mercredi 31 janvier 2007

LA LECTURE... RUE KATALIN DE MAGDA SZABO

Aux quatre coins d’un livre : le prologue d’abord, les premières pages et puis des phrases glanées au fil du rêve, voyage, reconnaissance des douleurs tues jamais tuées, tapies, qui reparlent. Merci, à Anne, la libraire de mes rêves, donc pour cette lecture, fréquentez admirez des libraires de tout temps, pour que résiste la foi en les hommes et leurs mots. Je lis comme je vis à petites bouchées lentement, je m’installe dans un endroit où je trouve la « posture » qui m’isole. Le plus souvent dans un train qui marche aux heures creuses. Il n’est pas besoin de dévorer les livres, de comptabiliser les livres, chacun sa meilleure façon de lire…au café, au cabinet… entre quelques fins entre quelques oublis entre quelques chagrins, pour
«resavourer» la joie…du souvenir.
RUE KATALIN de MAGDA SZABO
« Vieillir, cela ne se passe pas comme dans les livres, ce n’est pas plus décrit ce que décrit la science médicale.
Aucune œuvre littéraire, aucun médecin n’avait préparé les habitants de la rue Katalin à l’éclairage impitoyable que l’âge apporterait dans l’obscure galerie qu’ils avaient parcourue presque inconsciemment pendant les premières décennies de leur vie ; ni à ce qu’il mette de l’ordre dans leurs souvenirs et leurs craintes, modifie leur jugement et leur échelle de valeurs. Ils savaient qu’ils devaient s’attendre à certains changements biologiques, que leur corps avait entrepris un travail de démolition qu’il poursuivait aussi minutieusement qu’il s’était construit, depuis l’instant de leur conception, en vue du chemin à accomplir. Ils avaient accepté de voir leur physique se transformer, leurs sens s’affaiblir, leurs goûts, leurs habitudes et même leurs besoins s’adapter à ces changements ; de devenir gourmands ou de perdre l’appétit, d’être craintifs voire susceptibles. Ils s’étaient résignés à avoir du mal à dormir et à digérer, fonctions dont la régularité leur semblait jadis aussi naturelle que la vie même. Mais nul ne leur avait dit que perdre la jeunesse est effrayant, non par ce qu’on y perd, mais par ce que cela nous apporte. Et il ne s’agit pas de sagesse, de sérénité, de lucidité ou de paix, mais de la conscience de ce que tout se décompose.
Ils s’étaient soudain rendu compte que le temps avait désagrégé leur passé, alors que durant leur enfance et leurs années de jeunesse, ils l’avaient considéré comme un ensemble compact et bien cimenté. Tout s’était dissocié, rien ne manquait de ce qui leur était arrivé jusqu’à ce jour, et pourtant ce n’était plus la même chose. L’espace était divisé en lieux, le temps en moments, les évènements en épisodes et les habitants de la rue Katalin comprirent enfin que de tout ce qui avait constitué leur vie, seuls quelques lieux, quelques moments, quelques épisodes comptaient vraiment, le reste ne servait qu’à combler les vides de leur fragile existence, comme les copeaux dans une caisse préparée pour un long voyage empêchent le contenu de se briser.
Alors ils surent aussi que la différence entre les vivants et les morts n’était que qualitative, qu’elle ne comptait pas beaucoup, ils surent que dans la vie de chacun il n’y a qu’un seul être dont ils puissent crier le nom à l’heure de la mort. »
(...)
"Quelque chose dont il ignorait le nom liait étroitement ces êtres qui, comme s'ils se renvoyaient une balle, se lançaient des mots insignifiants dont ni lui, ni la petite ne saisissait le sens mais qui allumaient une flamme dans leur regard et faisaient rire Elekes. En fait, lorsque la première blessure, la première souffrance se furent apaisées, il se félicita de pouvoir partir, de pouvoir les quitter sans honte. Qu'ils se livrent entre eux sans témoin, à leur jeu de société !
Cependant, lorsqu'ils évoquaient leur monde énigmatique, leur gaîté, leur entrain ne duraient pas longtemps, ils se fatiquaient vite de leur rôle. Leur manège n'apportait ni solution, ni apaisement, il ressemblait plutôt à un désir inassouvi, qui n'aboutit pas à l'étreinte."
(...)
"Nous ne pouvions pas non plus compter sur mon père. Il admettait que les Held aient droit à un traitement de faveur, il trouvait même juste et naturel que le commandant fasse tout ce qui était en son pouvoir pour les aider. Mais on n'avait pas le droit de cacher quelqu'un, c'était interdit par la loi, et le respect des lois, même les plus immorales, était ancré en lui jusqu'à la moelle des os. Il était déconcerté par tout ce qui se passait à cette époque, il ne pouvait admettre les idées du fascisme, ni en qualité de chrétien, ni d'éducateur dont la vocation est d'enseigner la morale à une communauté, mais l'obéissance inconditionnelle aux autorités et aux supérieurs, même si elle représentait une obligation pénible, restait pour lui un devoir impératif. Il fallut la mort des Held, le meurtre d'Henriette pour que ses normes rigides volent en éclats et aujourd'hui encore, mon père ne peut se pardonner que tout cela soit arrivé alors qu'il n'était plus en mesure d'aider qui que ce fût."
(...)
"Il essayait d'imaginer le déroulement de l'audience, se demandant comment expliquer les actes de Blanka ou les faire admettre à qui que ce soit, alors qu'elle même ne contrôlait pas ses élans insensés, ne voyait pas les conséquences de ses actes irréfléchis, et ne pouvait maîtriser les accès de colère que, de tout temps, elle avait eus chaque fois qu'elle pensait qu'on la méprisait ou qu'on avait de l'antipathie à son égard. Il aurait beau expliquer aux membres du conseil pourquoi Blanka avait porté contre lui des accusations aussi invraisemblables, elle resterait pour eux une moucharde stalinienne, aucun eux ne pourrait comprendre ce qu'avait été jadis la rue Katalin et ce que Blanka avait éprouvé lorsqu'il avait quitté Iren."

dimanche 28 janvier 2007

Un film qui bat dans mes veines


« De battre mon coeur s'est arrêté » Ce film a un titre qui mérite le détour. Il est de l'étoffe des rêves et des cauchemars que l'on se fait de chacun. Comment se défroisser d’un héritage ? Mais avant d’aller sur les pas de ce jeune homme, ceux de Tom interprété par Romain Duris, je me dois de poser cette question.
Qu'entend t-on par une critique de cinéma, c'est sur le film qu'on s'est fait d'un film, ou sur les images véritables, générique y compris, qu'on a regardées tout le seul temps du film, les yeux grands ouverts dans une salle de cinéma ?
Ce film, depuis sa sortie, a été largement récompensé. Il a aussi fait l’objet de verdicts, tels que film français, bien entendu, par opposition aux seuls films américains, film à histoire, c’est déjà ça ! mais histoire invraisemblable.
Je pense que c'est forcément un compromis des deux, de fiction et de réalisme : un film…
Un remake d’un remake : « Fingers » de James Toback avec Harvey Keitel inspiré de « Tirez sur le pianiste… » de François Truffaut avec Charles Aznavour Débat aussi vain : l’histoire vraie que l’époque pour les films d’époque ou dits « à costumes ».

Mais comme il y a des livres qui vous donnent l’impression de grandir, il y a des films qui vous redonnent espoir ; deux me viennent immédiatement à la tête et au cœur, ce film d’Audiard et celui de Tommy Lee Jones : « Trois enterrements » avec l’excellent jeune homme Barry Pepper . Comment changer ? quand il n’y a rien ou plus rien d’autre que la violence, l’isolement, la dépendance qui refoulent qui culbutent toute expression, ouverture, effusion, intelligence d’autrui.
Qui peut juger de l’histoire d’un jeune ? Jeunes, les jeunes que nous avons tous été. Monsieur Jacques Audiard a de la mémoire. Il filme la trépidante vie : canevas d’erreurs et d’échecs patchwork de rencontres sans lendemains. Qui de l’agent imprésario de sa mère, qui de la femme de son collègue, qui de sa jeune professeur de piano vietnamienne (il ne partage avec elle que la musique, au début, c’est-à-dire ce qui passe sans les paroles) qui va déterminer sa vie ? l’accompagner, rester.
Je me souviens d'avoir regardé du coin de l'oeil l'ami de ma vie, voir et revoir ce film sur toutes ses diffusions cinéma en salle et sur Canal.
En effet rares sont les films où l'on se soucie du regard de l'autre sur l'objet composite qui ainsi renaît d'un désir conjugué à plusieurs degrés de mystère. Qu'as-tu vu toi ? Tu ne me le diras jamais... car on ne connaît pas les êtres auprès desquels on vit. On ne peut découvrir d’eux que les films qu’ils aiment.
Je sais que revenant du dehors on s'asseyait et on revoyait le film jusqu'au bout de notre soirée.
Je sais aussi que j'ai évité de peu la dispute d'avec des amis de l'extérieur, qui se retranchaient devant l'habituelle réticence : « je déteste cet acteur. »
Romain Duris est le film, il dérange tant mieux, les images traversées sans complaisance, à une vitesse onirique en accélérés, puis en ralentis, en plans larges extérieurs, en plans serrés à l’intérieur, dans les bars en gros plans sur les mains, sur les visages, sur la peau qui vibre : la musique des images… le précède, le suit, nous poursuit.
