mardi 5 août 2008

Juste annoncer la semaine... cinoche lecture et table ouverte : les professeurs de théâtre, les Gestes sur un plateau



Je suis retournée dans une salle de cinéma indépendante de St Michel, avec le plaisir de rentrer à la maison du cinéma, j'ai vu "Ciao Stéfano"(ces 2 photos en disent long du plaisir pris à voir ce film) de Gianni Zanasi avec Valério Mastandrea et demain j'y retourne pour le film de Diastème "Le bruit des gens autour".

*"Ciao Stéfano" C'est une comédie qui n'en n'est pas une, comme justement le plus souvent les retrouvailles en famille, et puis il y a une échappée 2 ou 3 mots, un regard, une flopée de conseils, voir un monologue...
Et puis dans la tradition du cinéma italien, l'histoire(le retour de l'enfant prodigue) les personnages (tous) de lointains deviennent attachants, bien plus que dans l'ersatz qu'on nous a délavé dans certaines séries....
Il n'y a pas de jugement, la réalité semble devenir surréaliste ; oui Nanni Moretti n'est pas non plus étranger à ce cinéma là, mais comment dire cela se passe ailleurs outre le monde même du cinéma ou celui de la politique et pourtant ! un peu comme dans l'insubmersible(!) film de Nanni Moretti où il jouait un curé : "La messe est finie"


*"Le bruit des gens autour"
Le titre est comme celui d'une comédie de Shakespeare, allez-y courez-y vite si vous aimez : la piscine, le théâtre en Avignon, les acteurs.
C'est un hommage au public de théâtre qu'on croit connaitre et qui est toujours étranger et pourtant qui vous aime, vous délaisse, seulement si vous le délaissez, car il vous suit, va tout voir, à quelques uns au départ et à beaucoup quelques autres fois.
Et puis c'est pour ce public qu'on imagine qu'on crée qu'on bâtit détruit qu'on est plus ou moins exacerbé qu'on mélange malaxe soi et les autres le public le privé le in et le off.

L'allégorie du public est interprétée par une actrice d'origine vietnamienne très bonne comédienne dans ce rôle comme dans celui qu'elle tenait dans "De battre mon cœur s'est arrêté".

Le casting est gouteux : du sulfureux, jusqu'au banal, le quotidien les amitiés les amours comment tout cela s'imbrique qu'y s'y retrouve le plus ? le public les acteurs les actrices.

On risque sa vie dans l'art du théâtre, on se demande toujours si l'on va arrêter ou continuer
et puis il y a la vie de ces gens de théâtre : la fête, le chantage, la sensibilité tuméfiée par les assauts, les chauds les froids, on a tout et on a plus rien ni personne autour de soi soi soi...

ils sont très heureux semble t-on dire de l'extérieur, mais ils n'ont plus un radis ont tout donné habitent un placard alors que d'autres ont une grande maison avec piscine;

et si le public ne vient pas....

On les jauge les épingle :
- de quoi se plaignent-ils : -ils font le + beau métier du monde et ils sont payés en plus !
et ils se prostituent en quelque sorte, n'étaient-ils pas maudits, ils se donnent en spectacle, il y a de la stripteaseuse en eux.

- ils ont choisi, ils font ce qu'ils aiment... Ils ont au moins une passion dans leur vie.

- ils sont tous fils de Machin ou d'Intel, y a pas besoin de savoir faire grand chose...

le côté oppressant du public : son déni des êtres humains que sont les acteurs, la presque haine que charrient les acteurs qu'on aime pas, (plus que les sportifs) l'hypocrisie qu'ils reçoivent, rien de cela dans ce film n'est appuyé.

Pourquoi parce c'est une fiction qui apprivoise sans aucune démagogie ni racolage les regards sur le théâtre enserré par le Festival In et le Festival Off, comme deux serres-livres. S'ils savent regarder, parce que c'est à Avignon, et parce que...
C'est pour cela que ça tient depuis si longtemps c'est aussi une histoire d'amour entre les hommes et pas seulement c'est catharsique du reste du monde. Ça protège et cela ressent visionne anticipe les déflagrations futures, c'est comme dans la Divine Comédie, comme les titres du tryptique de Castellucci : Paradisio, Purgatorio, Inferno...
Où seulement le Purgatoire pour nous purger d'une autre vie en attente de l'enfer qui nous arrêterait et seulement Lui ou en attente du jardin perdu du Paradis...


Revenons au film et seulement au film...
Je vous les cite toutes les filles dans mon ordre ? mais non, sur le même podium :

Lin Dan Pham,





Jeanne Rosa,

Judith El Zein, Emma de Caunes, Léa Drucker.

Au début il y a le générique c'est tourné le soir dans les rues les lumières sont crues, les personnages contrastés avec conflits jeux in et off.


Je n'ai pas parlé des garçons il y a Olivier Py sans maquillage qui joue..., qui sait vraiment tout jouer aussi au cinéma, il est si offert et si digne si touchant dans la compassion, il est poignant dans un regard, il est tête de pioche faune et chanteuse.

Il ne faut pas que je vous en dise de trop... chez les garçons, il y a aussi Olivier Marchal, Bruno Todeschini et l'on y croie peu à peu et on a peur que cela s'arrête. Je voudrais bien les voir tous sur 15 épisodes...


Et un autre jeune moins connu qui devrait faire des tas d'autres films, il a un sourire renversant: Frédéric Andrau.


Le grand Monsieur professeur écrivain cinéaste qui m'a fait vraiment aimer et connaitre le cinéma :
Jean Douchet m'a fait regarder voir un film au cinéma par ses conférences (si on veut, c'était 2 /3 euros à la Cinémathèque des Grands Boulevards : on voyait un film qu'il aimait et après on en parlait) je crois je pense qu'il aime ce film car il y a plusieurs niveaux de lecture, le générique est un petit bijou et c'est une joie.
Les gens qui font le théâtre se retrouvent sous la pluie dans la même eau fragile flottement toutes classes mélangées même s'il y a beaucoup de gosses de riches forcément, dans les coulisses sur les plateaux.


Table ouverte : j'aimerai bien vous donner quelques pistes quelques indices quant aux profs de théâtre pour vous aider à rencontrer ceux qui vous conviendraient qui m'ont le plus apporté malgré tout...
Et aussi les gestes les déplacements sur scène
qui sont la vie et qui ne sont pas les mêmes que dans la vie...

Et un livre fascinant de liberté d'intelligence de connaissances sur l'Inde et si facile à lire à dévorer : "Les fabuleuses aventures d'un indien malchanceux qui devient milliardaire" de Vikas Swarup...

Et la plus belle déclaration d'amour que j'ai vue entendue ressentie au théâtre...
C'est la fin de "Toujours le même fantasme" de et par Frédéric Aspisi, longtemps après que le rideau soit retombé, j'en pleure avec lui.

Et encore aussi à propos du roman "Fils unique" de Stéphane Audeguy, voilà un autre homme qui sait aimer les femmes...

Peu à peu je construirais ce plan cet article sur la comète, mais là j'ai trop mal au dos je vais me coucher...
à demain, bonne nuit et/ou bonjour, cette photo je l'aime pour son Imparfait : temps conjugué et qualité très approximative de la photo, s'en dégage comme un tissu qui serait la vie ma vie égrenée modifiée et se poursuivant heureuse et malgré tout...

Dans le TGV retour d'Avignon

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