Quelquefois, souvent, j'ai toujours eu envie comme cela de donner un coup de pied dans les rosiers avec épines dans le "buisson ardent" des hiérarchies, des privilèges quelqu'ils soient !
Et bien sûr ! les après révolutions réinstallent d'autres bans, d'autres cours, d'autres rois...
Et dans ce tohubohu des plus dramatiques, sont ainsi sacrifiés les plus gênants ou comment dire les plus généreux, ou les plus intéressants. Par contre des donneurs de leçons, des profiteurs s'érigent en censeurs voir en tyrans sanguinaires. Les novateurs sont achetés ou matraqués par la loi du silence. Il y a des époques purgatoires.
Je pense à la colère de certains après 68, dont celle de Philippe Noiret quant au lynchage d'Antoine VITEZ.
Et donc me reviennent quelques images en noir et blanc : un reportage sur Arte consacré à Avignon, une femme ouvrière interpelle les nouveaux intellectuels les étudiants de l'époque (dont le futur directeur de Libé Serge July).
Elle s'écrie que Jean Vilar lui a ouvert la porte au sublime à la beauté et qu'avant de se réclamer de la classe ouvrière, il faudrait mieux l'écouter, cette classe ouvrière...
j'ai retrouvé le papier volant où j'avais noté ses mots à elle, comme je suis contente, le charme du désordre :
"AVEC VOS GRANDS MOTS VOUS VOULEZ ALLER À LA MASSE ALORS QUE VOUS AVEZ DES LEÇONS À RECEVOIR DE LA BEAUTÉ"
"La beauté c'est la sublimation du vrai" j'ai entendu cela quelque part... philosophe, couturier ?
Ces réflexions me viennent aussi ainsi peut-être de ma lecture, grappillée voir qui m'échappe , la fin comme le sommet d'une montagne me semble attirante et redoutée, je n'ai pas envie que cela s'arrête...
Roman "Fils Unique" de Stéphane Audeguy
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pour vous mettre l'eau à la bouche aux sens et à l'esprit je vous cite la note sur l'auteur, l'exergue et la 4ème de couverture :
*"Stéphane Audeguy vit à Paris. Il enseigne l'histoire du cinéma et des arts dans un établissement public des Hauts de Seine. "La théorie des nuages", son premier roman a rencontré un franc succès. "Fils Unique"a remporté le prix des Deux-Magots en 2007."
*"Enfin mon frère tourna si mal qu'il s'enfuit et disparut tout-à-fait. Quelque temps après on sut qu'il était en Allemagne. Il n'écrivit pas une seule fois. On n'a plus eu de ses nouvelles depuis ce temps-là, et voila comment je suis demeuré fils unique."
Jean-Jacques Rousseau
"Les Confessions", Livre premier, § 5
*"On n'a plus eu de ses nouvelles depuis ce temps-là, et voilà comment je suis demeuré fils unique" écrit dans ses "Confessions" Jean-Jacques Rousseau contraint de quitter Genève où les choses pour lui avaient mal tourné.
JEAN-JACQUES tenait François pour un polisson et un libertin. Ce dernier apparemment ne l'a jamais démenti, qui n'a pas jugé nécessaire de nous laisser récit de sa vie.
Il m'a semblé intéressant de remédier à cette négligence."
... il me reste juste quelques pages : c'est une fresque balzacienne écrite de nos jours avec talent, c'est à dire que ce n'est pas non plus du Balzac ou du Victor Hugo. Les résonnaces sont différentes. C'est très bien écrit, qualité de récit d'évocation, j'en suis au portrait d'une comédienne, comment l'on cassait définitivement la carrière de quelqu'un de talent... les larmes me sont montées aux yeux... Bravo Monsieur vous m'avez donné grand plaisir un bain une vacance qui s'étend.
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Je suis allée voir et revoir des spectacles de théâtre au Festival de l'ÉTOILE DU NORD,
"on n'arrête pas le Théâtre parce qu'il fait chaud" et il faisait très chaud dans cette salle assez belle avec ses fauteuils rouges entre la tradition et la novation des salles contemporaines.
Et donc que ce soit le spectacle revu de Frédéric Aspisi mais dans une nouvelle, comment pourrait on dire, coquille, sur un nouveau support : "Toujours le même fantasme" ou celui découvert de "On purge Bébé" de Feydeau et mis en scène par Stéphane Auvray Nauroy, je suis restée sceptique et dépitée, ce sont des sentiments, un mélange qui peut être basé sur n'importe quoi. Il me faudra encore du temps pour infuser, pour démêler les choses surtout dans cette salle avec ces êtres, pour certains que je connais depuis longtemps et que j'admire beaucoup.
Quelquefois on veut se déprendre de trop d'empreintes...
Ce sont des gens plus qu' intéressants que je vous engage à connaitre, laisser vous aller jusqu'à eux... je vous parlerais de leur école de théâtre etc... mais c'est DÉRANGEANT, justement depuis toujours ?!