Ce beau jeune homme Romain Duris a une capacité à se remplir des rêves d’autrui, il en a démêlé de plusieurs mondes : Klapisch, Gatlif …Comme Jean-Pierre Léaud, Alain Delon, Helmut Berger, ce n’est pas toujours facile de s’affranchir de ses pères-pairs réalisateurs metteurs en scène,
À moins de faire le vide, et qui sait c’est une capacité de musicien, d’interprète par excellence, de passer d’un compositeur à un autre. Mais notons la qualité de toute la distribution avec le trop rare Niels Arestrup à la présence animale.

Et je trouve qu’il y a un hommage rendu aux assistants, car les créateurs créatifs sont si fragiles quand ils ne savent pas tout faire, qu’il vaut mieux qu’ils s’en tiennent à ce pourquoi ils sont faits ; un hommage rendu aux agents, accompagnateurs, assistants, imprésarios. Tom va devenir l’agent, l’organisateur de concerts de sa professeur, il épouse la femme et son art, il est enfin rendu à lui-même par cette femme ; elle a le talent et la beauté, il a la pugnacité, l’humilité, l’autorité, la connaissance des milieux et celle de la musique.
Les rêves de soi sont aussi parasites que les blocages.
Jacques Audiard est, comme tout le monde le sait, le fils de son père Michel Audiard .
Mais qui est le père du fils quand on sait que Michel l’immense dialoguiste scénariste, n’a pas réussi à devenir un grand réalisateur. Son fils pudique déclare à Berlin : «Autant pour sa période d’auteur je peux dire qu’il a écrit des choses importantes et formidables, autant pour ses films, franchement je n’aime pas du tout. Voilà…c’est peut-être pour ça que je peux faire des films. »

Plus je vis plus j’ai besoin de cinéma pour vivre et ce film est une tranche dorée de ma cinémathèque intérieure.

mardi 23 janvier 2007

On ne met pas un fusil chargé sur la scène.......La Cantatrice Chauve


si personne ne va s'en servir... IL MEURT
le théâtre oui c'est comme les fusils si personne ne s'en sert... Qu'est ce que je raconte ?
C'est une résurrection, une révolution, une renaissance... Plus bas dans ce blog, je croyais qu'on ne pourrait pas venir, pas revenir, pas vivre sans revoir ce spectacle inspiré de la MOUETTE, de l'histoire de l'homme avec la femme, de l'homme et la femme avec le théâtre.
C'est beau, c'est triste, c'est offert au public. Je l'ai vu à la création. Le Monde se tient aux côtés de Tchékov les danses, la figure de proue qu'est cette excellente comédienne Catherine Piétri avec son Tréplev du même acabit Frédéric Constant. C'est personnel et envoyé dans les limbes à tous les personnages en quête d'un plateau pour jouer, de retrouver des planches avant de mourir et de rejoindre le silence, l'inexprimable à tous les vents....
Donc c'est à la Cité Internationale c'est du 5 au 12 février il faut absolument téléphoner au 0629701522
ou "mailer" au : affinelec@wanadoo.fr


La Cantatrice Chauve, c'est à l'Athénée c'est la mise en scène exacte du défunt et secret écrivain homme de théâtre Jean-Luc LAGARCE,
et c'est avec l'exceptionnel comédien Christophe GARCIA
Je vous en dirai plus quand je l'aurais vu mais Monsieur Christophe Garcia c'est un ange qui naît entre le noir et la lumière c'est l'acteur principal d'"IN NOMINE" de Antoine Pickels
...
Je vous laisse..... à regrets.......

