dimanche 8 novembre 2009

Lucernaire Odéon : Misérables Cabaret et Hamlet Cabaret avec ces deux théâtres, t'as tout vu ? et Bravo à BRIGITTE FONTAINE




Misérables, au Lucernaire(en danger), si je prends donc l'essence ou le ramassis des critiques que j'ai lues sur des blogs essentiellement, je me demande ce que la "vraie" la "grande" presse attend, peut-être de sentir complètement le courant pour écrire enfin un papier sans se déplacer et surtout sans le dire...

Dans Misérables on ne voit pas tout "le monument de la littérature" justement la forme cabaret avec changements à vue, changements de personnages et adresses au public c'est pour sortir de toutes les sacralisations habitudes de jeu, alors donc : "c'est normal !" comme dirait ma Fée de la chanson : Brigitte Fontaine... "Je suis vieille et je vous encule"

"J'exhibai ma carte senior
Sous les yeux goguenards des porcs
Qui partirent d'un rire obscène
Vers ma silhouette de sirène

{Refrain:}
Je suis vieille et je vous encule
Avec mon look de libellule
Je suis vieille et je vais crever
Un petit détail oublié

Passez votre chemin, bâtards
Et filez vite au wagon-bar
Je fumerai ma cigarette
Tranquillement dans les toilettes

Partout, c'est la prohibition
Alcool à la télévision
Papiers, clopes, manque de fric
Et vieillir dans les lieux publics

Partout, c'est la prohibition
Parole, écrit, fornication
Foutre interdit à soixante ans
Ou scandale et ricanements

{au Refrain}

Les malades sont prohibés
On les jette dans les fossés
À moins qu'ils n'apportent du blé
De la thune aux plus fortunés

Les vieux sont jetés aux orties
À l'asile, aux châteaux d'oubli
Voici ce qui m'attend demain
Si jamais je perds mon chemin

J'ai d'autres projets, vous voyez
Je vais baiser, boire et fumer
Je vais m'inventer d'autres cieux
Toujours plus vastes et précieux

Je suis vieille et je vous encule
Avec mon look de libellule
Je suis vieille, sans foi ni loi
Si je meurs, ce sera de joie"

C'est normal....
C'est comme la palette différente des acteurs, jouer plusieurs rôles en clown blanc ou en Auguste, en nuances ou en oppositions, décaper les œuvres : mélange de l'adaptation sortir des fumées pour la poésie, retrouver l'effronté le rebelle le politique le lutteur de foire le Jean Valjean, le Victor Hugo...
C'est un Cabaret....aussi pour résister à l'INTOLÉRABLE

Et donc à l'Odéon je n'ai pas encore vu et je vous cite une critique suisse, sur un autre Cabaret que je vais aller voir car j'adore ce génie là de la mise en scène... Mathias Langhoff qui colle son théâtre dans tous les endroits sur le grand plateau du théâtre de la Ville, comme dans un église du Festival d'Avignon, que de souvenirs de l'inoubliable....
-et Hamlet, c'est joué par qui ? François Chattot, alors tu peux y courir "la mort aux trousses", ha ha ha !!!!!!!!!!
Sur la Tribune, journal suisse...
Son "Cabaret Hamlet", qui a débuté jeudi au Théâtre de l'Odéon à Paris et se poursuit jusqu'au 12 décembre, est un montage hétéroclite qui tire le royaume du Danemark vers "L'Opéra de quat'sous" et sonorise les brumes nordiques avec un piano mécanique, une trompette bouchée et les "tou-bi, tou-bidou" des chorus girls. Il y a pêle-mêle du Brecht, du Jérôme Savary et du Cotton Club dans tout cela.

Car l'Allemand Matthias Langhoff, ami d'Heiner Müller, a pour théorie qu'il faut déconstruire les chefs-d'œuvre afin de leur rendre l'éternité, de les "désempoisser" de toutes les gloses et commentaires dont ils ont fait l'objet au cours des siècles.

Langhoff reprend Brecht qui disait à propos des classiques: "par déférence, on les a estropiés et, à force de les encenser, on leur a fait perdre leur éclat".

Mais à l'Odéon, aucun danger de déférence. Et pour déconstruire, Langhoff déconstruit. Il y a d'abord la salle transformée à l'orchestre en "Biergarten" avec dégustation d'une célèbre bière danoise à mi-parcours, il y a ensuite Claudius joué par un acteur qu'un accent africain prononcé rend parfois difficile à comprendre, il y a Horatio devenu Horatia, il y a enfin Hamlet qui, la cinquantaine bien tapée, pourrait être le père de sa mère Gertrude.

Le texte lui-même a été parfois modifié de l'intérieur sans qu'on s'en rende forcément compte. Ainsi Hamlet se lance-t-il dans le monologue de Macbeth, ainsi plusieurs scènes ont été déplacées d'un acte à l'autre, ainsi Hamlet et Laërte disent ensemble un même texte.

Mais le vrai choc vient de la célèbre tirade "to be or not to be". Elle débute d'abord par une variation sur divers thèmes musicaux assez éloignés des madrigaux élisabéthains. Sur le côté de la scène, l'orchestre de jazz niché dans une conque nacrée, façon boîte de nuit des années 40, donne le tempo. Les comédiennes tout en strass et satin déclinent "to be or not to be" sur l'air de "Singin'in the rain", sur le générique de "Mission impossible" et sur les premières notes de la valse du "Danube bleu". Amusante provocation, une Marianne drapeau tricolore à la main reprend elle aussi la célèbre tirade.

Puis la parodie, le "sabotage" font place au texte lui-même, sec, froid, dit avec force par un Hamlet qui fixe la salle dans les yeux: "être ou ne pas être voilà la question". La tirade est dite d'ailleurs deux fois.

La déconstruction théâtrale, qui dure tout de même quatre heures et demie, s'enlise un peu dans la seconde partie: moins de trouvailles, une certaine pesanteur empêchent la joyeuse débandade du départ de porter complètement ses fruits. Jusqu'à la dernière scène, forte malgré tout, quand les principaux protagonistes, Hamlet, Gertrude, Claudius et Laërte, finissent comme de vulgaires pendus qui désormais ne se posent plus la question d'être ou de ne pas être.
► « Hamlet-cabaret » en tournée : 7-9 janvier à Chambéry, 13-14 janvier à Meyrin, 21-22-23 janvier à Sartrouville, 30-31 janvier à Béziers, 4-6 février à Bordeaux, 10-22 février à Strasbourg. Le spectacle sera repris à Paris au Théâtre de l'Odéon du 5 novembre au 12 décembre.

Photos : V. Arbelet

et puis puis
je vais voir une vieille dame cet après midi et hier j'ai vu notre voisine de 98 ans depuis au moins 1 an !
un ange de poésie et de délicatesse, antillaise et artiste
tous dans la Rue, barricade avec des vieux des clodos et des musiciens !
"je suis un poète et je vous embrasse pas.... ouvrez les prisons elles nous tuent...."

Merci Brigitte Fontaine, je vous aime et j'irai vous revoir en concert le 25 janvier au Palace

Aucun commentaire: