dimanche 5 juillet 2009

«À l'opéra, l'œil entend et l'oreille voit» «Idoménée», de Mozart, Olivier Py



J'aime bien ce qu'il fait et ce qu'il dit cet homme là,
ses amis et aussi surtout son amour véritable des acteurs et du théâtre.
C'est une des personnes que je suis très fière d'avoir rencontrée à travers son travail et un de ses comédiens fétiches : Michel Fau. Michel Fau, ce sera toujours mon idole à moi.
Qu'il lui arrive quelque chose, je tomberai dans les pommes comme la fan de base que je suis.
Pourquoi je préfère Olivier Py, aux ... autres, parce que pour moi il ne méprise pas la petite enfant fille unique de parents commerçants provinciaux, que je suis.
Que ces spectacles durent 2h 4h 6h 9h 24h je prends ma petite chaise j'ouvre la bouche et je suis au spectacle et je comprends et je suis marquée par des images des mouvements des jeux de comédiens qui regardent leur public en face comme si c'étaient des étoiles...
avec l'âge je m'endors un peu, mais j'entends les yeux fermés et je me réveille comme dans un rêve.

On se moque on s'est moqué de moi et l'on se moquera encore de moi avec Michel Fau, mais mon amour de fan m'a faite progresser à pas de géants dans la vie et sur scène.

Et c'est pour cela que je déteste qu'on se moque des fans de base qu'ils le soient de Dalida de Michael Jackson d'Édith Piaf ou des Rolling Stones...
car il y a des gens comme Tarantino comme Scorcese qui sont à l'origine des fans de base
et comme Philippe Person, oui je suis très fan aussi de Philippe Person et de Stéphane Auvray-Nauroy....
Être fan de base cela pousse au partage et à la dimension jusqu'à faire passer le monde entier sur le vol des ailles de son hirondelle, des poussières de son étoile, cela donne une énergie d'encyclopédiste.

Et ça va mieux en le disant, je pourrais respecter des grands artistes tout en ne les aimant pas, car pour moi ils n'aiment ni les acteurs ni le public, ils se sentent supérieurs et prétendants du pouvoir d'écraser tout ceux qui pourraient se hisser à leur niveau, ils n'aiment qu'eux-mêmes à travers le théâtre,
et j'ai une liste de noms toute prête de gens qui m'ont mordu le cœur et qui me l'ont laissé comme peau de chagrin, en lambeaux...

et je déteste aussi entendre des journalistes qui se moquent des blogs
je ne sais si c'est le cas de celui-ci C.M. qui a fait l'article du Figaro en dessous, mais je rectifie , je me dois de rectifier, Monsieur Olivier Py ne dirige pas Chaillot mais l'Odéon.



Olivier Py : «À l'opéra, l'œil entend et l'oreille voit»
Propos recueillis par C. M.
03/07/2009

Le metteur en scène Olivier Py lors d'une répétition de La Vraie Fiançée. Crédits photo : Le Figaro
Il met en scène «Idoménée», de Mozart, samedi, au Théâtre de l'archevêché, à Aix-en-Provence.

En quelques années, l'homme de théâtre Olivier Py, directeur de Chaillot, s'est imposé comme un des metteurs en scène lyriques majeurs de notre époque. Après ses triomphes à Genève (Tristan et Isolde,Tannhäuser,Le Freischütz,La Damnation de Faust,Les Contes d'Hoffmann) ou Moscou (Pelléas et Mélisande), le voici enfin au Festival d'Aix-en-Provence, où il monte Idoménée, de Mozart, sous la direction de Marc Minkowski, à partir de samedi soir.

LE FIGARO. - Vous êtes à la fois un homme de spectacle, dont les mises en scène sont très visuelles, et un littéraire, soucieux du texte. Est-ce compatible ?