dimanche 21 janvier 2007

Scènes de Méninges et le Songe d'une nuit d'été

Scènes de méninges
Écrit mis en scène et en vie par Luigi Cilenti et Éric Sala
les 10 : 18h30, 11 : 17h30, 14 : 20h30 février THÉÂTRE PANDORA
30 rue Keller 75011 M° BASTILLE
Réservation indispensable (la jauge de la salle est petite) : 01.43.02.91.34 - 06.50.56.91.34
(je peux vous proposer des places à 6 €)

C'est très bientôt, c'est un projet frondeur et ambitieux, deux comédiens qui se sont retrouvés complices et créateurs créatifs de tous les instants grâce entre autres aux textes de DUBILLARD dans un atelier amateur qu'avec Philippe Person, "votre actrice spectactrice" nous dirigions, et ces deux là ont très vite pris l'initiative de se diriger tout seuls.
Ils ont donc monté leur propre duo intelligent et farce, jeux de mots, textes et mise en vie en scène tout est d'eux deux.
Je n'en ai vu encore que les répétitions. Mais c'est un duo subtil et grotesque, en saynètes théâtrales, pour notre plaisir, pour un intermède au temps qui ne nous prend plus dans ses bras, qui ne patiente plus.
Comme cette petite fille qui disait à son père le soir : "raconte moi une histoire car j'ai pas ri de la journée ".

ET LÀ JE VAIS VOUS LAISSER D'ORES ET DÉJÀ POUR PLUS TARD,
ENTRE LES LIGNES
POUR Le songe d’une nuit d’Eté de Monsieur WILLIAM SHAKESPEARE
ANNONCÉ... par moi comme le spectacle le plus exceptionnet détonnant et récapant de l'année 2007.
(Je peux donc vous proposer des places à 13 euros, mais il faut vous manifester dès maintenant).
C'est à la MC93 de Bobigny
du 5 mars au 3 avril 2007
du lundi au samedi à 20 h 30 - dimanche à 15 h 30 relâche mercredi, jeudi






















Le songe d’une nuit d’Eté
Texte William Shakespeare Adaptation, mise en scène : Jean-Michel Rabeux, Scénographie, costumes : Pierre-André Weitz, Lumière : Jean-Claude Fonkenel, Musique : Eric Sterenfield, Assistante à la mise en scène : Sophie Rousseau, Assistant à la scénographie : Fabien Teigne,
Réalisatrice des costumes : Nathalie Bègue
avec Claude Degliame, Frédéric Giroutru, Kate France, Céline Millat-Baumgartner, Marie Vialle, Hugo Dillon, Thomas Durand, Corinne Cicolari, Georges Edmont, Marc Mérigot, Gilles Ostrowsky, Christophe Sauger CoproductionMC93 Bobigny,
du 5 mars au 3 avril 2007
du lundi au samedi à 20 h 30 - dimanche à 15 h 30 relâche mercredi, jeudi.
(...)
Jean-Michel Rabeux s’engagea dans des études de philosophie avant de s’intéresser au théâtre, comme comédien d’abord, puis très vite comme metteur en scène et auteur. Un parcours qui le mène de Racine à Copi traversant l’œuvre de Molière, Marivaux, Labiche, Durif, Ristat, Pirandello aussi bien que les textes de Sade et de Genet, mêlant classiques et contemporains, revendiquant, à travers cet éclectisme, un théâtre questionneur et décapant. Un théâtre où la puissance des mots, supports de la pensée, de la réflexion, de l’émotion et du désir, n’est rien sans la puissance des corps, exposés non par la volonté de provocation gratuite mais, par la nécessité de faire participer l’éros à la représentation théâtrale sur laquelle plane l’ombre de la mort. Ce théâtre traite des corps sur scène comme le ferait un peintre sur sa toile transfigurant la nudité crue de ses modèles (Rembrandt, Vélasquez, Bacon). Cette préoccupation de la “représentation” du lien intime corpsesprit se retrouve dans l’œuvre dramatique de Jean-Michel Rabeux de Déshabillages, sa première pièce (1983) à L’Éloge de la pornographie(1987) en passant par Légèrement sanglant(1991) et Nous nous aimons tellement ou Le Ventre. Il est l’auteur de Les Charmilles et les morts. Toujours un questionnement sur ce que l’on cache ou sur ce qu’il n’est pas convenable de dévoiler, sur le profondément enfoui qui surgit parfois inopinément nous conduisant dans un même mouvement d’un sentiment d’effroi à un troublant éclat de rire. Depuis 1976, Jean-Michel Rabeux crée régulièrement des spectacles. Ses mises en scène les plus récentes : 2006 Emmène-moi au bout du monde !... de Blaise Cendrars 2005 Le Sang des Atrides d’après Eschyle 2004 Feu l’amour avec trois pièces de Georges Feydeau : On purge bébé, Léonie est en avance, Hortense a dit “j’m’en fous”; Ne te promène donc pas toute nue de Georges Feydeau 2003 Déshabillages (Comédie Mortelle)de Jean-Michel Rabeux 2001-2002 Arlequin poli par l’amour de Marivaux, mise en scène de Jean-Michel Rabeux et Sylvie Reteuna; L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de Copi 2000 Le Labyrinthe de Jean-Michel Rabeux et Sylvie Reteuna 1999 Meurtres hors champ d’Eugène Durif 1998-1999 Les Enfers Carnaval de Jean-Michel Rabeux (...)

