attends la page 100 et/ou j’abandonne c’est un peu s’écouter écrire et d’ailleurs cela s’appelle « J'écris l’Iliade » : présomptueux récit… avec un dico sous le coude : trirème ? Sous le péplos ? L’hexamètre ? Mais j’aime bien noter mes livres avec des points d’interrogation et après je révise car j’ai dans d’autres récits rencontrer ces mots particulièrement l’Iliade, le théâtre antique, La guerre des Gaules au cours de latin… mais c’est si loin et le vocabulaire usuel est si étriqué. Faut se replonger dans la littérature grecque Car certains écrivains rudoient leur Lecteur  pour le rendre captif à la page 100 ou 80…et c’est le premier que je lis et un peu comme Yourcenar nul n’était censé ignorer ses autres livres…
Manque de chance j’ai toujours aimé cela lire, où ça me chante !?dans l’oeuvre au hasard ?  

Car il n’en demeure pas moins vrai cet homme là écrit bien enfermé dans « sa masure dans les bois ».
Et voilà P 81
J'INVENTE UN DIEU
à Hugues Pradier
Aucune métaphore plus appropriée n'ayant été trouvée pour traduire certaines nuances d'ordre émotionnel, j'affirme que les dieux existent.
POUND

Le 20 juin, je partis dans la montagne.
J'allai aux Cards, qui est un désert affreux dans les monts d'Ambazac. Où rugissent les lions, comme disent les vieilles cartes. J'y ai une masure dans les bois. C'est desservi par un chemin de terre au creux d'une vallée, sans horizon, clos. Dissimulé.
Nous étions aux mois clairs, et j'étais merveilleusement seul. J'allais mal. Les champs fleuris n'y pouvaient rien.
J'écoutais le bruit interminable de ma mort, je le gardais sous le casque ; je n'en laissais rien paraître. Je n'avais plus personne à aimer, ce qui s'appelle aimer, en ce monde.
J'avais besoin d'un nouveau protecteur. L'ange gardien ne faisait plus l'affaire. Je n'avais plus personne à qui faire croire que la littérature peut servir à quoi que ce soit….

P91 C'est, vers le I5 août, au début de l'après-midi, à l'heure où ma maîtresse vient souvent. Dans la chambre de derrière, nous commençons notre accouplement différé. Par la fenêtre étroite qui donne sur le chemin, au ras du sol, je vois passer une ombre. J'observe un moment, oui, quelqu'un passe et repasse. Un voyeur, dit Melissa.
L'ombre fait quelques mètres sur le chemin, hésite, revient.
Je sors. Je reconnais Robert Désenfant, pas vu depuis un siècle, un ami d'enfance; il travaille dans le 93 et vient aux vacances dans le hameau voisin. Il me paraît bizarre. Je l'accueille à bras ouverts (adieu, cavalcade désirée, Melissa en catimini met ses escarpins dans son sac, passe un jean et saute la fenêtre). Robert entre et s'assied, je lui verse un verre de vin. Je vois très vite qu'il a perdu la raison. Ses propos, anxieux, éperdus, s'efforçant au calme cependant, à la réflexion, me bouleversent : « Tu es mon frère? tu es mon frère, n'est-ce pas. Oui, je connais cette maison.
Albert ou André ? C'est par là ou par ici ? est-ce que c’est bien là ? Et ton frère, toi ? Oui, là, j'y allais. J'y suis allé.
C'est chez mon frère. Il est là-bas mon frère. Mon frète c'est bien toi. Ça doit être là-bas. » Le frère, la demeure, l'âtre, le questionnement sur l'identité, tous repères perdus; il lui reste les adverbes de lieu. J'ai la maladresse de lui parler de sa défunte mère, il éclate en sanglots. Il reprend ses litanies fraternelles.
Il est aussi peu compréhensible que la sibylle. C'est peur-être un envoyé de Barou ?(nom donné par l’auteur au Dieu neuf)
Sa « fraternité» m'avait troublé.
Ma belle était partie; j'avais besoin d'une voix humaine sensée. Des frères, des collègues. Des parleurs.
J'allai « Au Rendez-vous des Chasseurs », un bistrot qui borde la route au milieu de rien, à deux kilomètres.
Debout au bar, Roussy et Lucien; assis tout près et leur parlant, Victor. Leur conversation était languissante, je tombais bien, je les lançai sur Robert Désenfant. Victor dit qu'il avait un Alzheimer aigu, la forme rapide. Victor était le plus lettré des trois, le plus vieux aussi, il marchait à tout petits pas, il aimait les mots justes. Il ajouta : Robert en est au stade parlote. Il jacasse. Une pie.
Robert est foutu, dit Roussy, un robuste maçon qui avait une grande gueule, sarcastique, et était, ivre, d'une dureté effrayante. C'est le costume en sapin dans trois mois. Pour l'instant foutez-lui la paix. Il me prend pour son frangin, il me fait rigoler. Il parle comme un livre. La voix rugueuse de Lucien rasa le comptoir, il mesurait un mètre cinquante. C'était un débile léger qu'avait adopte à la DDASS une paysanne du coin, et elle l'avait gardé à son service; il pouvait avoir cinquante ans. Sa voix donc, comme sautée du zinc :
Voilà. Justement. M'appelle son frère. C'est quand il parle. Ça fait peur. Comme dans la radio. Ce qu'ils disent.
Que Lucien prenne la parole était un événement rare.
Il y eut un silence.
Roussy se mit à rire : c'est parce que tu ne comprends pas que ça te fait peur. Les dingues, on ne les comprend pas. Me désignant : C'est comme un livre de celui-là. Eh oui, tes bouquins sont aussi imbitables que ce que bredouille Robert.
Je lui dis encore une fois qu'il ne fallait pas acheter mes livres, dont je ne leur parlais jamais - mais ils en avaient connaissance par la presse locale. Je les prévenais depuis toujours que ma littérature, c'était « prise de tête et compagnie », juste pour épater les intellectuels et gagner quelques sous. Et qu'ils ne s'offusquent pas de l'air de supériorité que je m'y donne : si l'un de nous parle mieux qu'un autre, c'est juste qu'il est meilleur pour parler.
Me renier ne me coûte rien.
Alors tu racontes des craques? dit Victor. J'opinai : en quelque sorte, oui.
S'irritant à mesure, Roussy poursuivait : Oui, tu t'amuses, quoi? ça n'est pas sérieux? Même ton livre où tu parles des gens d'ici, les « petites gens » comme tu dis, mon salaud? juste pour montrer comme tu parles bien ? et personne ne peut dire si c'est vrai ? le diable n'y trouve pas ses petits.
Et ce ton que tu prends ! c'est comme si tu disais « mes frères », tu parles comme le curé, mais toi, personne ne te souffle le baratin. Tu n'as pas le bon Dieu pour te faire dégurgiter ce qu'il te raconte.
Victor posément laissa tomber ces mots dont la justesse me frappa: Tu n'as qu'à dire que ce qu'il y a dans ton livre, c'est le bon Dieu qui te l'a dit.
Je ne répondis pas.
Il reprit: D'ailleurs ton grand-père...
Je le coupai. Je lui dis que les morts, et mon grand-père en particulier, n'avaient rien à faire dans cette histoire.
Que d'ailleurs je n'écrivais plus. Roussy me lança : Qui a bu, boira.
J'avais pris mon bain de « frères », je partis. Je pensai à une prière, un vieil abracadabra de ma grand-mère : Sainte Barbe, sainte Fleur, qui portez la croix de Notre-Seigneur.
Je ne la dis pas. Je regardais le mont Joué devant moi.
Quand j'arrivai aux Cards, Melissa m'attendait dans sa Twingo. À tout prendre, je préférais un bain de sœur.
Nous le primes trop vite, elle craignait que son mari soit rentré du travail… » 