à demain pour les liens la suite de mon introspection....
et du nouveau... et de la curiosité
après l'orage qui ne vient pas...
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Ce Festival "on n'arrête pas le Théâtre parce qu'il fait chaud" j'y vais j'y suis retournée, encore un festival : c'est fait comme cela, c'est un lieu de passage d'attirance de résonance on ne sait pas trop pourquoi du jour au lendemain, les choses prennent leur force.
Y aller seul qui sait c'est mieux, cela vous pousse à parler avec les acteurs, les auteurs, les élèves, les metteurs en scène, les régisseurs, les créateurs de lumière.
Car ils savent tout faire, artisans artistes : que ces gens là et ils regardent le public dans les yeux. Ils sont entiers pour certains animés d'un humour corrosif, d'un regard noir qu'on juge hâtivement comme celui de gens qui savent...
mais ils cherchent et sont en perpétuel mouvement...
ils ne trouvent pas forcément et sont aidés financièrement mais pas à la mesure de leur engagement.
Et donc, je suis allée voir le spectacle d'élèves de l’école des Teintureries de Lausanne de Stéphane Auvray-Nauroy, du "Je au Jeu" (d'ailleurs je n'ai vu aucun de nos élèves ceux du Lucernaire dans les rangs du public...)
Les vacances ?
l'orage qui ne venait pas... est venu,
dommage que vous ne vous soyez pas déplacés jusqu'à ce quartier du Nord de Paris car vous auriez vu de l'inoubliable, une création originale et des êtres de chair de peau et qui s'interrogeant ne trouvent pas forcément les réponses sur l'état d'acteur et de spectateur.
JOUER serait-ce vivre, pardon !
une raison de vivre ?
Et ils s'offraient généreusement aux lumières, de la beauté au ridicule, par la danse, par le jeu par le play-back, par le travestissement, par l'écoute
en s'adressant à proximité du spectateur : les yeux dans les yeux. Il ou elle se transformait de dénudait sous nos yeux, à quelques mètres dans les travées d'accès.
Et c'était, c'est un spectacle, vous pouvez faire confiance à leur metteur en scène, professeur de théâtre : Stéphane Auvray-Nauroy, ils sont tous très beaux et pas inutilement pétrifiés d'orgueil et/ou d'"avoir" peur ; TRAC...
(le trac comme toutes les angoisses n'est pas explicable pour tous... il devient terreur pour certains êtres, tout à coup après des années de voisinage tranquille, comme une nouvelle allergie)
Un des comédiens professionnels (on voit à peine la différence !!!) m'a parlé d'une autre actrice qui après être venue le voir jouer, lui a demandé comment il faisait pour regarder ainsi le public si proche et si intensément dans les yeux car, elle, ne savait pas ! ?
Je lui ai rétorqué que je ne comprenais pas qu'un acteur ne sache pas regarder vraiment le public et qu'il fallait demander à cette jeune personne, qui était son professeur ;
"-Deviens-tu méchante ?"
Non, mais je me réclame d'une exigence, on ne va pas sur scène pour se montrer, pour se faire égoïstement plaisir, on y va pour jouer en équipe, en écoute, en humilité avec tout ce qui est humain. On y va parce que c'est une histoire d'amour... et que ce n'est pas grave non plus...
Le théâtre ne se targue pas d'être équitable mais quand-même. On y va parce qu'on ne sait pas tout... aussi.
Et ces travailleurs là, de L'ÉTOILE DU NORD, celui dont je parle c'est Frédéric Aspisi, c'est un voltigeur, un aventurier, un pilote, un navigateur du jeu d'acteur par rapport à son texte...
(toujours là, ce texte, en moi des jours après ce 02/08/08 où je corrige rumine avec les mots).
C'est un peu tout cela, cet acteur, auteur metteur en scène sous l'œil de Lise Bellynck et le partage plateau avec Lise Bellynck, il griffe tous les murs, il a du fauve et du sage devenu écrivain public, scribe. Ils sont au bord des crêtes, sur le fil, il parle presqu'à notre oreille, elle le regarde, elle nous regarde, on la regarde, qu'attend t'on pour partir, pour ne pas partir, la fin de l'histoire ? c'est un viol...
Viol que vous ne verrez jamais que vous imaginerez en même temps que lui. Il vous prête tous ses mots, son jeu, son corps, sa peau, pour que...
(qui sait !) vous réagissiez enfin dans votre vie à tenter des choses en vous mêmes entre ce qui était, semblait impossible et qui ne l'est plus...
Et si la frontière entre le virtuel, l'artificiel, sans autre drogue, sans hypnose aucune, pouvait enfin
autrement se ressentir...
Après ils doivent après, aussi comme un peu tous les acteurs auteurs débattre avec les "spectacteurs "
je vous l'ai dit, le disais : c'est le festival in et off de Paris.
