dimanche 16 décembre 2007

Une petite douleur de Harold Pinter en janvier, allez-y, j'y serais à moins que...


Une petite douleur de Harold Pinter



Mise en scène par Éram Sobhani

Avec Stéphane Auvray-Nauroy, Guillaume Burzstyn et Michèle Harfaut





se jouera


Au studio le Regard du Cygne

210 rue de Belleville - Paris 20ème - M° Télégraphe ou Place des Fêtes



Du 11 au 27 janvier 2008 à 20 heures (relâche les lundis et mardis)


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Nous serons heureux de vous accueillir au tarif réduit de 10 euros


tarif valable pour vous-même et pour toute personne vous accompagnant.

Merci de réserver vos places au 09 50 03 37 18 ou sur boucheouverte05@yahoo.fr

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En espérant vous compter prochainement parmi nous,

Toutes mes amitiés, Eram Sobhani

Une petite douleur est une pièce étonnante. On
contemple sans savoir ces incohérences, ces
lacunes, ces changements.
Des bonds dans le temps, des silences qui montent,
des paroles qui dérivent, des visages qui changent,
des angoisses qui se trament…
Quand une cohérence se dessine enfin, un nouvel
élément nous désarme et nous laisse à nouveau
sans savoir.
Le plus important n’étant peut-être pas que l’on
comprenne, mais qu’on rêve aux énigmes que cette
pièce renferme, aux sens qu'elle pourrait prendre,
aux portes qu’elle ouvre doucement sur notre
imaginaire.
Je vous dis juste que Monsieur Sobhani est autant comédien que metteur en scène de théâtre, il est d'origine persane, sa lenteur de gestes, son talent des ruptures de ton le rend aussi drôle que tragique, il est d'une nonchalance apparente car il fait crée beaucoup de spectacles.
Il peut tout jouer.
En tant que metteur en scène il choisit le plus souvent Harold Pinter.
Hormis l'élégance c'est un autre point commun avec Jean Rochefort, sa passion pour cet auteur, qui doit-être vu entendu joué rejoué sans aucune modération.

Les acteurs j'en connais deux dont Stéphane Auvray-Nauroy acteur auteur chanteur metteur en scène et professeur de théâtre pour ceux qui veulent se consacrer à l'art et au travail.
Auteur et admirateur à perpétuité d'Édith Piaf et Marguerite Duras et aussi mon premier metteur en scène de théâtre à m'avoir offert un livre d'époque sur une grande comédienne : Sarah Bernhardt, mes débuts lui semblaient prometteurs.

Il a rencontré formé mis en scène côtoyé tant de talents. Il se reconnait dans l'art et l'œuvre de Jean-Michel Rabeux mais je vous ai déjà tout dit sur lui.... ICI
et voilà vous allez me dire c'est reparti ton blog...

À propos et encore d'Éram Sobhani, ne cherchez pas une photo de lui sur Internet, il n'en a aucune, il a toujours vécu avec peu et les books photos d'acteurs, c'est une exploitation sans nom, une rivalité superficielle de vitrine, comme si cela voulait dire qu'un comédien a du talent s'il a une bonne photo, c'est révélateur du photographe un point c'est tout ; sinon le paysage du visage, il faut le voir en jeu sur scène laid et beau à la fois, en sueur, en larmes, droit dans les yeux et après qu'il soit sorti du plateau.

Mais il y a tant d'agents de directeurs de casting qui ont tous les pouvoirs et se prennent eux-mêmes pour des génies. À tel point qu'on ne les voit jamais dans un théâtre. Personne n'a plus le temps, une photo, une vidéo ça suffit ! et comme cela c'est un grossissement sur la médiocrité. Heureusement il y a la loi des nombres et il y a des nantis qui ont tout les talents et de très bonnes photos. "Le travail à ceux qui se lèvent tôt" a dit l'autre idiot et surtout à ceux qui ont l'argent pour le carnet d'adresses, le palm, le dernier portable, le photographe.... donc les photos.

Mais il faut passer au travers des miroirs sans tain et durer et il y aussi des photographes de talent qui n'arnaquent pas le chaland.

Mais revenons à ÉRAM SOBHANI et aux spectacles qui sont morts nés faute de déplacement des professionnels et des officiels.
Il s'agissait d'un festival de formes courtes et au dernier moment on lui a refusé les droits d'auteur, il a tenu la gageure de faire quand même le spectacle avec les acteurs bâillonnés.