Olivier PY.- Je ne comprends pas pourquoi on oppose le texte et l'image : c'est une polémique universitaire, qui ne reflète pas la réalité du théâtre. Sur scène, le texte s'incarne en images. Mais l'important n'est pas la décoration, c'est le mouvement : avec le décorateur Pierre-André Weitz, nous avons inventé une nouvelle forme, un espace dynamique dans le temps. Les décors mouvants permettent d'éviter de figer la représentation en tableaux statiques.

Ce sens du tempo ne vous prédestinait-il pas à l'opéra ?

Je suis venu à l'opéra par amour de la musique et parce que j'avais un rêve plastique. Au théâtre, il faut représenter l'invisible, l'intériorité des personnages. À l'opéra, il faut s'inspirer de la musique. J'aimerais faire entendre un changement de to nalité par un changement de décor. Si l'opéra est un art total, c'est parce que les sensations s'y mélangent, comme dans les correspondances baudelairiennes : à l'opéra, l'œil entend et l'oreille voit. Comme lorsque, dans Tristan et Isolde, de Wagner, Tristan s'écrie : « J'entends la lumière ! »

Minutieusement préparés, vos spectacles laissent-ils une place à l'improvisation ?

Je fais un «story-board», scène par scène, sur ordinateur, où sont prévus tous les mouvements du décor, du chœur, des solistes. La saison prochaine, je mettrai en scène Lulu à Genève : tout est prêt depuis un an. De même le minutage des déplacements du bateau de Tristan et Isolde doit être scrupuleusement noté. Mais il faut que tout cela s'incarne et c'est là qu'intervient la magie. Même si l'on sait exactement ce qu'on va faire, on ne sait pas ce qui va en sortir. En tout cas, plus on est préparé, plus on est libre et ouvert aux modifications de dernière minute. Disons que je sais à 99 % ce que va être le spectacle, et que le 1 % restant, c'est l'art !

Vos détracteurs vous reprochent de plaquer vos fantasmes sur les œuvres alors que vous êtes l'un des metteurs en scène les plus fidèles au texte. Pourquoi ?


Ce malentendu provient souvent du fait que les gens ne connaissent pas les œuvres. La violence ou la crudité dont ils m’accusent est dans les œuvres, il suffit de les lire attentivement. Dans La Damnation de Faust, un homme vient se masturber sous la fenêtre d’une femme. Lulu réclame que le Dr. Schön l’attache et la fouette. Dans Idoménée, Mozart écrit une scène d’amour entre un père et son fils : c’est choquant, mais il suffit d’écouter la musique, j’entends un duo d’amour et non une scène entre un père et son fils. Je suis un serviteur : je ne suis pas d’accord avec la conception allemande qui établit une égalité hiérarchique entre Mozart et le metteur en scène. Et puis je suis moi-même poète : si je suis en manque d’expression narcissique, je la réserve à ma propre écriture.

Votre univers est souvent noir. Le sera-t-il aussi dans Idoménée ?

Il est noir quand je mets en scène des ouvrages noirs. Dans Lulu ou Les Contes d’Hoffmann, les lumières se sont éteintes, il ne reste plus que le sexe et la mort : aucune rédemption possible. Quand Mozart écrit Idoménée, il croit encore que le monde a un avenir, il faut prendre au sérieux cette fin heureuse qui résulte d’une pensée utopique.

Quelle marge laissez-vous aux chanteurs dans vos mises en scène millimétrées ?

Il faut adorer les chanteurs pour mettre en scène un opéra. Je refuse le cliché selon lequel ils ne savent pas jouer. À Aix, Richard Croft, qui a la voix absolue d’Idoménée, est un acteur incroyable, dont l’économie me rappelle José van Dam. Quant à Mireille Delunsch, il suffit de lui expliquer que « soglio » ne veut pas dire « sol » mais « trône » pour qu’elle prenne conscience qu’Elettra ne retourne pas sur sa terre natale mais reprend son pouvoir de reine : et son interprétation change immédiatement ! Leur énergie intérieure me fascine.

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