vendredi 20 mars 2009

LUCERNAIRE : Je me souviens Jérôme ROUGER et DVD Captations des spectacles en DVD dont ceux de la Cie PHILIPPE PERSON

"Je me souviens" Jérôme ROUGER

Un spectacle comme un cadeau

Théâtre Lucernaire, salle Paradis, Jérôme Rouger se dévoile. En prévision de l’anniversaire de la mort de Georges Perec, dans quatre ans, il écrit des « petits morceaux de quotidien » commençant par « Je me souviens ». Il se souvient, nous nous souvenons avec lui.

Un ordinateur portable au centre de la scène, un écran sur lequel on projette des images, et Jérôme Rouger, seul, tout de noir vêtu, qui prend en photo le public. Arroseurs arrosés, nous restons cois, intrigués. Les premiers rires fusent. Silence, ça commence, mais pas par la voix : par l’écrit. Jérôme Rouger tape sur son ordinateur des phrases que nous lisons, projetées sur l’écran. Un dialogue muet se dessine entre le public, cet écran et le comédien. Ce procédé permet de dire ou de faire quelque chose, tout en l’illustrant sur l’écran de façon décalée, apportant des dessous insoupçonnés au texte.

« Je me souviens… », la première phrase est dite. Les souvenirs sont universels, chacun en a. Jérôme Rouger, lui, puise les siens à Terves, dans les Deux-Sèvres. Son écriture est simple et directe. Elle transmet avec simplicité les bribes d’un univers. Les morceaux de vie sont associés sans souci de fil conducteur, rythmant le spectacle à coups de « Je me souviens », déplacements, images et séquences musicales répétitives. Jolies anaphores…


© Cédric Ridouard

Au détour des mots se succèdent les visages. La galerie de portraits rappelle des gens et des situations déjà croisés : juste et drôle, en plus d’être vrai. C’est à se demander qui nous sommes, au fond, puisqu’on se reconnaît partout. Apparemment, tous fait du même bois, nous rions quand il parle du devoir d’enfant, imposé, d’embrasser des joues qu’il préférerait éviter, propos appuyé par une photo de croupe de vache.

Mon œil, un peu trop graphiste, n’a pu s’empêcher de tiquer à la vue de certaines photos amateurs. J’ai cependant vite oublié ce détail, car elles sont absolument cohérentes avec le propos. La mise en scène de Jean-Pierre Mesnard a lié le tout avec précision. Certains personnages, comme celui du père, par exemple, sont à chaque fois évoqués au même endroit de la scène. Avec un travail de lumière lui aussi précis, notre œil peut voyager familièrement dans ce monde dès les premiers instants.

Quand le mot fin apparaît sur l’écran, on a passé un bon moment. Touchés, oui. Jérôme Rouger et son univers sont attachants, ils nous rappellent ou nous renvoient si bien au nôtre. Quoi de plus beau que de tenter d’extraire de soi une quintessence, de l’articuler, et de la polir jusqu’à l’offrir, encore palpitante de fragilité ? Un spectacle comme un cadeau, humble, juste et plein d’autodérision : une belle façon de se rappeler sa propre humanité. ¶

Laurie Thinot
Les Trois Coups
www.lestroiscoups.com
Je me souviens, de Jérôme Rouger
Compagnie La Martingale • 7, rue de la Citadelle • 79200 Parthenay
05 49 94 32 19
martingale@cc-parthenay.fr
http://www.lamartingale.com/
Mise en scène : Jean-Pierre Mesnard
Avec : Jérôme Rouger
Création lumière : Cédric Ridouard
Réalisation bande-son : Laurent Baraton
Le Lucernaire • 53, rue Notre-Dame-des-Champs • 75006 Paris
Réservations : 01 45 44 57 34
Du 4 mars au 25 avril 2009, du mardi au samedi à 19 heures, relâche le 16 mars 2009
Durée : 1 heure
15 €


Donc si vous voulez réserver et aller au Lucernaire, n'hésitez d'aucune manière, d'autres spectacles bien-sûr dont EX-VOTO, on m'en a parlé pour les comédiens ; le texte, vous savez c'est Xavier Durringer, cinéma et théâtre ont bénéficié de son écriture, je n'aime pas non plus par ex : le film la Haine de Kassovitz... je sais il n'en est pas l'auteur, mais il y a comme une parenté.
Je n'aime pas Durringer... je préfère MINYANA par exemple : INVENTAIRES
c'est de mon époque...

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