samedi 23 juin 2007

Guitry, Barbet Schroeder : les purgatoires n'existent pas, Scorcese, Canet, et toujours Philippe Noiret






Vous savez, vous ! retrouver un passage dans un livre qui vous a plu ?
C'est une technique, et puis un jeu amusant. On croit que c'était sur la page de droite, on a mis des signets un peu à tous les chapitres quand comme moi et par rapport à Philippe Noiret on trouve toutes choses intéressantes pour l'expérience, les références, l'apprentissage du métier. Son avis sur les auteurs, les réalisateurs avec le temps, c'est rigolo ? - c'est simple aussi et quelquefois grave. Il n'y pas d'anecdotes dans les mémoires de ce Monsieur Philippe. Elles sont conséquentes et pudiques. Un artisan fier de sa "belle ouvrage". Il est lucide et pertinent sur l'inventaire des étapes de jugement, des talents, des rencontres et de tous leurs malentendus. Il est mort exempt des obligations à devoir les justifier pour la diffusion.

On a, on aurait à cette lecture, j'ai plein d'informations à vous faire passer et je me sens comme tenue de vous les livrer. Ce qui m'a émue interpelée dans des découvertes et des confirmations. Et bien-sûr j'ai perdu le signet, je n'avais pas de crayon à papier, ou crayon noir, à brouillon, à tailler, à dessiner, à effacer. C'est vrai comment vivre sans crayon noir, ils disparaissent dans les sacs, les cartables, les maisons, les bureaux ils vont où ? Avec les joueurs de Sudoku...

Et comme cela, lecture chemin faisant, on relit tout, on revient, on repart, on loupe la bonne page.
Et pourtant c'est titré à l'intérieur des chapitres et c'est un ordre chronologique : on attend, on peut repérer comme ça longtemps à l'avance Hitchcock ou la Grande Bouffe de Marco Ferreri (présenté à Cannes en même temps que la Maman et la Putain de Jean Eustache). Pour la Grande Bouffe de Ferreri, ils ont été insultés, on leur crachait dessus, seul Jean-Louis Bory défendait le film...Cela parait simple de vouloir transmettre ses mémoires, laisser quelques lettres ouvertes accessibles à tous dans le respect des vivants surtout ceux qu'il a bien connu, aimé des ainés comme des siens, des reconnus comme des oubliés.

Il y a qui sait, là comme un désir aussi de prendre la suite le flambeau d'en tenir compte de Monsieur Philippe Noiret pour le théâtre le cinéma le comédien l'acteur et la vie et le couple et les rapports singuliers avec les autres.
Comment avoir envie de rester un peu longtemps à côté de Seyrig, de Gabin, de Mastroianni, de tirer son fauteuil pendant un tournage à côté de...
Et surtout j'ai la sensation que rien d'important n'est omis, que la hiérarchie des souvenirs de Monsieur Philippe Noiret n'est pas seulement celle de la modernité ou de la nostalgie.
Il ne renie aucunement l'agrément et la facilité que donne la célébrité.

Il a été écarté par la Nouvelle Vague, ces auteurs si colossaux : même avec Chabrol il a tourné très tard (Masques), il relève quelques paradoxes de cette vague, mais il sait pertinemment reconnaître aussi leur valeur. Tavernier était d'une autre sphère mais en est-il pour autant moins pétri de cinéma de culture et de films inoubliables. Tavernier a donné heureusement une deuxième chance à un auteur comme le dialoguiste : Jean Aurenche qui avait été repoussé par les Cahiers du Cinéma .

Bon où en étais-je, Guitry je voulais y revenir car Noiret dit bien qu'il aurait pu le connaître mais que.... comment dire il n'était pas dans l'intelligence du moment, et donc il l'a loupé... Il l'a regretté comme lorsqu'on passe à côté d'un génie...
je vous retrouverai le passage. Car quand ça ne se fait pas ou plus, on ne monte pas ou plus, des auteurs et quelquefois c'est tellement ridicule comme pour Guitry ou Montherlant.
je l'ai retrouvé c'est assez fidèle.
Au départ Les Amours Célèbres, un film à sketches , avec une pléiade de vedettes... devait être réalisé par Sacha Guitry. Cela aurait pu être une occasion de le rencontrer.

A L'ÉPOQUE J'AVAIS CONTRE LUI UN PRÉJUGÉ, UN PEU MÉPRISANT QUI ME VENAIT DE MON COURS RIVE-GAUCHE.

