Je voulais vous "tracer" (résonnance nouvelle d'un vieux mot à l'origine aimable et "loisirable": l'archéologie, la chasse, les photos, la vie des animaux....) l'évolution insoupconnée du travail au quotidien, dans la vie de bureau, dans les nouvelles moeurs de communication.
Justement au bureau, on trace... sur ordinateur, sur une sorte de logiciel : un "outlook" adapté, on trace les résumés de toutes nos communications.
Dans les anciens dossiers "papier", on notait mais dans ce logiciel donc, relié au téléphone, on trace ce qui évite de trainer, on trace toutes les communications téléphoniques sans exception, les erreurs dans un dossier "poubelle".
Pour interrompre, il faut le signifier à la machine, en se mettant en pause, en post-appel, en back-office. Why ? What ? Qu'est-ce que c'est ? "Les temps modernes" ?
C'est ÉQUITABLE ET TRANSPARENT, le compteur affiché sur un téléviseur dans chaque bureau nous trace et ne nous lâche pas. T'est "loguée", ça s'écrit comment? c'est anglais d'origine ? ça vient du "LOFT" de la logique, du logement... T'es logué ? Relié qui sait, ça risque de vous stigmatiser au complexe d'Oedipe et surtout une invit à couper le fil une bonne fois pour toutes, tandis que "loguée", ça fait jeune, non ? Dans ces bureaux la moyenne d'âge est de 48 ans, alors vous pensez si c'est bien de prendre un coup de jeune, merci chers directeurs organisateurs audits à tous genre, vous nous comprenez, nous envoyez dans la dimension du réveil, de la modernité à toute vitesse "l'avenir ne recule pas" (j'ai lu cela dans une vitrine de livres, sur une B.D)
Et c'est partout comme cela, alors vous comprenez !!!!! "La porte est grande ouverte, si vous n'êtes pas contente changez de service..."
Hop faut que j'y aille les horaires sont des impératifs sur notres plates-formes d'envol téléphonique... Et je n'ai que 20 heures en moyenne téléphone, avec des conversations qui quelquefois vont jusqu'à 10 mn... beaucoup trop... le reste des activités tracées c'est propre :
bilan nos chiffres chaque semaine... "ça balance pas mal ! " ces comptes.
Je vous raconterai comment l'on en bascule de ce jardin suspendu, plus tard la suite du feuilleton......
plus tard...
Donc l'autre jour, pendant une conversation au téléphone je me suis endormie, j'ai basculé pendant cinq secondes trou blanc, ou trou noir, j'ai repris conscience pour dire à mon interlocuteur : le mieux serait de rappeler la bonne personne celle qui gère votre dossier, demain matin ? l'homme avait raconté autre chose, la césure le laissa un peu interloqué, mais il me répondit : Ah bon !
Je mis tout mon zéle à lui raconter qu'il fallait faire le n° de la ligne groupée et attendre la voix de l'hôtesse virtuelle et choisir ensuite la 4ème option avant de composer le code poste de la gestionnaire...
Ma vie parallèle serait le rêve et le sommeil, le temps de repenser à mes lectures, à mes spectacles, aux gens véritables que je rencontre sur le chemin du travail, comme cette si jolie jeune Maman qui demeure au Pré St Gervais. Que je n'avais pas revue depuis trois ans au moins ; son bébé il a plus d'un ou deux ans ? On correspond régulièrement on s'envoie des photos par mail, je la surnomme ma mail-amie, une sorte de Mélanie d'"Autant en emporte le vent" des mails... Et là, de se revoir toutes les deux dans la rue, face à face elle si jolie dans son parka rouge, en retard bien-sûr, nous étions émues muettes et dépitées, mais c'est comme cela. Je n'ai vu son bébé qu'en photo, et elle doit le promener régulièrement au Bois de Boulogne : quoi à 500m derrière chez nous pour sortir aussi les chiens : Gromit et Michka...
Nous étions émues, comme si on avait été séparées en exil un peu,
plutôt qu'en prison, obligées de nous écrire des lettres...
C'est drôle, non... et cela nous avait fait le même effet, il y a quelques temps quand nous nous étions téléphonées incapables de reconnaître les voix. Ca me rappelle "Denise au téléphone" un film anglais, je ne sais plus qui l'a réalisé
Nos amis qui habitent la Bretagne le Lot qui se voient toutes les semaines qui passent qui se retrouvent pour boire un coup pour une fête : "tu resteras bien dormir parce qu'avec les contrôles sur la route..."
Nos amis ils se demandent combien de temps on va tenir encore, ils sourient et ont la délicatesse de ne pas en rajouter.
Il n'est pas trop tard...
À cette approche des fêtes où comme je vous l'ai déjà dit je fus souvent seule par le passé, je pense avec tendresse à nos morts et je revoyais quelques passages dans ma tête d'un film que je vous conseille aussi, vivement, il s'agit Des "Ailes du Désir" de Wim Wenders avec toujours cet extraordinaire Bruno Ganz qui joue le rôle d'un ange. Ange déchu par choix, il revient sur terre.
Je me disais donc assise dans le métro, juste après les heures d'affluence, que les morts venaient peut-être nous visiter en touristes. Car quelquefois dans le métro, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, on se demande pourquoi certaines places libres restent libres... le temps de notre voyage notre regard notre pensée, et donc je me disais c'est peut-être la présence invisible d'un mort, qui invisible à mes yeux bien-sûr essaie de rentrer en contact avec moi et me chuchote : "tiens bon tout cela n'est qu'une vaste farce... une fois morts, nous n'en savons pas plus, nous ne savons pas ce que nous allons devenir par quel souffle d'absence nous allons être engloutis et ressortir sous quelle forme ? ça dépend des religions... Nous pouvons ne parler qu'en silence et par télépathie entre morts c'est simple. Nous pouvons nous déplacer sur le souffle d'une respiration, profonde qui inspire expire qui apaise et qui médite... N'importe où mais en touriste.
Il faut par contre beaucoup d'amour réciproque d'écoute et d'imaginaire attention à l'autre pour rentrer en contact avec les vivants. Quelques comédiens amoureux photographes écrivains sont prédisposés...
... Il y a des cours et justement comme il manque des professeurs...
Même avec Philippe Noiret... et Bruno Colomb... ils embaûchent ? Il y a combien de générations de morts anonymes au minimum ? La postérité ? Eh, pardon ! ma grand-mère et mon dernier chat ils vont... ils sont où ?
Là bien-sûr vous imaginez je suis arrivée, j'ai besoin de toute mon enfance, de ma capacité à me raconter des histoires sans y croire, à m'inventer des vies parrallèles qui en rejoignent d'autres plus accidentées ou plus courbes ou plus noires ou plus vertes et crues.
Là bien-sûr vous imaginez je suis arrivée, Richelieu Drouot le quartier des banques et des assurances, je descends, ciao Philippe, embrasse Bruno.
Bon, j'ai fini c'était long, c'est n'importe quoi ton blog maintenant, va me dire mon premier correcteur, c'est une pluie d'informations...
À cette approche des fêtes
Juste un mot encore , les esseulés même si ils sont un peu fous un peu tristes ou voir toujours très bien avec trop plein de RDV demandez-leur ce qu'ils font pour les fêtes et n'hésitez pas à prendre un pot véritable à les inviter enfin pour de vrai et pour un long temps.
Comme dit mon ami, Pascal pour ceux qui ne le connaissent pas, la lenteur -longueur des messages oblige- c'est une sorte de philosophie pour elle....
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