Il venait en tant que metteur en scène faisait une annonce très courte et sans aucun jugement ni animosité, il mettait à chaque acteur un bout du rideau, un morceau de velours rouge sur la bouche et pendant 10 mn, 10 mn c'est long, ils ânonnaient incompréhensiblement, et des cintres tombaient une échelle dans un fracas extraordinaire et une actrice restait seule abandonnée alors que tous les autres étaient partis , une partie du public est partie a hué et moi j'ai pleuré simplement et j'ai hurlé pour me libérer : Bravo, car qu'est-ce qui était insoutenable ?

Éram Sohbani est né à Téhéran.

Et pour finir sur le Net j'ai retrouvé le synopsis de ce qu'aurait été ce spectacle....

Lundi 06 Mars 2006

L'espèce humaine, Antelme
mise en scène Eram Sobhani
avec Lise Bellynck, Cédric Orain et Raouf Raïs
compagnie Bouche Ouverte

L’Espèce humaine témoigne d’un fait réel : l'histoire d’un commando de Buchenwald. Robert Antelme a passé un an en camp pour être libéré en 1945. Cette oeuvre est le témoignage de cette vérité. L'acteur sert simplement de support à un texte riche et torturé. Il est sur scène pour lire et transmettre les mots d’un autre.
La scène ne figure pas un lieu imaginaire, en l’occurrence un camp ; elle se dénude pour n'être qu'un espace de lecture et de travail.



Nous ne souhaitons pas aborder ce texte selon les codes traditionnels de jeu et de théâtre principalement pensés pour des œuvres imaginaires. Cela induirait que l’expérience et le vécu qu’évoque Antelme relèvent eux aussi de l’imaginaire. Nous cherchons une forme théâtrale qui remette au premier plan le caractère véridique et historique de ce récit. Cela ne signifie pas une absence de forme ou une absence d’artifices puisque Robert Antelme les pense lui-même nécessaires : « il faut beaucoup d’artifice pour faire passer une parcelle de vérité ».


Le texte est pris en charge par trois acteurs. Ils ne viennent pas sur scène pour incarner un personnage ou pour jouer un rôle mais simplement pour lire un texte. Ils disposent à cette fin d’un certain nombre de matériaux et de contraintes – des photocopies, des sources lumineuses, des accessoires – à partir desquels ils travaillent. L’acteur est là pour transmettre une parole et une pensée qui ne sont pas les siennes. Toute identification nous paraît dangereuse dans le sens où elle réduirait ce texte à une parole que n’importe qui peut assumer et reprendre comme sienne : ce serait nier la spécificité de cette parole qui prend sa source et sa valeur dans l’expérience des camps, dans cette expérience ultime dont on ne peut se revendiquer d’une manière mensongère.


Dans la même optique, nous ne souhaitons pas que la scène représente un lieu imaginaire – en l’occurrence un camp - mais qu’elle soit simplement cet espace en lumière, de tant de mètres carrés, qui fait face aux gradins. Nous repoussons toute mise en scène réaliste et toute représentation des camps. Cette représentation serait toujours insuffisante et mensongère car ce ne sont pas seulement les barbelés et les baraques qui constituent les camps, mais le travail des détenus, la faim qui les oppresse, les poux qui les infestent, etc.



La scénographie se réduit aux seuls besoins techniques des acteurs : des micros, quelques chaises, des pupitres… avec un élément qui ressort d’autant mieux : les pages de texte, cette matière-texte, cette matière-livre qu’on ne cesse d’interroger comme le centre du travail. La seule chose qui témoigne des camps, dans le jeu de l’acteur et dans la mise en scène, ce sont les mots d’Antelme. Ces mots nous laissent-ils indifférents et relatent-ils une expérience dépassée ? Soulèvent-ils en nous des interrogations, nous parlant de choses étrangement familières et dans lesquelles nous nous reconnaissons ?


Le principal enjeu de ce travail, c’est ainsi d’interroger cette phrase clé de l’œuvre : « Le comportement [des SS] et notre situation ne sont que le grossissement, la caricature extrême – où personne ne veut, ni ne peut sans doute se reconnaître – de comportements, de situations qui sont dans le monde et qui sont même cet ancien « monde véritable » auquel nous rêvons. »


Quand Antelme évoque les relations entre kapos, SS, civils et détenus, quand il évoque les valeurs et les fondements des camps, la puissance des uns et l’asservissement des autres, entend-on des paroles qui nous décrivent et nous concernent ?



C’est pour poser concrètement cette question que la mise en scène et le jeu de l’acteur ne tentent pas de représenter ce livre mais lui donnent simplement une caisse de résonance : des personnes, des lieux et des vies d’aujourd’hui.






Je me demande si quelqu'un les lit les dossiers qu'on envoie, si quelqu'un les regarde les vidéos qu'on se force à payer pour la "captation" obligatoire....

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