jeudi 7 novembre 2013

MAUPASSANT(ES) un de ces écrivains qui m'ont sauvé la vie et hanté, il est là tous les soirs à 20h au Lucernaire.

sur FB : Thierry Anonymous 
J'en sors ! Ce fut superbe, enjoué quand il le fallait, triste quand il le fallait ! Bref tous cela m'a redonné envie de lire l'oeuvre de Maupassant ! Continuez !

j'ai répondu illico :  (les mots se perdent aussi !) :  
Exactement, nous y sommes allés le même jour, ah ce sont tous trois de sacrés acteurs car ce n'est pas facile de changer en tout et pour tout de personnage de rythme de costume... etc ou voir de le garder comme une baladine... Bon ils ne sont que deux sur 3 à se mettre en maillot de bain. Vivifiant et triste à la fois comme à même la vie et ce qu'on peut en faire quand on a une passion : le mot... le texte on l'entend, ils le tiennent tous les 3 et il est sublime. Un de mes premiers auteurs préférés Maupassant avec Baudelaire et Colette tout juste après Alain Fournier et avant Zola Balzac et Stendhal avec aussi dans le désordre Montherlant et Hugo et Lautréamont que lisait ma Mémé en même temps que Guy des Cars : L'amoureuse, La femme objet, L'impure, La vengeresse, La coupable, La maudite, La brute, Les filles de joie ; La batârde, c'était de Violette Leduc et je ne me rappelle plus si ma grand-mère qui adorait l'Opéra, son préféré, la Princesse Turandot, l'avait lu : la batârde...  Ah toutes ces littératures  qui m'ont menée au Théâtre...et ma grand-mère morte lors de mes 20 ans qui m'a menée à la littérature, puis Mme Danièle Noël, chère professeure de français... Un grand merci à vous tous, lumières et décor itou...paroles et musique

 Je reviens de chez  Maupassant(es) 1ère au Lucernaire, je n'arrête pas d'y penser et je pense... donc à de sublimes écrivains qui se tiennent hors de nos murs...
Stendhal, Flaubert, Hugo, Balzac, Zola et puis Cocteau, Montherlant, Céline et bien-sûr,  Camus. Un homme libre Camus,  qui aimait le théâtre comme un lieu, un presqu'unique lieu de bonheur, avec pas loin derrière dans la file d'attente, le terrain de football... des lieux où l'on sent possibles comme une autre vie en train de se faire. Et malgré tout, malgré tout : aimer les acteurs, les joueurs de balle, qui nous invitent à faire la paix, malgré tout, à trouver un point d'équilibre et à trouver un terrain où tous nous pouvons tenter de vivre ensemble, pour être chacun reconnu et acteur de sa vie. Pour pour aller plus loin dans l'art du beau geste, de la grâce possible entre les êtres humains, avec un partage qui porte, avec le public qui marque... vers le plus haut, le plus large. Comme quand quelqu'un d'encore inconnu l'instant d' avant, vous ouvre ses bras.... 

Mais Maupassant, c'est pour moi, oui avant tout un homme qui aimait les femmes des maisons closes,  des bouges, des bordels, des bastringues et comme je le comprends, il y a deux moyens pour ne pas devenir sa propre mère respectable quant à notre tour : c'est pute ou balladine, figures maudites que ces  femmes enfants qui ne voient pas à mal, femmes à marins,   prêtes à offrir à tous quelqu'ils soient FREAKS : quelques difformités qu'ils aient(les visibles ne sont pas les plus retorses) alors qu'on est tous promis à une mort certaine,  tous les plaisirs de la chair.... Un homme qui ne jugeait point qui ne s'attachait pas à décrire toujours les mêmes.... C'était comme aussi un peintre et déjà un cinéaste, et ce n'est que justice que le théâtre lui donne un vibrant hommage qui est tout autre chose qu'une commémoration. Pourquoi Maupassant n'a pas
écrit pour le théâtre ?  la mort et la folie l'ont rappelé assez vite , il n'a pas eu le temps d'écrire autre chose que des nouvelles récits et quelques romans. Comme d'autres plus tard qui n'ont écrit  que du théâtre par exemple Koltès et qui lui a été rappellé non par la grande syphillis mais par le vrai sida.
Le lendemain je peux vous dire qu'on a qu'une envie retourner les rayonnages de sa bibliothèque pour dévorer du Maupassant.
Et j'ai l'impression d'avoir tout retenu dans mes rêves. La mise en scène, les lumières, me laissent inserrée comme dans un kaleïdoscope des amours, miroirs brisés encadrés de lucioles, ça me picote les yeux, je frissone encore mais je ne pleure pas. 
 C'est un spectacle sombre et léger, désespéré de solitaire endurci, quoiqu'il nage l'auteur adaptateur metteur en scène, au milieu de tous les êtres humains...

