mercredi 2 septembre 2015

"Confession d'une domestique du siècle" le journal d'une femme de chambre au Lucernaire

Critique des échos :  Le journal  d'une femme de chambre 18h30 au Lucernaire du Mardi au Samedi 

Donc j'y suis retournée... pourquoi? parce que la 2ème ?!(une deuxième réussie au lancement d'une pièce est un des signes les plus positifs mais des plus rares) pour le duo d'acteurs ? pourquoi ? et j'y retournerai encore, parce que ce spectacle avec son écoute, son rapport de personnages, son acuité d'arrêt sur images, ses noirs et ses lumières, continue d'évoluer, de redonner, de nous plaquer au sol et de nous réfléchir...  On sourit, on rit même et pourtant "l'esclavage n'est pas aboli", "le crime est en nous" un autre soir, on entend  un autre  écho, les vers, la poésie s'adressent à chaque âme, quelle qu'elle soit , et pourtant tous n'y sont pas initiés ?  
 quels sont les mots exacts de Célestine transcrits par Mirbeau repris par Philippe Honoré :

-Ce qu'il y a de sublime, vois-tu, dans les vers, c'est qu'il n'est pas besoin d'être un savant pour les comprendre et pour les aimer, au contraire... Les savants ne les comprennent pas et la plupart du temps il les méprisent, parce qu'ils ont trop d'orgueil... Pour aimer les vers, il suffit d'avoir une âme.. une petite âme toute nue, comme une fleur... Les poètes parlent aux âmes des simples, des tristes, des malades...  Et c'est en cela qu'ils sont éternels... Sais-tu bien que, lorsqu'on a de la sensibilité, on est toujours un peu poète ?... Et toi-même petite Célestine, souvent tu m'as dit des choses qui sont belles comme des vers...

C'est plus fort que nous on éprouve, on imagine des dénouements possibles à cette histoire humaine, à l'amour, au bien aussi, quand la liberté et des moyens économiques sont enfin alloués, gagnés par d'anciens esclaves .. Mais voilà le changement c'est sale ou violent puant si on se penche sur les masses noires et informes de notre intime de notre air de "ne pas y toucher" de notre hypocrisie civilisée. Cela m'a rappelé un spectacle que je n'ai jamais oublié, une adaptation d'un roman de Balzac : la femme de trente ans et de sa nouvelle éponyme :  la femme abandonnée,  mis en scène par Stéphane Auvray-Nauroy... Gregory, Grégory Guillotin, tu me demandais qu'elle était la plus belle pièce que j'avais vue,,, celle là, -Jusque là ?  - oui  car c'était le premier "envoûtant"  au théâtre de toute mon âme et du reste...
Pourquoi parce que chaque soir, je me disais que je n'avais rien de mieux à faire que d'y retourner pour en apprendre sur mes amours. C'était joué à l'époque par Catherine PIETRI et Michel Fau.
La mise en scène de Philippe Person est romantique comme l'était une de ses anciennes créations intitulée Tout sauf Aimer, et d'autres, un romantisme désespéré du malgré tout,  et infinitésimale car pudique, car lucide de toute les hypocrisies dont les humains sont recéleurs. En amour on est tous criminels par omission, par contumace, par amitié aussi.... et à perpétuité
Florence Le Corre a l'un des "plus beaux rôles de sa vie" a dit une autre critique et ce n'est pas le dernier... car sa palette est large, mutine, innocente, mégère, rousse flamboyante au regard si triste et muse pour les poètes... Tous les poètes n'écrivent pas.
J'y retournerai pour me détourner un moment du quotidien et de ses mauvaises nouvelles, autres que "le petit chat est mort"... 
ah à ce propos c'est un spectacle qui prédit que nous allons tous devenir : "Vegans", à cause du Capitaine Mauger...

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