PS : À propos des blogs
Les blogs sont souvent "illisibles" disait un journaliste invité par Rebecca Manzoni, sur son illustre émission Eclectik que je ne me cache pas d'attendre toutes les semaines, QUE FERIONS NOUS SANS FRANCE-INTER ?
Je veux répondre que les blogs sont naissants comme les radio-libres, et comme tous les amateurs, ils sont à l'avenant, disparates, inégaux, mais n'oublions pas non plus qu'ils sont comme le violon pour Ingres : une autre passion, et fragile et offerte au monde entier, grâce à Internet.
C'est généreux et naïf au risque d'être nul mais au moins l'exposition permet de revoir de se remettre en question, de s'améliorer ou d'arrêter, les critiques sont acérées parfois.
Et c'est pour moi les mêmes pas incertains et ô combien risqués quand on s'avance sur les planches vers le public.... et les RDV amoureux personne, vous entendez, personne ne peut s'en passer.

jeudi 18 janvier 2007

ROI LEAR avec PHILIPPE LE GALL, SPECTACLE ET MISE EN SCÈNE AUSSI POUR LES SOURDS ET MAL-ENTENDANTS, GUY CARLIER...

LE ROI LEAR, encore et encore ? ! ...
Je ne peux vous en dire encore beaucoup plus, j'ai entendu hier matin sur France-Inter le comédien en parler je le connais un peu je l'ai vu jouer dans les ateliers spectacles d'après chez Florent, c'est une comète, et là avec sa voix unique un peu comme celle de Louis Jouvet, il parlait de l'importance du silence, au théâtre. Il est jeune, il est prêt à tout sur un plateau, il a une façon unique de traverser le plateau en se retournant... vous savez comme un peu dans la vie quand on suit quelqu'un du regard et juste à un moment il se retourne pour vous retrouver dans l'onde du regard pensé....
Guy Monsieur Guy, sur France-Inter
Je vous remercie chaque matin pour ce que vous êtes et pour... comment vous racontez la vie, chaque matin avec Nicolas Demeurant, c'est pour moi un des seuls moyens de s'auto-appliquer au cours de cette parodie, qu'est la campagne éléctorale, que de ne jamais vous loupez... si l'on dort, après on vous réécoute sur le Net.

samedi 13 janvier 2007

"PIAF COCTEAU"


Je vous propose un texte en réponse aux questions, un texte écrit, un texte long, en prévention des questions, qui vont être posées à l'occasion de ce film français, qui va sortir bientôt, sur Edith PIAF.
Ce texte je l'ai trouvé accroché sur un mur de théâtre. Il était épinglé par un des acteurs, auteurs, metteurs en scène, professeur, que je vous conseille si vous aimez et le théâtre et l'amour : Stéphane Auvray-Nauroy