voilà je vais le lire donc plus avant cela m’a fait rire comment là il s’écoute écrire….Si justement.
Et là, j’ai un peu arrangé la photo des glycines du portail de local du coin de la rue Lecourbe avec notre rue de l’abbé Groult. Pas loin. Au coin de la rue où se rangent les autobus rue Charles Lecoq. Elle a été prise au crépuscule et la voilà maquillée plutôt en matin ensoleillé tout ça pour gommer les cernes du contre jour….

dimanche 6 avril 2025

Le Moche






Studio de la Comédie Française : Le Moche de M von Mayennurg magistrale subtile mise en scène fluide limpide belle scénographie de Aurélien Hamard-Padis avec 4 comédiens magistraux et de « familles differentes ». Grâce à LAURENT MUHLEISEN : traducteur, SALMA BORDES : scénographie, JÉRÉMIE PAPIN : lumières, ANTOINE RICHARD : son 
Avec : Thierry HANCISSE Sylvia BERGÉ Jordan REZGUI -le seul que je n’avais jamais vu jouer : extra-  Thierry GODARD, tous vont au bout d’eux mêmes sont inatteignables et singuliers dans un rythme qui jamais ne faiblit. Et pour être singulier il faut être sincère, c’est la base. Et pour se perdre il suffit de se prendre pour un produit…Plus plus par plus plus fait ici moins, j’ai relu cette pièce après donc l’avoir vue et elle qui me semblait juxtaposition est maintenant plutôt une démonstration fluide mais toujours un peu mathématique mais comme les musiques de Bach ou la littérature de Kafka. Dystopie dérangeante qui fait mouche à tous les temps. 
https://lautrescene.org/
Télérama 


dimanche 30 mars 2025

Hamlet Treplev / Incendies 2 spectacles de fin de seconde année pour la promotion 9

C’était… une seule fois avec la promotion 9 des élèves pros du Lucernaire en deuxième année des transversales des résonances entre Hamlet et Treplev,  il y a du théâtre en train de se faire… dans ces œuvres et une mère vénéneuse et une fin tragique pour les deux personnages un travail avec 23 élèves qui pour les hommes interprétaient tous Hamlet et/ ou Treplev en chemises blanches pour les garçons en robe à traîne pour Arkadina pour les filles Nina la Reine la mère d’Hamlet ou Ophelie et aussi pour commencer  un peu d’Agamemnon avec la femme  garde qui si fragile dans la nuit garde la guerre de Troie Troie ou aujourd’hui ? Au temps des satellites et des drones ça ne commence plus comme cela, mais ça commençait ainsi...  Avec les acteurs mise en abîme du théâtre ou de la realité ? qui doivent rejouer la scène du meurtre du roi et ou la pièce post apocalyptique de Treplev avec un extrait des ballets de Pina Bausch. Des extraits aussi de la pièce de Tom Stoppard Rosencrantz et Guildenstern…Si on montrait tout cela aux jeunes gens qui n’ont jamais entendu parler du théâtre, ou dans les prisons, ils seraient comme dans le documentaire fiction : Sing-sing, ils seraient aussi comme Hélène Vincent quand elle a commencé avec Patrice Chereau à La Sorbonne émerveillée ne comprenant pas tout, silencieux et après avoir fait « leur travail de spectateur » ils se saisiraient des livres des recueils aujourd’hui sur leur téléphone pour comprendre apprendre et se diriger nourris vers un travail de poète acteur ou de clown acteur….leur professeur acteur et metteur en scène de la Cie les affinités electives pour ce spectacle s’appelle : Frédéric Constant  

avec qui ces 2 emes années ont travaillé les auteurs grecs Eschyle Sophocle Euripide aussi 




Autre spectacle sur ces photos présenté en Mars d’après Incendies de Wajdi Mouawad présente 2 x en mars mis en scène par Florence Le Corre et chorégraphie de Sandra Honoré 

Sur Instagram 

feytnath :

En ces temps de crise guerres agressivités aux portes de L'Europe, d'après « Incendies » avec ces acteurs de la promotion 9 de 2eme année résonnent car ils s'incarnent, se dansent, se répondent, comme s'ils murmuraient aux oreilles des chevaux et criaient aux étoiles seuls ou ensembles la nuit, sous un pont détruit, sans faire voler en éclats leur foi en l'amour malgré toutes les guerres de toutes les mythologies humaines... et s'adressant à nous, tous et un chacun, ensemble ou chacun à leur tour, par le corps en dansant leurs chutes et leurs renaissances avec toutes leurs forces de conviction comme si jusque là on les avait empêché de parler de danser de pleurer d'exploser toute la violence accumulée en ces dérives massacrantes de violations et autres tortures... j'ai ri aussi mais surtout j'ai pleuré et crié de toutes mes forces Bravo sous la direction de Sandra Honoré et Florence Le Corre chorégraphies mises en scène et direction d'acteurs. Ah si vous avez perdu votre nez de clown pendant les répètes j'en ai trouvé un et ramassé un autre lors d'un précédent spectacle qu'on avait lancé dans le public. Pour le moment ils sont en attente at home sweat home ou sinon ils serviront de baballe légère pour le chat. Car moi, je ne joue plus....je suis



La Ménagerie de verre au Lucernaire

 (pièce vue 3 fois avec chaque fois une émotion partagée avec le public) La ménagerie de Verre au Paradis. C’est une toute petite salle le Paradis au Lucernaire, à une toute petite échelle comme la Ménagerie de verre, l’inverse des Dômes et des Stades donc il faut attendre pour avoir une place, le théâtre intérieur introspectif entraîne un huis clos, « un travail de spectateur », la patience induit forcément une maturation, un équilibre différent en sortant, mais comme je leur ai dit : « vous ne pouvez pas aller plus haut ». Pour moi cette pièce  est comme en écho à une maison de Poupée mise en scène par Philippe Person une suite dans le temps et ailleurs, mais ce n’est pas la même femme… oui non ?… c’est la même actrice, ce qui donne la mesure de son talent et puis c’est une famille : dans un petit Paradis….en attendant... Les époques vues au télescope….Tennessee Williams quel chemin de désirs d’abus pour sa sœur de succès et d’abandons. Ils y sont tous méconnaissables les acteurs et tellement eux-mêmes en famille comme chez eux sur une scène. La mise en scène les lumières sont si délicates belles  comme une toile d’araignée qui retiendrait les épées sur nos têtes…après .j’en ai rêvé je crois…. Ma mère non plus ne voulait pas que cela se sache, se voit, pour  que rien ne s’écroule, mais elle c’était après guerre…


En partant faire une course, en chemin il y avait comme à tous les printemps une brocante dans les rues et le receleur quand je lui ai dit en souriant sans plus d’explications je prends la licorne en photo m’a dit je vous la laisse pour 4 € 



Blaise Jouhannaud (Tom Wingfield), nous guide et rythme la danse avec  justesse et talent. C’est un jeune homme un peu mystérieux, plein de rêves qui nous attendrit.

Antoine Maabed (Jim) est un frétillant galant plein de vivacité et de joyeuseté qui nous ravit.



Florence Le Corre incarne avec grand brio Amanda Wingfield, elle est tour à tour autoritaire, charmeuse, coquette, désespérée, drolatique, elle nous enchante.

