lundi 18 juin 2007

Avignon Festival 61 ème et René Char



Comment louer des places pour le Festival IN ? Les locations viennent d'ouvrir et il y a plus de places ou presque... Faut dire que nous avons choisi la plus mauvaise période autour du 14/07 à l'heure de la cohue entre fanfares parades tracteurs et tracteuses du OFF et personnages et public réservé au IN... La cohue cette année cela ne sera pas un vain mot pour cette période le In est Out, c'est complet, "tout est parti si vite cette année..."Il reste quelques places mal placées pour l'Acte inconnu de Valère Novarina (du 7 au 12/07).

Il sera remis tout début juillet à la location quelques places par tél. au 04-90-14-14-14
ou après le début du Festival chaque jour, en début de matinée il faut aller sur place au Cloître des Célestins pour voir s'il y a des places. Un tableau d'affichage est prévu pour la revente des billets disponibles.
Des groupes, des gens, en achètent toujours plus en prévision, un peu comme les concerts de Rock.
Le IN c'est le festival officiel dans la lignée des théâtres subventionnés et de Monsieur Jean Vilar qui l'a créé en 1947. Cette année ils nous ont fait partager un peu sur France Inter l'histoire du Festival. Dans les Mémoires Cavalières de Philippe Noiret, il en est question, bien-sûr puisqu'il fut un des comédiens du Théâtre National de Chaillot, le Théâtre Populaire, avec.... la liste est longue Maria Casarès
(la maison du comédien à Alloue)
Gérard Philippe bien-sûr Georges Wilson, Daniel Ivernel, Alain Cuny, Monique Chaumette qui devint l'épouse de Monsieur Noiret, Sylvia Montfort, Agnès Varda était leur photographe.

Et puis il y eût 1968, tout semblait être déboulonné au Festival les meilleures têtes d'affiches comme les médiocres et Monsieur Jean Vilar en tant qu'honnête homme a été touché, bouleversé, bousculé d'autres diront trahi, incompris. Ensuite il y eut le Festival OFF, libre indépendant et véhicule du meilleur comme du pire mais c'est l'incroyable mélange avec la chance de voir des spectacles comme celui des clowns russes : Theatr Licedei -Semianyki . C'était il y a deux ans en Avignon et cette saison à Paris au Théâtre du Rond Point ces clowneries font encore salle comble. "Eh ! bien c'est complet...- non, ils ont prolongé..."

Et puis ce week-end à même ce blog, cher blog mangeur de temps et dégageant les ondes à l'horizon du silence et du Monde, nous avons découvert du nouveau pour votre confort de navigation. Et donc, une sélection par rubrique est possible, pour cela il suffit de cliquer sur les liens catégoriels sur la droite juste avant les autres listes.

Et je me suis dit, s'il manque une rubrique, c'est celle de la poésie,
comment rentre t-on en poésie, comment achète t-on des livres ? (-c'est au sous sol avec le théâtre derrière le Tourisme...) comment lit-on la poésie ? les chansons, le slam, le rap en sont ils ? en sont elles ? des balades, des récits en proses...

Quelle forme a t-elle ? pourquoi est-on considéré comme ridicule lorsqu'adolescent on écrit des poèmes ? quels sont les grands poètes contemporains, certains auteurs nous brouillent-ils les cartes : ils sont plus poètes qu'écrivains d'aucune autre sorte, non ? comment donner un sens aux poèmes, c'est un peu comme l'art abstrait, non ?
Pourquoi en Iran la poésie est populaire ? en Asie les formes sont différentes le Haïku ?


René Char en est un des plus commémorés et au Festival.
J'ai grappillé pour ne pas étouffer sous le manque de poésie comme sous la masse : ces quelques mots pour un souffle de poésie à votre coeur, oreille interne, vision intérieure.

"La ligne de vol du poème ? Elle devrait être sensible à chacun."

Extraits : Le Nu perdu 1964-1970

Faction du muet
Les pierres se serrèrent dans le rempart et les hommes vécurent de la mousse des pierres. La pleine nuit portait fusil et les femmes n'accouchaient plus. L'ignominie avait l'aspect d'un verre d'eau.
Je me suis uni au courage de quelques êtres, j'ai vécu violemment, sans vieillir, mon mystère au milieu d'eux, j'ai frissonné de l'existence de tous les autres comme d'une barque incontinente au dessus des fonds cloisonnés.

Contre une maison sèche
"Avenir déjà raturé ! Monde plaintif !
Quand le masque de l'homme s'applique au visage de la terre, elle a les yeux crevés."

Extraits de l'Éloge d'Une Soupçonnée précédé d'autres poèmes 1973-1987

Cruels assortiments
..."L'attraction terrestre m'aura été un peu douloureuse en comparaison de l'attraction humaine, totalitaire sitôt astreinte, entrecoupée de repoussoirs, de balivernes et de lubies.

... L'écriture pour certains : la distraction horrible. Pour nous : le liseron du sang puisé à même le rocher, liseron élevé au dessus d'une vie enfin jointe, liseron non invoqué en preuve.

La parole écrite s'installe dans l'avènement des jours comptés sur une ardoise de hasard.

...Ma mémoire est une plaie à vif où les faits passés refusent d'apparaitre au présent. S'ils y sont contraints, ils saignent et une chatte n'y reconnaîtrait pas ses petits sanglants.

Des flots où nous nous trouvions, nous lancions des ponts et fondions des îles dont nous serions ni l'invité ni l'habitant. Tel est le destin des poètes exaspérés, ouvriers qualifiés en prévisions et préparatifs."




Des extraits, des citations ? ai-je pu à l'abandonné, prendre des brindilles au jugé et y faire mon fagot sans couper une branche qui donne repos "au vol du poème"...
Voilà ce que vous offre les grands poètes : de l'âme à votre vague : on peut le dire, certains ont de l'âme qui court tellement fort entre leurs mots, dans leur musique, qu'on ne peut s'y permettre de jouer faux sans leur faire défaut à moins que cela ouvre sur un nouveau monde...

La poésie est entre les mots et leur musique sur une portée de silences soupirs pauses.
Elle est la seule menace pour la mort car elle connait l'au delà, bien plus grand et propice que l'orgueil de la postérité.
Je suis une petite fille qui ai découvert des poèmes écrits par mon père, papiers froissés, dans un dico et je suis toujours la petite fille de ce père là.
" Aunay sur Odon ville aux blanches maisons..."
Il n'est pas de poète de "Communication" il n'est que de poète à poète...
Quelque chose d'indéfinissable, de doute, d'interrogation lasse...vous lie, nous délie, vous vous y reconnaissez l'espace de cet instant là, vous cochez au crayon dans la marge et quelques jours, quelques années plus tard, c'est un autre passage qui vous interpelle. Le précédent n'était que de passage. Il est de vieilles âmes qui se récitent des poèmes entiers mais je me demande s'il en existe encore ici, de ce côté de la Mer.

Comme il y a de la poussière d'étoile en chacun de nous il s'y peut cacher un poète nu.


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