Heureux le marin qui nage


Dans les eaux de son courage

Heureux le capitaine

Dont la gloire est certaine

Et qui meure un beau matin

Frappé au pied de son mât

De son mât, de son mât.



Heureux les bateaux fantômes

Dans les eaux du rêve des blondes

Heureux les drapeaux pirates

Rubans noirs sur peau d´albâtre

Flottant dans les mers nouvelles

Où les phares se promènent

Les grands soirs, les grands soirs



Heureuses les multitudes

Dans leurs longues solitudes

Heureuses aussi les éponges

Dans les fonds où nul ne plonge

Sans voir bientôt sa cervelle

S´échapper de ses oreilles

Dans le noir, dans le noir



Heureux tous ces funambules

Qui, sur leur fil, déambulent

Heureuses aussi les épouses

Dans les fonds où rien ne bouge

Où les couleurs sont fidèles

Et les passions éternelles

Sans savoir, sans savoir



Que ce monde est un vertige

Accroché sur une tige

Que dans les mers blondes et sombres

Des espaces de tous les mondes

Un dieu vieux, sourd et débile

De ses dix mains malhabiles

Jongle pour des imbéciles

(x2)



Dans le noir, dans le noir...
Etienne Roda-Gil
 Ces acteurs sont transformistes, magiques "qu'est ce qu'ils jouent bien c'est pas donné de changer de personnage.... à brûle pourpoint" de  libellule, à mante religieuse, de reine des moustiques, à scarabés sacrés,  roses rouges ou blanches les fleurs qu'on leur offre, pas d'oeillets des Immortelles. C'est un spectacle qui vous remet dans le sens de l'intelligence, de la littérature, du plaisir âpre et fort et non du loisir..... qui vous donne envie de mourir debout, qui vous remet dans le sens de la marche, de la plongée en apnée. Et c'est si drôle aussi ! Loin  de la superficialité, des sports en salle, un spectacle de profondeur et de lenteur, suave 
et non de flashs, d'anticipation, d'angles obtus et de compétition entre gens de bonnes moeurs, de petitesse bourgeoise. Sans inceste, ni autres violences la vie avec de véritables amours bien cachées, c'est possible.
Mais pour moi Maupassant transpire encore plus... il crie le poète en prose...j'y retournerais
la peinture la plus chère au monde, le cri de Munch, le Horla sur un pont....

J'ai attendu la chanson de Brassens : Les passantes, trop attendue surement....
allez voir sur ce site, sa biographie à cet homme porteur de bien belles moustaches... ses amours dont ses amitiés amoureuses, des écrits à charger sur vos tablettes numériques plutot que de chercher des heures dans les rayons sur les planches de vos bilbliothèques ou par terre empillés.


Les acteurs de gauche à droite en costumes : Pascal Thoreau, Anne Priol, Emmanuel Barrouyer.

en construction... comprenne qui voudra... et surtout comme il lui plaira, moi j'ai récolté les mots comme les gouttes de rosée accrochées au garde-fou, les larmes de générosité (et elles sont arides en notre époque) au théâtre pour le theâtre, partagées.

D'autres critique que je trouve elle, très juste et à propos, http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/archive/2013/11/09/cet-effronte-de-maupassant-2983932.html
http://www.regarts.org/Theatre/maupassantes.htm


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