mercredi 7 mars 2018

Les heures sombres film de Joe Wright

Ah ! je voulais voir Dracula en WC (!),  en Winston Churchill et je n’ai pas été déçue. Gary Oldman a bien mérité son Oscar, et ce n’est pas facile, croyez-en mon expérience de comédienne, de clown-actrice, de jouer sous un masque. Quelle idiotie de dire qu’il faudrait mieux remettre l’Oscar au prothésiste maquilleur qu’à l’acteur. Demandez aux décorateurs aux costumiers aux maquilleurs aux techniciens du spectacle : qui donne vie à leur artisanat à leurs lumières ? Ce n’est pas un hasard s’il y a des récompenses spécifiques entre eux à toutes ces manifestations : les acteurs, les réalisateurs et les techniciens, eux-aussi artistes à leur manière. 
Depuis la disparition de mon père, je me surprends à aller voir des films de guerre, qu’il aimait tant, je laisse en général toujours au moins une place de chaque côté, quand je vais au cinéma seule, pour le respect des absents.
Pour moi ça été un grand plaisir instructif, avec la promesse que je me suis faite après, d’aller voir aussi Dunkerque 
C’est d’une part inutile de le préciser, très bien joué, même dans les silences, mais aussi très bien filmé. Le film est aussi lyrique par la langue et le rythme, la succession des scènes intimes dont celles au téléphone (magiques ces premiers téléphones) et à la radio et puis les scènes de groupe : conseils de guerre, d’assemblées. À l’intérieur la photo est sépia et à l’extérieur : elle est toujours sombre... 
Pour parler du lyrisme bien particulier comme dans une pièce de Shakespeare, qui ne recule en rien à caractériser la dimension du personnage principal, et donc pour l’illustrer le point ultime, l’acmé, le sommet, c’est la scène du métro que j’ai adorée, à contrario de certaines critiques que j’ai pu lire. C’est comme si on retirait la scène des chandeliers des Misérables... J’ai pleuré comme une madeleine (madeleine pas si opposée à celle de Proust : souvenir... des récits de mon père où il s’appropriait tellement bien les actions qu’on l’imaginait anglais, américain, chef d’état major, résistant français). Et donc j’aurais bien vu mon père en faire autant, à cet instant précis, pleurer comme une madeleine car lui a connu la seconde guerre mondiale de plus près que moi et avait tellement lu de livres sur elle...








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