Alice Serfati (Laura Wingfield),  nous émeut, elle déborde de fragilité et de délicatesse avec un naturel déboussolant.

critiquetheatreclau.com /Claudine Arrazat

https://search.app/4peg7hBUcs2QejPU8


La très complète critique de David Rofé-Sartati pièce vue le 6 avril 2025 sur site de l'autre scène.org




Une critique délicatement observée d’une de nos si attentives et singulièrement douées, d’une de nos élèves amateures au cours du 20h, tous les lundis au Lucernaire. 

« La Ménagerie de Verre 
Tennessee Williams situe sa pièce au milieu des années 40 dans un  État du sud de l’Amérique et fait le portrait de la société dominante des planteurs de coton où régnait préjugés et faux-semblants à travers trois personnages d’une famille modeste et en souffrance.
Laura, la fille handicapée, enfermée dans son monde imaginaire, sa « ménagerie de verre », interprétée par Alice Serfati, si émouvante d’innocence.
Tom ( Blaise Jouhannaud) le fils falot, poète sans ambition dont le seul souci est d’échapper à sa mère Amanda, possessive et autoritaire, abandonnée avec ses deux enfants par son mari dont le portrait trône au mur du salon.
La mère, magistralement interprétée par Florence Le Corre, remâche ses regrets d’une jeunesse et d’un amour perdus, ses rancoeurs d’une vie terne et déclassée, et reporte sur ses enfants son désir de revanche.
L’arrivée de Jym( Antoine Maabed), enthousiaste et fougueux, l’ami de Tom que celui-ci a invité sur les instances de sa mère pour le présenter à sa sœur offre une brève parenthèse joyeuse et un espoir, vite déçu car Jym est déjà fiancé. Son départ replonge la famille dans la solitude et le désarroi.
Dans le petit espace de la scène du Paradis au Lucernaire , Philippe Person a su recréer par la musique, les lumières, les pans d’obscurité ou le noir complet , une atmosphère pesante et morne, le cruel contraste entre un dîner réussi et joyeux et la montée progressive d’un drame intérieur.
Le ton est juste, les comédiens nous font vibrer. 
Un grand Bravo »
Annie Buzzi

Télérama 

Le Canard 


samedi 15 mars 2025

IA

Je dis toujours à mes, à nos élèves d’ôter leurs lunettes si ce n’est pas un élément du costume pour jouer car ça cache les émotions, les expressions, les intentions, c’est pourquoi certaines actrices comme IA (Isabelle Adjani ne pas confondre !) dit qu’elle porte dans la vie toujours des lunettes car sinon on sait tout de suite ce qu’elle pense !

Et justement si vous ne voulez ps qu’on vous confondre avec des acteurs IA ne vous cachez pas derrière quoique ce soit de fixe. 
Dans les films Disney pour retranscrire les dessins animés les animaux ont tous le même masque….

Pour un oui pour un non



De Nathalie Sarraute
Mise en scène et scénographie Sylvain Maurice

Mardi > samedi 18H30 | Dimanche 15H

Durée 1H
OUI OU NON ? OUI ! NON ! 

C’est l’histoire de trois syllabes qui séparent deux amis. H1 se rend chez son ami H2 : cela fait longtemps qu’ils ne se sont plus vus, eux qui sont l’un pour l’autre comme des frères. Alors, H1 voudrait comprendre. Il obtiendra son explication : un jour, en parlant à H2, il a dit quelque chose… il a employé une certaine expression… il a parlé sur un certain ton… C’est de cela qu’il s’agit. C’est de cela qu’ils parleront. C’est une histoire de mots, une histoire d’amis, un des plus grands classiques du théâtre du XXe siècle qui oscille entre drame psychologique et comédie.

Une histoire de mots, une histoire d’amis, un des grands classiques du théâtre du XXe siècle.

Création inédite à découvrir pour la première fois au Lucernaire.

J’y suis allée le jeudi 13 mars à 18h30…

Très bon et beau travail d’acteur et de mise en scène pour un texte toujours aussi actuel. Que « pour un oui ou pour un non ». Avec ce moment de bascule…. Et ces lumières psychédéliques finales comme s’il s’agissait d’une science fiction alors que tous les différends entre humains en sont teintés d’une certaine condescendance. C’est à 18h30 et à 15h le dimanche ça se termine ce soir ce Samedi ce Dimanche au Lucernaire.
Je viens d’entendre le terme « amimour » ou « ami amour » in English. Peut-être la solution pour ne pas se quitter se fâcher pour un oui ou pour un non. Un peu comme chez les espèces de singes pratiquants : les bonobos.
Les acteurs sont exceptionnels il y a un moment de bascule de fragilité et l’on sent comme un gros plan du jeu des acteurs. Car dans nos vies ne jouons-nous pas la vie… sans se fâcher ou en se fâchant selon les caractères rencontrés. N’oublions pas que ce texte a été écrit ciselé par Nathalie Sarraute avant L’époque Françoise Dolto et toute la prise en compte de l’inconscient. 
La dernière est ce dimanche 16 mars à 15h. Mais ce spectacle aura cet été une suite une autre vie À Avignon. 
Je l’ai vue (je l’ai vue dans d’autres versions car j’adore ce texte)avec plein d’adolescents dans la salle tous suivaient les échanges et les suspends… l’accueil fut de longs applaudissements et des bravos pour les adultes aguerris j’adore chercher intérieurement ce bravo qui couronne mon ravissement après il sort juste et large ! Car avoir fait du théâtre cela sert toujours à gérer ses émotions et à les exprimer 🖤💕



