samedi 7 mars 2009

de "la gloire et la vertu" au "Soulier de satin"




Ah quelle soirée, Michel FAU, en femme, toute en noir habillée comme une diva et aussi comme une dame patronnesse de Gisors qui nous contait la nouvelle du rosier de Madame Husson, j'ai ri et pleuré, tous les jeux de l'acteur de l'actrice à la diva, le professionnalisme de la forme, de l'accompagnement musical, du costume, du maquillage de Pascale Fau, un petit bijou, en son sein.
De l'Opéra Comique hier à 18H30, à demain l'Odéon, AUJOURD'HUI pour le Soulier de Satin, 11 h de spectacle en intégrale, que les Anges soient avec vous... ça commence à 13H, j'ai dormi entre j'ai rêvé peut-être que rien de tout cela n'a été.

Il y a à voir jouer certains artistes une joie d'épousailles comme au sortir de la Chrysalide un papillon, quand un artiste humain comédien de son premier état, se met à chanter comme s'il était une femme, c'est l'esquisse des premiers pas, c'est : "quelle voix va sortir de son corps ?" de notre corps, c'est la peur et l'accompagnement, on s'entend chanter, c'est foutu, on continue avec tous les trémolos on est une grande et on n'est rien, Michel Fau a le talent de nous tenir entre rêve et réalité, entre catastrophe et virtuosité.
Tout l'éventail du jeu, tout l'inventaire, toutes les ruptures de la démesure et je vois les enfants rire devant moi, leur dos se soulever et un vieux monsieur écouter sans sourciller, il entend tous les mots de cette incroyable nouvelle de Maupassant, ou le naïf, quand il touche un peu à la gloire, à la une du concours du Rosier (car on n'a pas trouvé de rosière = vierge convenue) de son village, après ces premières manipulations de tous les notables, il devient un irréversible pochard....
Michel Fau fait rire dérange et réconcilie chacun avec ce qu'il aurait voulu être, chacun est troublé et ne sait pas bien par quelle vie parallèle, il est attiré et
Michel Fau s'adresse à tous les publics, comme tous les funambules et les papillons.

Ce matin, il a Michel Fau, rangé son costume de Madame Verdurin (personnage de La recherche du temps perdu de Marcel Proust), et repris celui de l'ange du Soulier de Satin, et de la Reine Mary, rouge incarnat, je pense infiniment à eux, à tous les acteurs et à Olivier Py, je vais y retourner, cette fois pour l'Intégrale je veux être bercée par l'envergure de cette poésie là qui va jusques aux cieux même s'ils sont vides.

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