Alors que j'aurais pu cent fois aller voir ses pièces que mes parents en raffolaient, je l'ai laissé passer comme un imbécile, par étroitesse d'esprit et par sectarisme. Quand je me suis rendu compte de son génie il n'était plus de ce monde et je m'en suis mordu les doigts.


A ce propos, ne passez pas à côté de la Pélerine écossaise au Lucernaire, les acteurs y sont étonnants tous et c'est rare mais c'est aussi grâce à la pièce comme à la mise en scène et les costumes, le TOUT est d'une ingéniosité d'une drôlerie d'une justesse éclatantes de vitalité d'humanité.
Les spectacles de Philippe Person sont comme cela envers et contre et malgré tout
pour vivre avec... un chenal fragile entre l'intelligence et la vie pour le partage...
et la joie
Malgré les paradoxes ?!

Je me rappelle cette citation de Léo Ferré, qu'il m'avait réofferte, Philippe Person, quand je le taraudais de questions sur tout pour mieux le connaître, non pas sur l'amour mais sur la lucidité :

"La lucidité, elle est dans mon froc..."


Léo Ferré : un génie, que nous avons tous deux en commun malgré nos goûts, nos parcours étrangers pour la plupart l'un à l'autre dans d'autres domaines que le théâtre comme la musique.

Il est étonnant de discuter des différences, c'est si peu de chose comme grand chose, c'est si composite et pas toujours révétateur.
"mais ne crachez pas de jurons ni d'ordures sur.... la femme qui est dans mon lit n'a plus vingt ans depuis longtemps..."


Alors revenons à la Pélerine (voir mon message du 5 mai dernier), j'ai entendu encore des choses comme : "Guitry, c'est du sous Feydeau...."
Ahrrrrr.................

Alors au cinoche ? ne passez pas à côté du film sur Vergès de Barbet Schroeder : L'Avocat de la Terreur.
Je crois que je les associe avec cette notion de purgatoire , car Vergès comme un peu Scroeder au cinéma ont connu des passages du tout au rien et ils ont continué le plus loin passible... pour Vergès en ne dépassant pas la "ligne blanche" mais la sienne n'est pas la nôtre, et il n'a jamais pu renifler l'odeur du colonialisme. Et la fascination qu'exercent de tels personnages où s'arrête t'elle ? Intelligence de la réalisation pour s'affranchir de toutes les virginités, béatitudes quant à la politique.

Et en films, si vous l'avez raté au cinéma car ce n'est pas toujours la fête du cinéma et les places sont chères, prenez, passez vous, le DVD des Infiltrés de Martin Scorcese, un chef d'oeuvre parfait, c'est un temps à se bouger, même si la météo n'est pas bonne.

Aussi n'échappez pas non plus, au pendant français des Infiltrés : Ne le dis à personne, de Guillaume Canet (ce message est comme l'amour : en chantier, mais ouvert au public).
Car il y a une grande différence entre ces 2 films, dans les Infiltrés, on sait dès le départ qui sont les protagonistes, et dans l'autre : Ne le dis à personne on découvre tout au fur et à mesure (ça c'est l'avis de mon compagnon de chantier...).

Mais moi, donc si je rapproche les 2 films, c'est qu'ils sont construits admirablement avec des clins d'œil, des histoires d'amour, une interprétation excellente répartie sur plusieurs personnages avec des joyaux de poursuites à pied l'une la nuit l'autre pas... et un rat...
C'est surtout que j'ai vu les 2 films en même temps, qu'il me dit !

Faut pas exagérer, j'ai revu L'amant de Lady Chatterley, avec tant de plaisir sensible, je ne les ai pas rapprochés ....
Certains m'ont critiquée pour mon avis passionné sur le film de Pascale Ferran, (plus multiples sont les goûts, plus exigeant et divers et tolérant, qui sait ! sera l'avis ! la vie) jusqu'à souligner que c'était un film cucul pour mamies etc....
Eh bien, ma maman de 84 ans l'a vu, grâce à sa diffusion télé, elle a beaucoup aimé et mon père aussi, et je peux vous dire qu'elle a ajouté - c'est comme la Leçon de Piano de Jane Campion ou la Route Madison de Clint Eastswood...
Ce n'est pas si mal comme avis.... Merci Arte d'avoir redonné aux générations une complicité sensible malgré ces derniers temps une grande divergence politique !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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