Pour un oui ou pour un non lecture à la Comédie Française 

Une autre version https://youtu.be/spXE9t2yDkU

dimanche 9 mars 2025

Bouffée d’air et de théâtre Lucernaire Promotion 9

En ces temps de crise guerres agressivités aux portes de L’Europe, d’après « Incendies » avec ces acteurs de la promotion 9 de 2eme année,   ça résonne car iels s’incarnent, se dansent, se répondent, comme s’iels murmuraient aux oreilles des chevaux et criaient aux étoiles seul chacun ou tous ensembles la nuit, sous un pont détruit, sans faire voler en éclats leur foi en l’amour pour le pardon en la paix malgré toutes les guerres de toutes les mythologies humaines… mais tous les assassins tortionnaires doivent être jugés et s’adressant à nous, tous et un chacun, ensemble ou chacun à leur tour,  par le corps en dansant leurs chutes et leurs renaissances avec toutes leurs forces de conviction comme si jusque là on les avait empêché de parler de danser de pleurer d’exploser toute la violence accumulée en ces dérives massacrantes de violations et autres tortures… j’ai ri aussi mais surtout j’aiii pleuré et crié de toutes mes forces  Bravo sous la direction de Sandra Honoré et Florence Le Corre chorégraphies mises en scène et direction d’acteurs. Ah si vous avez perdu votre nez de clown pendant les répètes j’en ai trouvé un et ramassé un autre lors d’un précédent spectacle qu’on avait lancé dans le public. Pour le moment ils sont en attente at home sweat home ou sinon ils serviront de baballe légère pour le chat. Car moi, je ne joue plus….Florence Le Corre Sandra Honoré  et toute la promotion 9 de 

#ecoletheatrelucernaire




lundi 24 février 2025

Encore une journée divine

Alors donc je voulais voir ce que donnait ce spectacle si médiatisé étant donné aussi que j’aime assez l’acteur au cinéma et dans ses choix ses non choix ses déclarations son Rdv avec les papotins ; un antidote à Vincent Lindon. Amateur et comme tous les acteurs ou presque autodidacte au départ…. Et aussi un homme tel quel avec cheveux gris et corps sans aplats. Eh bien après une nuit de sommeil très profond comme retrouvé, j’ai aimé son incarnation : Encore une journée divine. Adresse qu’au public pas à Dieu sans truchements d’un texte d’épure ou de lyrisme Ce n’est ni Richard 3 ni Godot ni meme o les beaux jours et c’est une totale fiction… mais si la vie devenait cela sans nuance sans écoute sans poésie sans rébellion et folie douce sans tout ce qui fait l’humain on serait tous des enfermes avec un absent non pas Dieu mais l’Humain….François Cluzet est seul dans un décor sans fenêtre que gris et personne encore n’y est mort. Et si Dieu c’était devenu un public sans applaudissements un public vide mais cela  on en est sûr n’arrivera jamais. Ce seul en scène n’est qu’un travail colossal de comédien …surtout qu’il n’a pas fini d’évoluer à chaque représentation à chaque public



ENCORE

UNE

JOURNÉE

DIVINE

François Cluzet de retour sur scène après vingt-cina ans d'absence dans un spectacle mis en scène par

Emmanuel Noblet.

Thérapeute et essayiste reconnu, Robert, ne supportant plus de voir ses patients stagner a décidé de changer de méthode. Assez de réflexion et d'introspection, place à l'action! Interné dans un hôpital psychiatrique, il se confesse. Il voulait changer le monde, on l'a pris pour un fou.

Est-il coupable ou innocent? Sincère ou manipulateur?

Ce spectacle est adapté du roman de Denis Michelis et mis en scène par Emmanuel Noblet, grand habitué des adaptations littéraires au théâtre

(Molière du meilleur seul en scène pour Réparer les vivants).

Entre farce tragique et thriller psychologique, François Cluzet nous offre un solo virtuose et fulgurant où la tension le dispute à l'humour et la folie guette derrière la simplicité apparente.

