dimanche 4 mai 2008

A court de forme : une exceptionnelle mouture, impressions...

A COURT DE FORME...

Ce sont plusieurs pièces dont la longueur est seule imposée mais nullement le thème, chaque semaine, il y a une autre forme courte amovible qui ne se jouera donc celle-la, qu'une seule semaine.

Et en fait comment expliquer, le tout quoiqu'il n'y ait pas de thème semble être une forme unique.
Et des évènements certains jours tels des lectures ou des prises de paroles de Jean-Michel Rabeux en fin d'après-midi avant les formes courtes à la suite l'une de l'autre en soirée.

Ainsi si vous prenez le Pass vous pouvez chaque semaine voir une nouvelle forme courte et assister par exemple à un évènement comme la lecture du "CHANT D'AMOUR LE PLUS VIOLENT QUE JE CONNAISSE" de STÉPHANE AUVRAY-NAUROY par CLAUDE DEGLIAME...

Je n'y étais pas c'était le 2 mai à 19h.

J'y suis allée le 25 avril à 19h pour entendre et voir ÉRAM SOBHANI lire son propre texte "CARNAVAL". Je voudrais avoir le texte sur ma table de nuit. C'est sur la mort de son père.
C'est inracontable, vous vous en doutez. Il fallait être là.

Je ne peux pas en cette période tout donner au théâtre y passer mes soirées, je ne suis ni critique assermentée, ni directrice de théâtre, ni éditeur, ni journaliste...Faut dire qu'ils ne se déplacent pas toujours ces gens là...

Je ne suis que spectatrice comme tous les spectateurs libre de mes choix. Et j'ai des regrets des absences des fatigues des vacances. Je me laisse rafraichir et quelquefois aussi engourdir par la vie avant de m'en retourner au théâtre.

Eh bien si vous voulez-vous réveillez chaque année au printemps aller voir ce Festival(troisième fois) créé par des passionnés avant tout et des assoiffés de "formes nouvelles" sortes d'oracles par leurs décors leurs jeux leurs textes leurs créations on y voit comme le monde, sa matière repoussée et grotesque, le rideau invisible qui nous isole et le vent par lequel on est balayé.

Ils sont visionnaires donc en quête d'un monde meilleur ? ils n'en parlent plus ce sont des désespérés qui même dans un théâtre détruit, le reconstruirait en dépoussiérant des ruines les textes les mythes et les folies de tous les mondes...

Ils excellent et se moquent d'eux-mêmes. Entre deux formes, il y a une chanteuse et sa dame accordéoniste, coiffée d'un casque doré, elle use sans abus d'une singularité, d'un humour suspendu, rend hommage au silence, à l'inachevé comme en poésie. Et ce n'est pas la Barbara des débuts et ce n'est pas Bobby Lapointe, c'est ZAZA FOURNIER et c'est vachement bien. Sur son "my space" écoutez : La Vie à deux, vous ne pourrez plus vous en passer.


JE ME DIS QUE CELA SE TERMINE BIENTÔT que comme à moi cela va vous manquer si vous n'y allez pas... trop, un peu, beaucoup, passionnément... A COURT DE FORME.

Dans les formes courtes donc qui se jouent chaque soir j'ai vu et beaucoup aimé :
* LES CENT VINGT JOURNÉES DE SODOME de SADE mis en scène par Éram Sobhani
* LE BRUYANT CORTÈGE création de Julien Kosellek
* NOTRE PÈRE texte et mise en scène de Cédric Orain

et dans la forme courte amovible que vous ne pourrez plus voir hélas ! PHÈDRE, PAUVRE FOLLE
Et j'espère que cette PHÈDRE, PAUVRE FOLLE mise en scène de Sylvie Reteuna aura une forme longue, car j'ai été bouleversée non seulement par le jeu mais aussi par la création d'espaces qui s'entremêlent entre le mythe de Phèdre, celui du rôle de Phèdre, les lettres, le sacrifice que sont toujours la représentation de théâtre et les lettres d'amour. C'est joué par Stéphane Auvray-Nauroy et Éram Sobhani. Plût au ciel que Stéphane Auvray-Nauroy n'arrête pas, jusqu'au bout du monde... d'interpréter Phèdre et de rencontrer ainsi au travers du miroir hésitant masculin-féminin Claude Degliame. Elle avait joué tous les rôles de Phèdre dans une mise en scène inoubliable de Jean-Michel Rabeux, un espace concentrique où elle passait d'un rôle à l'autre, de Phèdre à Thésée...

Les rêves qu'on éprouve en les retrouvant réalisés par d'autres, les rêves qui ont été mis en scène par d'autres bien avant vous, c'est aussi cela le théâtre. Et n'en vouloir pas aux porte-faix, aux pauvres humains tremblants qui portent ces miroirs...

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