dimanche 4 novembre 2012

Lectures : Maternité, Mathieu Simonet/ Laisse les cendres s'envoler, Nathalie Rheims/ Les désarçonnés, Pascal Quignard : extraits, impressions....

Pascal Quignard : Les désarçonnés article s/blog du monde
intitulé « Lâchez prise ! » 

Extraits
Il y a une phrase que je trouve extraordinaire parce que j'estime qu'elle est imprévisible dans le développement (...) : Le disciple peut-être supérieur au maître comme le peut-être meilleur que le chasseur, le cerf que le chien qui le pourchasse, le cheval que le chevalier, l'instrument que le musicien, les sujets que le roi. Épitecte.
Saint-Paul, Abélard, Agrippa d'Aubigné se mettent à écrire parce qu'ils tombent de cheval. Du moins ils se mettent à écrire parce qu'il leur semble revenirdu monde des morts. Comme tous les hommes et les femmes, lors du tremblement extatique, au terme de la transe, leurs corps tombent à la renverse.
La situation renversante désigne l'instant où commence le voyage chamanique. C'est comme une seconde naissance qui s'ouvre dans le cours de la vie.
Tout à coup un amour renverse le cours de notre vie. Tout à coup une mort imprévue fait basculer l'ordre du monde et surtout celui du passé car le temps est continument neuf.
Tout mythe explique une situation actuelle par le renversement d'une situation antérieure.
"Il y a une preuve de l'existence du Vide, c'est le Manque." St Paul
Il faut retraverser la détresse originaire autant de fois qu'on veut revivre la naissance en renaissance le commencement s'accumule.
L'expérience se fait de plus en plus native.
En 1584, Brantôme gravement blessé reste alité durant 2 ans. Dépité, il écrit, il explique qu'il a écrit "faute de tuer, d'aimer, de chevaucher, de vivre."
"Écrire, n'est pas vivre, c'est survivre."
Montaigne, "Nul ne se réveille, s'il n'a senti une fois le froid de la mort s'infiltrer dans ses veines."
"Ainsi après une chute de cheval qu'il considère comme mortelle, l'écriture des Essais commence dans l'extase mortelle. Elle reproduit sans cesse, chaque chapitre étant une nouvelle renaissance, une perte de connaissance suivie d'un sentiment de pure joie de survivre.




Maternité, Mathieu Simonet
 J'aime ce livre beaucoup plus qu'attendu, pour son toucher, si léger alors qu'il parle, cet éternel jeune homme de la mort de sa mère aimée, atteinte d'un cancer et il glane, il prélève avec une grande délicatesse des témoignages, des impressions sincères, jusqu'à la crudité.... j'ai été touchée pour son instinct de renaissance et de partage pour l'insolence de la fratrie(il n'y a pas d'autres mots) de ses sœurs. L'écriture soigne. Il partage, c'est un glaneur. Il a un blog. Il a créé comme un autel laïque de recueillements d'écrits de ceux qui voudraient parler de leur mère.
s/ France Inter : l'invité d'Arthur Dreyfus : Mathieu Simonet"un des rares écrivains qui sait inventer sa forme sans tomber dans le formalisme.
Pour lui écrire contact@mathieusimonet.com son site www.lamaternite.net
Extraits
Un jour maman m'a dit : "Tu peux écrire que je suis une pute, une alcoolique, une mauvaise mère. La seule chose que je t'interdis, c'est de ne pas t'inspirer de moi."
"La littérature c'est peut-être ça. Le mensonge d un château qu'on reconstruit dans un pays qu'on croit sans histoire."
 Sur FB, j'ai écrit : "La Maternité, c'est partager, un désir d'écriture, vouloir toujours que l'autre puisse écrire, un jour, et ne pas tout faire pour le casser, l'amoindrir, le ridiculiser, même si quelquefois, il est ridicule, incompréhensible, même s'il n'arrive pas... longtemps, lui dire ses goûts sincères, n'empêche pas : d'avoir chevillé au corps le plaisir d'apprendre à quelqu'un de voler de ses propres ailes.... Mathieu Simonet, c'est aussi cela une mère d'adoption, pour tous les écrivains potentiels, car en plus ne pas arriver à parler de sa mère, peut bloquer, freiner handicaper longtemps..."
Le texte que j'ai écrit sur le site de cet auteur.
http://la-maternite.blogspot.fr/2012/11/nathalie-feyt-139.html
Laisse les cendres s'envoler, Nathalie Rheims, du meilleur au pire, Nathalie Rheims doit être l'arrière petite fille de Béatrice de Rothschild (14 septembre 1864 - 7 avril 1934)




 cette photo n'a rien à voir, ce sont de riches anglais eux dans une demeure du Kenya, mais l'espèce de ces girafes, s'appellent aussi de Rothschild !
http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9atrice_de_Rothschild

un article de L'Express qui dit à peu près ce que j'en pense qui peut inciter à la  lecture cette fois pour moi aussi inattendue. Nathalie Rheims a un lien très fort au théâtre, elle a été comédienne elle tente dans ce livre, une très forte explication de la pièce de Shakespeare : le Marchand de Venise. Elle analyse les fondements et dérives de la crise et de l'univers des banquiers. Elle délie tous les dessous des mots, qui nous font sombrer ou nous relever par rapport à l'attachement le plus secret, celui aux parents. Et puis enfin, pour donner un raccourci, la famille de Rothschild, n'est pas qu'une vie de  rêve.
Extraits
Je m'enfermai chez moi et débranchai le téléphone. Quelqu'un finirait peut-être par se souvenir de mon existence . Je mettais le monde en quarantaine, tout en atténuant cette perspective radicale par l'acquisition d'un poste de télévision qui me servirait de filtre avec l'extérieur. Cela me semblait plus enviable qu'un homme car au moins on pouvait couper le son.
C'était la première fois que je possédais un téléviseur et cela m'apparaissait comme une transgression majeure(...)
Ce n'était pas la politique qui m'intéressait, pas plus que l'histoire ni même la fiction. Ce qui me fascinait et dont je ne parvenais plus à soustraire mon regard c'était tout simplement la réalité, celle que l'on s'était employé à me cacher depuis ma naissance. Les gens ils étaient là , sous mes yeux tellement humains, trop sans doute pour les membres de ma famille.
Peut-être pour essayer de mieux la(sa mère) comprendre, j'étais allée à la découverte de mon corps et de mes désirs. J'avais cependant toujours aussi peur de perdre le contrôle. 

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