25 Jan. - 18 Avr. 2025

Du Mer. au Ven. 20h - Sam. 20h30 - Dim. 16h

#encoreunejouneedivine #francoiscluzet 

bouffesparisiens.com la terrasse Telérama’sorties fe Monde #blognathpasse 




dimanche 16 février 2025

Gad Elmaleh

Pour la St Valentin j’avais envie d’un ailleurs…j’ai hésité entre le soulier de satin à la comédie française et Gad Elmaleh. Pascal était dubitatif sur mon choix. 4600 places au Palais des sports devenu le Dôme de Paris, nous n’y avions jamais mis les pieds. 
Eh bien nous avons ri et apprécié les paroles de l’artiste, il interpelle son public il est clown mais aussi épelle les soit disantes différences entre riches pauvres et entre les différentes religions pour qu’unis nous riions de tous et de chacun. Son personnage récurrent dont il conte les propos absurdes est un doux fou… un poète du quotidien en quelque sorte. Gad Elmaleh connaît tellement son public qu’il peut l’interpeller sans le caricaturer… comment faire autrement… et c’est ainsi que ces humoristes s’attachent les foules comme public intermédiaire entre les théâtres cirques stand up et jeux du stade. Il est très touchant émérite et clown de sa gestuelle… Et comme cela fait du bien de se dire, qui sait ? tous ceux là déjà ne votent pas RN….avec ma manie de parler et de sourire aux gens j’ai fait rire un vigile et aussi la dame au contrôle des billets et puis mes voisins de rangée je leur demandais quand j’avais mal compris ou mal vu, ma jeune voisine me répondait vous imaginez dans un théâtre faire cela….en sortant je lui ai demandé si elle était venue plusieurs fois… oui deux m’a t’elle répondu. -Et vous ? -c’est ma première fois ! - vous reviendrez !
#GadElmaleh @feytnath 


vendredi 7 février 2025

« Je ne sais pas » Philippe Forest

Pour mes amis c’est bien sur très long….et pour tous ces moments où je n’arrive pas à exprimer mes sentiments à mes amis d’ici ou d’ailleurs mes chers fantômes et aussi à mes inconnus que je n’ai pas su aimer ou qui n’ont pas su passer en me regardant….. et Jacques Jean Sicard qui écrit sur le cinéma comme cet écrivain sur le temps vide extérieur nuit ou intérieur de nos jours après nos chagrins qui selon certains doivent s’effilocher s’amenuiser dont on doit faire son deuil ou dont on doit être résilients.

« Personne ne sait » Philippe Forest New York le Metropolitan Museum of Art description d’un tableau de Eben Adams, un roman, un film tiré de ce roman sur ce peintre.
P28 à 31
« L’action se déroule il y a un siècle. Une crise a eu lieu dont le pays n'est pas sorti. Elle l'a ruiné. Il s'en relève à peine. La misère est toujours terrible. Une nouvelle guerre se prépare sur le vieux continent. Et elle n'épargnera bientôt aucune des nations qui, de l'autre côté d'un océan, à l'abri d'une frontière, la considèrent encore de loin et comme si elle ne devait jamais les concerner. Elle ravagera le monde. Ce sont de bons sujets pour un peintre. S'il se nomme Goya. Ou bien pour Picasso. Mais je ne crois pas qu'Adams le connaisse et qu'il possède la moindre idée de ce que, trois ou quatre ans plus tôt, fut Guernica. Pas plus qu'il ne sait quoi que ce soit de l'art de son temps - et peut-être, simplement, parce que de son temps, au fond, il ne sait rien. Il pose son regard mais sans les voir sur les tableaux où d'autres que lui, sans les représenter à la manière d'autrefois, expriment le chaos, le bruit et la fureur mais aussi la bouleversante beauté du présent. D'un présent auquel, sans l'avouer, il se sent indifférent.
Il n'est pas le seul dans ce cas. Il y en a eu beaucoup d'autres. Ceux à qui, semblablement, va ma sympathie.
Comme lui, ils ignoraient tout du temps où ils vécurent et de l'Histoire à laquelle, à leur manière, ils appartenaient pourtant. Écrite par d'autres, elle les a aussitôt oubliés. On n'a pas retenu leurs noms et si, passagèrement, ils y furent exposés, cela fait bien longtemps que dans les musées on a décroché des cimaises leurs tableaux. Rien ne dit qu'ils ne valaient rien. La postérité aurait pu en juger autrement. Il aurait suffi qu'elle s'intéresse à eux plutôt qu'à ceux dont elle a fait des héros et auxquels lui et les siens, ils ne ressemblaient pas.
Comme on le faisait hier et sans même concevoir qu'aujourd'hui on puisse faire autrement, lui, il peint des paysages ou bien des fleurs. Pas même un portrait. Et rien ne vit dans les tableaux qu'il fait.
De mémoire, je décris New York, Manhattan et puis Central Park. Je ne le fais pas d'après le souvenir plutôt vague et peut-être infidèle que je conserve de la cité pour avoir séjourné là-bas trois ou quatre fois. Les images que j'en donne, je les tire d'autres images. À celui qui la découvre, aucune ville ne donne davantage que celle-là, je crois, le sentiment de «déjà-vu». Quand, adolescent, j'y ai posé le pied pour la première fois, j'ai eu le sentiment immédiat que j'y étais déjà venu. Comme dans un songe, tout y paraissait à la fois étrange et familier. L' « usine à rêves» du cinéma m'en avait déjà tout montré. Les vieux films mais aussi les très récents, ceux qui à l'époque, c'était il y a presque cinquante ans, venaient tout juste de sortir sur les écrans. Le petit orchestre ambulant avec son batteur en costume noir et aux cheveux gominés auquel Martin Scorsese consacre l'une des séquences de son Taxi Driver, il jouait encore sur le pavé à deux pas de Central Park lorsque je m'y suis promené. Les passants avaient l'air des figurants qui forment la faune des fous, des drogués, le petit peuple des pauvres et des prostituées que peignent les plans de Mean Streets ou de Macadam Cowboy. Au pied des tours jumelles du World Trade Center dont personne n'imaginait alors comment elles finiraient, depuis le pont du bateau que prennent les touristes parmi lesquels je me trouvais et qui les conduit vers Ellis Island, on apercevait la plage que Marco Ferreri filme dans Rêve de singe et où il a allongé les restes du gorille gigantesque que, bien des années plus tôt, un autre cinéaste avait fait tomber du sommet de l'Empire State Building.
Tout me paraissait familier puisque je l'avais déjà vu. Mais, pour cette raison même, tout me semblait étrange. Le sentiment d'étrangeté que j'éprouvais tenait précisément à la sensation de familiarité que suscitaient en moi les scènes que je reconnaisais et sur lesquelles je portais pourtant les yeux pour la première fois, comme si un rêve souvent réel, depuis l'enfance, devenait soudain réalité. Ou bien comme si la réalité révélait tout à coup qu'elle n'avait jamais été autre chose qu'un rêve, le rêve qu'elle répétait.
Adams ne peint pas New York différemment. Après lui, je ne décris pas la ville mais les images qu'il en fait et qui, elles aussi, pour lui aussi, viennent d'autres images encore.
Les unes et les autres sont semblables à celles qui sortent de ses songes. Irréelles, intemporelles. Sur le carnet que dans ses promenades il emporte partout avec lui et sur les feuillets duquel il les dessine, sur la toile posée sur son chevalet où il les reporte dans son atelier, elles prennent perpétuellement la même apparence. La ville où il vit et qu'il a vue, dès qu'il la représente, elle se transforme en une autre. Et cette autre ville est pareille à celle que l'on a représentée avant lui. Elle a un air de gravure ancienne. Un air aussi ancien que celui de l'histoire que ces images illustrent. Le style sans âge dans lequel le roman a été écrit, la manière mécanique dont les péripéties, les descriptions et les dialogues, les réflexions alternent et s'enchaînent, non sans élégance ni habileté, font que l'on ne saurait pas vraiment dire de quand date le livre.
Il pourrait être l'œuvre d'un auteur d'aujourd'hui ou bien d'hier et même d'avant-hier. Le noir et blanc dans lequel l'histoire a été filmée, avec le contraste emphatique du clair et de l'obscur, l'éclairage artificiel dans lequel baigne chaque scène, le gros grain de la pellicule renforcent l'impression que chaque plan a été pensé à la manière d'un tableau et comme on en a coutume au théâtre depuis des siècles.

