En France, comme cela à brûle-pourpoint je vous en cite deux :
Jean-François Stevenin, (le Passe-Montagne, Double messieurs : avec Carole Bouquet et l'excellent Yves Alfonso, Michka : avec Jean-Marc Roussillon et le toujours excellent Yves Alfonso -un des films où j'ai le plus ressenti sans comprendre une émotion filiation, comme si nous venions du même voyage autour de la lune)
et Michel Piccoli (Alors Voilà : avec Maurice Garrel, La Plage noire sur l'Exil et le dernier que malheureusement je n'ai pas encore vu : "C'est pas tout à fait la vie dont j'avais rêvé" quel titre ! avec la trop rare actrice Michèle Gleizer).
Donc ces deux acteurs réalisateurs sont des créateurs très originaux et surtout des perfectionnistes de leurs images et du jeu de leurs acteurs, l'un joue dans tous ses films, Jean François Stévenin et l'autre pas. Michel Piccoli a fréquenté Jean-Luc Godard et j'espère que ce grand misanthrope habitant les grands fonds d'un lac, amoureux du seul cinéma, j'espère que Monsieur Jean-Luc Godard est allé voir ses films, car Michel Piccoli lui a comme dédicacé. Une dédicace : c'est rester digne pour permettre aux êtres qu'on a révérés d'êtres fiers, c'est de s'envoler avec ses propres ailes. Je suis fière de nos élèves acteurs quand ils montent leurs propres spectacles.
Alors là vous vous dîtes à quel jeu de cache-cache nous invite nath pass... : au jeu de l'amour, du cinéma, des acteurs, des auteurs, et du hasard, au jeu des idées, des associations d'idées, du déplacement horizontal d'idées, du hors plan, et des brouillons et des exquises esquisses. Le blog ce n'est pas de l'écriture automatique, c'est une liberté expressive consentie pour un passant ou une "passante" singuliers et le plus souvent passionnés par leur sujet.
Bon si je reviens à mes acteurs auteurs, si je voyage passionnément jusqu'à l'Amérique, je vais vous délivrer mon grand amour secret, si l'on peut dire car je ne suis pas la seule et je me suis à son propos déjà épanchée sur ce blog (blog qui déblogue qui déborde qui débloque) pour Clint Eastwood, homme des grandes plaines du désert des solitudes et des images incandescentes, c'est à dire noires de l'émotion qui ne s'ébruite pas, qui ne se met pas en mots et qui passe par les contre champs par les rides et les yeux plissés des paysages comme des visages. Monsieur Clint Eastwood, c'est un grand classique hétéroclite du cinéma américain, il remet des genres en selle comme le film de boxe ou le film de guerre.
Et alors Kieffer Sutherland ?
C'est à mi chemin de Monsieur Clint Eatswood et d'un ailleurs le sien. Je cite en passant Sean Penn, car contrairement à tous mes amis j'ai adoré, car j'ai jamais oublié ! son film là, avec Nicholson en flic à la retraite qui se met à tout orchestrer pour retrouver un assassin de petites filles. Il finit seul en pêcheur sur un lac au milieu des espaces et des montagnes... Mais le titre... Personne pour m'aider...
Et donc là je reviens à Kieffer Sutherland, son film : La Dernière Cavale est singulier au milieu des grands espaces du Nouveau Mexique, dans un écrin d'une telle beauté tout va se mêler les êtres humains vont se prêter à ce qu'ils font le plus souvent et que personne ne dénonce l'imitation, l'engloutissement des uns au contact des autres. C'est un road movie théâtral, six personnages vont être acculés à cohabiter dans un camping car, vous savez les grands, les trop, les américains. Pendant les deux trois jours de leur cavale ils n'auront qu'un seul costume. Kieffer Sutherland joue un tueur excité par les armes et la tuerie avec sa chemise rose il est innommable et pervers, et pourtant il va fasciner par son rire, son amoralisme, un des deux otages : l'honnête homme. Ce dernier a peur au début et après se sent flatté d'être reconnu, d'être sous la coupe du tueur : Curtis qui lui fait miroiter, qu'il s'est affranchi, qu'il a tué son premier homme. "Et alors ça fait quoi ?" "C'est pas si difficile ?"
C'est un jeu de dupes car à la sortie du motel station service, l'honnête homme s'est battu avec une sorte de cow-boy lourd et armé, un réactionnaire type, il l'a blessé seulement et ensuite Kieffer Sutherland : Curtis l'achève discrètement.
Il y a plein d'autres subtilités comme celle là, l'autre hors la loi est aimable : Vincent Gallo qui sort de prison (le générique est sur cette sortie de prison, qui est-ce ?) il retrouve sa femme une sorte d'éternelle Marlène au manteau panthère, cet ex-taulard il en connait plus au jeu des mille-francs que l'honnête homme. L'autre femme qui elle doit se marier à l'honnête homme ne se laissera pas influencer mais elle continuera malgré ses doutes à aimer l'honnête homme. Les deux femmes sont à ce point ultime d'une histoire d'amour qui doit se changer en couple... Des fiancées... Il y a aussi le noir, flic infiltré, autant tueur que Vincent Gallo, c'est à dire ils tirent qu'en y étant acculés, détestant ce recours, sachant exactement ce qu'ils font et pourtant ce ne sont pas des héros, des gens ordinaires pris dans la spirale, fréres ennemis d'un hasard... Il y a tellement d'autres actions, détails, mais je ne vais pas tout vous raconter, comme on dit, je veux vous inviter à votre propre ballade dans ce film classique à méandres avec plein d'idées. Eh bien ! Monsieur Kieffer Sutherland, fils de son merveilleux acteur de père, le Casanova de Fellini, vous m'avez raptée et capturée, je suis accro addic aux 24h Chrono en partie par vous, à cause de ce nouvel héros (bien mieux que les derniers James Bond -quoique le tout dernier- et les touts premiers avec bien-sûr Sean Connery) Jack Bauer un héros qui fait bien son travail...jusqu'au bout et pour cela dans le monde de la politique comme dans celui de l'entreprise CAT, il faut tout risquer se démarquer démissionner agir seul ou presque (comment occulter Chloé... son alter égo) la vigilance, la conscience, la morale, la révolte permanente... Mais j'extrapole c'est une série à l'américaine avec un pool créatif qui fabrique des actions à la seconde, c'est tourné avec gros plans caméra suiveuse haletantes élipses de deux actions à la fois images divisées : c'est tout, et ça marche si bien que l'on imagine sans jamais trouver la suite du scénario, d'une semaine à l'autre...
Et lorsqu'un acteur tel que vous devient réalisateur et qu'il ne nous déçoit pas, nous redevenons heureux, prêts à croire à quelque chose comme le cinéma, les idées, le travail, la patience, la lucidité, les hommes-les femmes-les chats, les voyages, la vie, le cinéma, l'amour, le don, l'échange... Et l'on vous fagocite car pour notre plaisir ce qui compte c'est vos futures réalisations ou que vous tourniez la saison 6, 7, 8 de 24h chrono ?
Et puis Woody Allen, Nanno Moretti... c'est déjà très long ton truc là t'en as rajouté sur 24h chrono ! me dit un ami qui nous veut du bien. Mais ce sont eux : des cinéastes acteurs... Ouf!
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