A propos d'Edith Piaf par Jean Cocteau
"J’aime beaucoup la façon désinvolte avec laquelle Stendhal emploie le mot génie. Je trouve du génie à une femme qui sait sourire, à un joueur de cartes qui laisse gagner son adversaire. Bref, il ne laisse pas le mot dans les hauteurs. Je veux dire par là que ces femmes et que ces joueurs réunissent en une seconde toutes les puissances confuses qui composent la grâce et qu’ils mettent à l’extrême pointe. Laissez-moi adopter son style pour vous dire que Madame Edith Piaf a du génie. Elle est inimitable. Il n’y a jamais eu d’Edith Piaf, il n’y en aura jamais plus.
Comme Yvette Guilbert ou Yvonne Georges, comme Rachel ou Réjane, elle est une étoile qui se dévore dans la solitude nocturne du ciel de France. C’est elle que contemplent les couples enlacés qui savent encore aimer, souffrir et mourir. Regardez cette étonnante petite personne dont les mains sont celles du lézard des ruines. Regardez son front de Bonaparte, ses yeux d’aveugle qui vient de retrouver la vue. Comment changera-t-elle ? Comment sourira-t-elle ? Comment sortira-t-elle de sa poitrine étroite les grandes plaintes de la nuit ? Et voilà qu’elle chante ou plutôt qu’à la mode du rossignol d’avril elle essaye son chant d’amour.
Avez-vous entendu ce chant du rossignol ? Il peine. Il hésite. Il racle. Il s’étrangle. Il s’élance, il retombe et soudain, il trouve. Il vocalise, il bouleverse.
Très vite Edith Piaf qui se tâte et tâte son public a trouvé son chant. Et voilà qu’une voix qui sort des entrailles une voix qui l’habite des pieds à la tête déroule une haute vague de velours noir. Cette vague chaude nous submerge nous traverse pénètre en nous. Le tour est joué. Edith Piaf comme le rossignol invisible installé sur la branche va devenir elle-même invisible. Il ne restera plus d’elle que son regard ses mains pâles ce front de cire qui accroche la lumière et cette voix qui gonfle, qui monte qui monte qui pas à pas se substitue à elle et qui grandissant comme son ombre sur un mur remplacera glorieusement cette petite fille timide.
De cette minute le génie de Madame Piaf devient visible et chacun le constate. Elle se dépasse. L’âme de la rue qui s‘adresse aux immeubles silencieux qui la borde, l’âme de la rue pénètre dans toutes les chambres de la ville. Ce n’est plus Madame Edith Piaf qui chante c’est la pluie qui tombe c’est le vent qui se plaint c’est le clair de lune qui met sa nappe.
La bouche d’ombre, le terme à l’air d’avoir été inventé pour elle. Je cède la place à cette belle bouche oraculeuse à cette terrible petite somnambule qui chante des rêves en l’air au bord des toits."

mercredi 10 janvier 2007

EPHÉMÈRE, L'AVARE, ELECTRE, LES BARBARES....

Je n'ai pas encore vu ces oeuvres, les Barbares ne se joueront que la semaine prochaine, mais je connais leur travail et j'ai quelque chose au coeur pour Madame ARIANE au THÉÂTRE DU SOLEIL
etc...
L'AVARE
de Molière avec Michel Bouquet...
ELECTRE
de Sophocle avec Jane Birkin...
LE ROI LEAR
de Shakespeare avec Michel Piccoli...
Jusqu'à ce que la mort nous sépare
de Rémi De Vos avec Catherine Jacob, Claude Perron...
sortons bougeons écrivons parlons l'année est neuve et importante...
Le théâtre nous change les titres des pièces choisies sont-ils révélateurs ?
A une autre vie,
là ! au moins ce n'est pas long à lire... j'en reparlerai de la longueur et de la lenteur...

samedi 6 janvier 2007

"quand j'étais petit j'étais un Jedi...(Dionysos)"

"quand j'étais petit j'étais un Jedi" ... (Dionysos)
J'ai plein de choses à vous dire, en ce début d'année, on en est sortis des fêtes avec toutes ces émotions ces imprévus et ces absurdités... ces retours à la case départ simulés et véritables.
Un inventaire... :
  • ne pas assister à une seule réunion de famille sans préalablement avoir vu le film danois Festen
  • passer le premier jour de l'année : un goûter au PROCOPE (métro Odéon), l'un des meilleurs Babas au rhum dans un salon comme au Musée
  • le plus mauvais café de Paris au Mandarin Dunois
  • Ségolène Royal : qui va voter pour elle, des résignés ou des engagés ?
  • une compagnie de théâtre : ex-cie gospel qui ne m'a jamais déçue
décharges - ars amatoria / ars moriendi (le spectacle que j'ai préféré et vu l'an passé représenté dans un atelier de décors à St Denis)