On croit créer tandis que l'on copie ou que l'on cite. Sur le papier vierge ou sur la page blanche à la superficie desquels ils apparaissent, la main dépose moins des signes nouveaux qu'elle n'accomplit le geste, le geste magique, en vertu duquel sortent du fond où elles reposaient les formes, les phrases anciennes qui y étaient enfouies et qui, à la première occasion, remontant en surface, ne demandent jamais qu'à en surgir une fois encore, une fois de plus. Pour que tout recommence à l'identique. La ville qu'il voit, Adams ne la voit qu'au miroir de ce que d'autres lui en ont montré. Et ce que j'écris à mon tour réfléchit pareillement ce qu'en dit le roman dont je parle.

Quand Adams peint New York, malgré lui, c'est un autre monde qu'il montre: le pays des Merveilles, l'île du Grand Jamais, la forêt enchantée avec ses elfes et ses fées, celle à laquelle on songe sous un ciel étoilé le long des longues nuits d'été ou bien quand, le soir tombant très tôt, le jour soudain plus court, vient en hiver l'heure des contes que l'on récite aux enfants auprès du foyer. Je ne lui donne pas tort. Loin de là. À sa manière, il représente la réalité. Il lui donne juste l'apparence d'un rêve. Un rêve d'où s'efface toute trace de la réalité. D'autant plus vrai, du coup, que la réalité, elle-même, n'est jamais qu'un rêve, un rêve que la réalité rappelle et dont elle revêt toujours l'apparence.