"Toujours le même fantasme" de Frédéric Aspisi avec Frédéric Aspisi et Lise Bellynck
Imaginez quelqu'un qui ne quitte personne des yeux pendant une heure, vous touche(au sens figuré, bien-sûr, détendez-vous) vous emmène avec lui, chacun un peu plus en vous-mêmes où vous n'avez pas souvent osé aller, ce texte sur le viol en tant que moteur de l'écriture
du réalisateur ou du...
"On purge bébé" de Feydeau, il faut des athlètes eh, bien ! ce sont des athlètes
Ah ! ce n'est pas gagné, ce n'est pas fait dans la facilité, mais dans une certaine rigueur, pour décérébrer la plus abjecte part de l'homme citoyen d'aujourd'hui, celle qui se tapit en nous gogo à l'observance sans bouger, sans réagir à l'étalage de la vulgarité, prise bien-sûr au premier degré.
Et comme un aboutissement une évolution après toutes les révolutions : à quoi bon lire pour éduquer ses enfants ? on a de l'argent, du pouvoir, on est omniscient et beaucoup approuvent jusqu'à qui sait qu'un encore plus manipulateur paraisse...
Vous pouvez rire aussi à des tas de choses l'enfant Toto, le père une sorte d'athlète à la montre en diamants, la mère une sorte de Sabine Azéma plus pugnace et plus jolie dans le rôle de la mère,
et des tableaux fond de scène, qui s'agrippent au cyclo par le jeu des ombres et qui représentent toute cette attirance.
Pourquoi les revues "People" ont tant de succès ? pourquoi...
Ils connaissent leurs instruments sur le bout de leurs cordes sensibles... ils s'engagent sur le fil coupant, sur la rencontre de l'horizon avec l'arc en ciel...
Le Cabaret avec Zaza Fournier et Stéphane Auvray-Nauroy.
Ils ont chanté en duo et l'un après l'autre, je vous ai dit déjà sur ce blog, tout le bien que je pensais de Zaza Fournier, au début on lui donne des influences, une famille disais-je entre Boby Lapointe et Brigitte Fontaine et Barbara comme tante éloignée et puis pas du tout,
plus vous la verrez, plus elle vous semblera singulière au fur et à mesure que vous irez l'entendre
-et Stéphane ?
je vous ai dit déjà qu'il avait écrit un livre sur Piaf
eh! bien, là, il chante à chaque fois avec toute sa fragilité et sa force un peu pour elle, je crois...
Il a dit un poème(car il est acteur lui à l'origine) d'amour de François Villon... comme jamais vous l'entendrez
je vous parlais donc de Stéphane qui a toujours rêvé d'être un peu, beaucoup, passionnément chanteur...
Je voulais dire... encore et encore que se joue au Lucernaire "Beaucoup de Bruit pour Rien" (voir article sur Les trois Coups intitulé "Le meilleur de Shakespeare") adapté de Shakespeare par Philippe Honoré et mis en scène par Philippe Person, et que là aussi tout l'été vous risquez d'être surpris et de rentrer chez vous ensuite ébahi en chantant...
....je travaille pas à pas, pour élaguer cet article (si on peut appeler cela ainsi, je ne me targue pas d'être critique)
que ce festival, ces spectacles ceux que j'ai vus "Toujours le même fantasme"
"On purge Bébé" "le Cabaret" "Du Je au JEU"
m'ont créé de l'inconfort, m'ont remise en question, j'y ai été transportée comme dans un puits perdu et sans fond visible, j'y ai réfléchi mon époque et mon parcours de comédienne.
et j'ai écrit dans tous les sens dans ma tête et là ça donne ça!
Et pour celui de Shakespeare "Beaucoup de Bruit pour Rien" il m'a laissée ravie et pantoise...
Pourquoi j'aime le théâtre pourquoi je fais du théâtre, pour de l'Inoubliable
Voilà c'est tout ! POUR LE MOMENT... (je ne suis pas une machine à écrire et je ne me targue pas non plus d'être critique de théâtre)
mais je voulais préciser ainsi que ce Festival on devrait en parler... ENCORE, ET PLUS ENCORE, ET APRÈS... "on n'arrête pas le Théâtre parce qu'il fait chaud"
Et ils délivrent, délivraient un PASS qui vaut, qui valait 30 € et qui ainsi permet, permettait de voir et de revoir les spectacles qui ne sont jamais les mêmes et qui remontent dans les cintres entre les décors de l'éphémère et de l'oubliable, pour cause, parce que c'est du théâtre et tout particulièrement celui de Frédéric ASPISI "Toujours le même fantasme".
- Oubliable c'est un peu comme jetable, un peu comme lorsqu'on passe dans les rues de Paris, en fin de journée, sur le bord d'un trottoir, tout l'intérieur d'un petit appartement dans quelques cartons, sacs poubelles : lettres photos, disques, petits bijoux, quelques jouets, flacons vides, des livres de poche, trois bibelots affreux et quelques reproductions sans cadre.... tout ce que les autres n'ont pas pris sans valeur et qui pourtant semblent tout dire de l'abandonné....
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