"Du chant du bouc au chant
du cygne.
L'Empire Occidental s'écroule et masque sa ruine par la prolifération de l'image. L'image communique la supériorité de l'Occident, dernière lumière d'un astre qui s'éteint et dernière velléité de la conservation de l'espèce. L'acteur se demande ce qu'il représente encore aux yeux du public, seul, debout sur une décharge qui a envahi petit à petit le théâtre… à moins que ce ne soit une marée noire. L'acteur attend avec le public que quelque chose se passe (What's happening ?) - le public a pitié de lui et lui, il a pitié de tous : il aime. Mais il aime aussi à refaire le sacrifice qui longtemps fut la seule action au théâtre, "le lieu où l'on voit."

  • 24h CHRONO un épisode vu cette semaine de la Saison 5 qui dépasse par son rhytme d'actions attentats toutes les autres...




  • Jean Rochefort
  • reparler de ce film de Tommy Lee Jones : Trois enterrements avec ce jeune acteur : Barry Pepper, qui a joué aussi dans le dernier film de Monsieur Clint Eatswood : La Mémoire de nos pères, sur cette drôle de guerre contre les "Jap's". Film difficile pas du tout remarqué, alors que... moi, je l'ai vu au travers d'un rideau de larmes qui me réparait guérissait un peu de la culpabilité, des rêves de guerre de mon père, je pense au film de photographies sur le générique, au rôle de l'indien (un amérindien je me demande combien de films ou documentaires américains ont été réalisés par eux sur les Indiens, Little Big Man) et à l'acteur : Adam Beach, aux couleurs sombres de la pellicule sable et gris, au contre champ de la chose regardée, du regard, quand il s'agit d'un cadavre torturé








  • L'humour que je préfère pratiqué en Belgique et au Québec : l'auto-dérision
  • ma vie de tous les jours dans un bureau d'assurances avec les horaires, les réorganisations successives, la formation orientée aux nouveaux outils, à tous les étages des hiérarchies, la conspiration des audits, pour accentuer la grande vague de l'irresponsabilité, de l'employé au directeur : retour à l'exemplarité à la règlementation... tout est contrôlé pour un résultat désastreux, les gens sont fatigués... épuisés au détriment du "service au client". La lucidité frôle le ridicule et tout le monde s'oblige à simuler. Et donc, je fais le lien avec le dernier épisode de 24h-chrono que j'ai vu cette semaine, où un audit superviseur pète les plombs, met sous son propre contrôle tous les écrans et les transactions, surveille les postes, s'attache au pas des collaborateurs, refuse les propositions intelligentes, alors que la CAT, la cellule anti-terroriste est en crise. Il vire certains des plus compétents... il est sous tension : le Président des Etats-Unis (pas tellement plus compétent que lui) le tient pour responsable. Le travail est tellement vérifié qu'il ne se fait plus.... Jusqu'à ce qu'une personne réagisse, et l'arrête... et ce n'est pas Jack Bauer... l'inébranlable Kieffer Sutherland, mais un noir, second rôle devenu numéro un, par la valse des départs forcés : Curtis Manning joué par l'excellent Roger R. Cross.









Alors là vous vous demandez pourquoi j'ai donné comme titre "quand j'étais petit j'étais un Jedi...(Dionysos)" parce que j'aime Stars Wars que j'ai découvert depuis peu comme Les Aventures de Pinocchio de Luigi Comencini...
Et bien-sûr, j'apprécie aussi ce groupe de rock français quoique je ne le connaisse pas bien, mais je trouve ce titre de chanson étonnant et si j'avais été de cette génération, j'aurais aimé à la folie enfant cette Saga où toutes les légendes mythologies épousent la science-fiction, car cette Saga est une novation, une comète, un opéra, Georges Lucas est une sorte de Richard Wagner.
Et comme nous sommes loin de ne plus avoir besoin de héros (Bertolt Brecht), comme nous faisons du surplace, voir nous allons tout droit vers une dictature : norme hypertrophiée, censures, libertés : peau de chagrin, il faut des poumons d'acier de fiction... Mais soyons vigilants sur la distribution des rêves...