Dans ce monde, cet autre monde qui est le sien et qu'il peint comme il peut, Adams se sent chez lui. La réalité lui rappelle son rêve, le rêve qui l'a précédée et dont, pourtant, il ne se souvient que très vaguement. Ce songe, il le faisait enfant. Peut-être même le faisait-il déjà dans le ventre de sa mère. Ou bien encore avant. La nuit accouche du jour. Pas l'inverse. L'univers avec sa clarté toute relative fut conçu dans l'obscurité dont naquirent les êtres et les choses, une obscurité grosse de la somme de ses possibles et qui ainsi contenait déjà tout de la vie encore à venir. Il y eut un temps d'avant le temps et que répète le temps. Peut-être s'agit-il là d'une illusion. Peut-être ce temps d'avant le temps et que le temps répète n'a-t-il jamais existé ailleurs ou autrement que dans l'esprit de celui qui s'en souvient et qui l'a oublié, qui se souvient juste qu'il l'a oublié. Le présent invente le passé, il l'invente afin qu'il advienne, afin qu'il advienne dans le présent où seul ce passé possède sa place.
C'est ce monde qu'Adams peint. Il est le sien. Et pourtant il ne s'y sent chez lui que dans la mesure même où il a l'impression d'y être aussi un étranger. Cette impression, ses images la donnent. Mais sans doute est-ce le cas de toutes, de toutes les images. La réalité, elles la représentent mais jamais sans indiquer en même temps qu'elle demeure absente. De cette absence que seule la peinture rend parfois présente afin de mieux rappeler à ceux qui la regardent dans quel irrémédiable lointain le monde se situe aussi. Puisqu'il n'appartient qu'à ceux qui ont renoncé à le posséder, conscients qu'ils ne font jamais qu'y passer parmi des apparences auxquelles seul leur regard donne un tout petit peu de réalité. Car, au deuxième jour d'une seconde genèse, le jour, à son tour, accouche de la nuit. Il engendre l'obscurité, et non la lumière, afin qu'elle soit et que se manifeste ainsi la vérité qui, autrement, lui manquerait, cette vérité à laquelle il faut les ombres, les fantômes et les fables que l'on fabrique en plein jour afin d'y faire briller un peu de cette nuit qui dit le peu que nous saurons jamais de la vie.
Car ce qu'est le monde, personne ne le sait. Chacun toujours se tient devant la même énigme. Ni plus ni moins que n'importe qui, le peintre, le romancier l'ignore et il ne possède pas la moindre idée de ce qu'il signifie. »

P 76

« Un jour — cela fait des semaines qu'il est sans nouvelles de Jennie —, Adams se décide et, son tableau sous le bras - c'est un moyen format -, il se rend dans sa galerie. C'est la première fois qu'il montre son œuvre à quelqu'un. Ce qu'elle signifie, sincèrement, il ne le sait pas. Après toutes les heures qu'il a passées avec elle, toutes les semaines et tous les mois à travailler sur sa toile, il ignore ce qu'il doit en penser encore.

Pour peindre ainsi, avec autant d'entêtement, il faut être un peu fou. Si on ne l'était pas au départ, à force, on le devient.

On ne peut peindre qu'à cette condition. Il faut la folie. Un peu mais pas trop. Savoir ce que l'on fait mais sans se le demander. Veiller tout en rêvant, rêver tout en veillant.

Scruter du regard mais les yeux fermés le songe, le sien, qui prend forme et que l'on suit dans la nuit blonde d'où il sort.

Et tant qu'opère le charme, se retenir surtout du jugement qui, le rompant, renverrait tout au néant. »


Acheté #auplaisirdesyeux #PhilippeForest




mardi 21 janvier 2025

Cours ouvert au Lucernaire

Le cours de 20h à 22h30 avec les acteurs suivants : Lamiel Turlot, Maud Touitou, Émilie Provansal, Julie Fabreguettes, Emmanuel Tordjman, Annie Buzzi, Alexandre Godard, Archibald Celeyron, Sabine Fedelman, Emmanuel Damon, Houda Damon, Laurent Camont, Charles Mauger, Anouch Bakirel, Géraud Baudet, Sabine Ibgui, Sampiero Fix
Avec les auteurs : Tchekhov, Rostand, Molière, Pommerat, Gabor Rassov, Guillaume Vincent, Tennessee Williams, Jean-Claude Grumberg,
Leonore Confino, Arthur Miller, 
L’ordre des scènes est donné par Philippe Person avec son assistante Nathalie Feyt











































   










Les photos sont des acteurs entre leurs scènes pour impressionner l’image de leurs camarades ou de spectateurs venus pour assister au cours ouvert. Et la 
Vidéo aussi ****************************************

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Le cours ouvert de 18h à 20h avec les acteurs suivants : Claire Altmani, Béatrice Bompis, Bertrand Deschamps, Sylvette Bidorini, Lydie Duverne-Polilat, Katherine Vella, Valérie Baxendale, Emmanuelle Toscan du Plantier, Sylvie Kienast, Guillaume Thevenin, Laurent Garderet, Valérie Baxendale, Pauline Bedel, Fabienne Havet, Debora Gouz-Fitoussi, Philippe Gardent, Daniel Wanner  
Avec les auteurs : Pommerat, Rémi de Vos, Feydeau, Elfried Jelinek, Philippe Minyana, Pascal Rambert, Jean-Claude Grumberg, Victor Hugo, Courteline, Georges Berdot, Jean Anouilh 























Photos de Nathpass et une première vidéo que je vous partage ici-bas, la deuxième a été enregistrée sur le vif par un spectateur assidu. 






Et je ne résiste pas à vous remettre dans ce post une autre vidéo prise à un concert de Baptiste W Hamon, qui est passé au cours de 18h en son temps. Faire du théâtre ça permet soit, de porter la voix mais aussi d’ouvrir son cœur sur scène plus large car sur scène c’est la liberté personne peut vous tirer dessus comme pour les oiseaux quand ils planent très haut dans le ciel. Et comme j’aime à répéter avant qu’ils ne jouent « un pour tous et tous pour un ». Rien n’est jamais perdu à chaque étape on avance….